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Habillement-chaussure : quels sont les produits textiles les plus polluants ?

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27 sept. 2018

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) vient de publier un rapport dédié à l’impact environnemental de divers biens de consommation. L’habillement et la chaussure se voient dédier une vingtaine de pages riches en graphiques, soulignant produit par produit la charge écologique de l'industrie de la mode.


Le rapport de l'Ademe analyse les différents types de pollution causés par les produits textiles au fil de leur cycle de vie - Shutterstock


Sont ainsi passés au crible par l'établissement public français la contribution aux émissions de CO² et de particules, l'épuisement des ressources minérales et fossiles, la consommation d’énergie, l'eutrophisation des eaux douces (déséquilibre du milieu aquatique par concentration d’azote et phosphore)… De ce document, amené à faire référence, il ressort notamment que les pulls en laine, les manteaux et les robes en polyester, viscose et coton sont les produits les plus polluants de l’industrie textile.

Dans l’habillement, l’une des phases contribuant le plus au réchauffement climatique via les émissions de CO² est la production de matières premières, qui concentre en moyenne 35 % des émissions, avec une variation allant de 8 % pour la laine jusqu’à 72 % pour un anorak. Mais c’est néanmoins la mise en forme du produit qui arrive en tête des émissions, avec 36 % du total en moyenne, soit de 15 % à 51 % du total des émissions sur les cycles de vie des pièces analysées. Des proportions sensiblement proches de celles affichées sur le front des émissions de gaz à particules.


Impact des produits d'habillement sur les émissions de CO² et l'eutrophisation selon les phases de vie des pièces - Ademe


Mais, sans surprise, c’est du côté de la pollution des eaux douces que les chiffres sont les plus impressionnants. Et c’est ici la phase de production de matières premières qui génère le plus d’eutrophisation des eaux douces (57 % en moyenne), loin devant la phase de mise en forme (12 % en moyenne). Là encore, les pulls en laine et manteaux sont les plus polluants, et cela dès la phase de culture qui concentre 96 % des émissions polluantes pour les pulls et 80 % pour les manteaux. Pour les autres produits, la pollution moindre mais non négligeable se partage plus équitablement entre la phase de culture, les processus de teinture et l’utilisation de détergents par les consommateurs.

« Le choix de la matière première textile influence beaucoup les résultats, rappelle l’Ademe, chiffres à l’appui. C’est donc un critère important à prendre en compte lors de la conception des produits et lors de l’achat du produit par le consommateur (…) L’utilisation de coton recyclé permet de réduire les impacts environnementaux (par rapport au coton vierge) sur l’ensemble des indicateurs étudiés (réchauffement climatique, eutrophisation, épuisement des ressources minérales et fossiles, effets respiratoires, et demande en énergie cumulée). »
 

Impact des produits d'habillement sur les émissions de particules et l'épuisement des ressources selon les phases de vie des pièces - Ademe


L’Ademe pointe ainsi que, pour un kilo de matière, la réduction des impacts environnementaux varie de 63 % à 98 % en cas d’utilisation de coton recyclé issu du traitement de déchets de productions textiles, et même de 72 % à 99 % pour le coton recyclé issu du traitement de déchets textiles post-consommation.

Quant à l’usage de polyester recyclé, il entraînerait une réduction des impacts sur le changement climatique de 39 %, sur l’eutrophisation de 91 %, des émissions de particules de 14 % et de la demande d’énergie de 46 %. En revanche, ce choix renforcerait de 37 % l’impact sur l’épuisement des ressources minérales et fossiles. C'est l'un des très nombreux enseignements de ce document riche librement accessible.
 

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