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Haute couture : John Galliano célèbre la passion avec éclat

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23 janv. 2006

PARIS, 23 jan 2006 (AFP) - John Galliano a célébré lundi avec éclat la passion sous le signe de Dior, dans une débauche de rouge parfois sanglant, qui s'associe au noir pour des inscriptions gothiques ou éclabousse des mousselines claires, au premier jour des défilés haute couture à Paris.


Le rouge, couleur dominante chez Galliano, lors du premier jour des défilés haute couture printemps-été 2006, le 23/01 - Photo : François Guillot/AFP

Dans une tente plantée dans le Bois de Boulogne, qui abritait des gradins de cuivre baignés d'une lumière rouge, John Galliano a donné le ton dès le premier modèle: une spectaculaire cape de satin cramoisi brodé, qui laisse échapper un sillage de mousseline noire.

Capes et manteaux se succèdent, souvent spectaculaires, masquant la bouche. Seuls les cheveux, couleur platine, et les yeux émergent ainsi du vaste col d'une veste en cuir rouge, portée sur une robe de tulle ou d'organdi.


Création de John Galliano lors du défilé Dior
Photo : François Guillot/AFP

Les manteaux s'ouvrent sur des robes chair, portées avec des bottes, un crucifix sur la poitrine.

Des rivets géants trouent le dos et se prêtent au laçage d'une bande d'étoffe, ou tracent comme des pointillés sur les côtés, comme sur ce fourreau de cuir marron peint à la main. Des guêtres moulent les jambes prises dans les bottes et des corsets enserrent le buste d'une robe de tulle et de mousseline écrue brodée.


Vue de dos d'une création de John Galliano, lors des défilés printemps-été 2006 de haute couture à Paris, le 23 janvier - Photo : François Guillot/AFP

Le cuir est très présent, rouge ou marron, en capes, en vestes très structurées, peint à la main ou brodé.

John Galliano rend également un hommage discret au XVIIIe siècle, avec de volumineuses robes d'organdi, de dentelle ou de tulle, où l'étoffe repose délicatement sur quelques arceaux ou baleines. La devise de la République française - liberté, égalité, fraternité - s'imprime ainsi sur la robe de mariée, toute de tulle, de mousseline et de taffetas écru brodé, qui laisse entrevoir aussi une effigie de Napoléon.


Une création de John Galliano lors des défilés printemps-été 2006 de haute couture à Paris, le 23 janvier 2006 Photo : François Guillot/AFP

L'humour n'est pas absent, comme en témoigne notamment le squelette noir qui orne une robe en lin, taffetas et cuir rouge brodé, dont la jupe se gonfle d'un seul côté comme une crinoline asymétrique.

A la fin du défilé, auquel ont assisté notamment l'acteur Jean Reno, la journaliste Claire Chazal et son compagnon, le comédien Philippe Torreton, John Galliano apparaît dans des éclairs de lumière et une musique assourdissante. Tout de noir vêtu, il brandit une épée en guise de salut, avant de disparaître.


John Galliano à la fin du défilé Dior
Photo : François Guillot/AFP

La sobriété était de mise en revanche chez Felipe Oliveira Baptista qui, fidèle à son goût pour le noir, a présenté sous la coupole du Palais des découvertes une collection jouant autour de cette couleur, du blanc et du bleu.

Mais surtout, il s'est employé à mêler les étoffes, dans une même pièce. Les jupes de soie plissée ou volantée, les pantalons de soie près du corps, les jupes droites avec empiècement de damier noir et blanc, les tailleurs à basques dessinent une silhouette fine et fragile. Mais les épaules se couvrent de grands pétales de coton épais et rigide, des sortes de holsters ou de morceaux de carapaces masquant une partie du buste.


Défilé Felipe Oliveira Baptista
Photo : Olivier Laban Mattei/AFP

La silhouette est transformable, par exemple en enlevant les basques des vestes, et souvent très graphique, par le jeu du noir et blanc ou les découpes.

"Le point de départ de la collection, c'est l'idée même de danger, d'armure", explique le styliste portugais à l'AFP à l'issue du défilé, en soulignant s'être inspiré des armures et des uniformes militaires. Toute la collection illustre "le contraste entre la fragilité et le danger", commente-t-il.

Les défilés haute couture vont se poursuivre mardi et mercredi à Paris.

Par Dominique SCHROEDER

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