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Gilets jaunes : Bercy promet un "plan d'action" pour compléter les aides aux commerçants et collectivités

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13 févr. 2019

Paris (Reuters) - Le ministre de l’Economie et des finances, Bruno Le Maire, a promis mercredi de remettre dans les semaines à venir un plan d’action au Premier ministre pour compléter les mesures d’aide destinées aux commerçants et aux collectivités affectés par les manifestations à répétition des « gilets jaunes ».


Bruno Le Maire, photo prise le 4 février 2019 - REUTERS/TT News Agency/Naina Helen Jama


L’association France Urbaine, qui réunit les métropoles et grandes villes du pays, avait réclamé dimanche une réunion d’urgence avec l’exécutif sur l’impact des manifestations sur leurs commerces et leurs habitants, estimé à plusieurs millions d’euros.

« Nous avons (...) décidé de travailler à un plan d’action global qui permettra de compléter les réponses à apporter aux commerçants qui tiendra compte de l’impact de ces manifestations sur le budget des villes et qui apportera aussi les réponses sécuritaires nécessaires », a dit Bruno Le Maire à l’issue d’une rencontre avec des membres de l’association.

Bruno Le Maire reverra sous quinze jours les représentants des communes « pour refaire le point avec elles sur ce plan d’action », lequel sera « préparé, écrit, rédigé, soumis aux communes, de façon à ce qu’il puisse être transmis au Premier ministre d’ici quinze jours à trois semaines et être mis en oeuvre le plus rapidement possible ».

Le ministre de l’Economie a rappelé les dispositifs existants : étalement des charges sociales, exonérations, possibilité de recourir au chômage partiel pour lequel 38 millions d’euros ont été débloqués, soutien à la trésorerie.
Une enveloppe d’environ trois millions d’euros devrait également être mobilisée pour soutenir des actions collectives ou des animations commerciales dans les villes les plus touchées.

« Sur tous ces dispositifs-là, des mesures ont déjà été prises depuis plusieurs mois. Elles peuvent être renforcées, elles sont à la disposition des commerçants et nous veillerons à ce qu’elles soient au plus près de chaque commerçant », a poursuivi Bruno Le Maire.

Selon sa secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher, ces dispositifs sont « insuffisamment utilisés ». Ils doivent être relayés par les fédérations de commerçants et explicités, a-t-elle dit mardi sur Radio Classique.

Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, également présent à la réunion, a assuré les élus locaux que les forces de l’ordre entendaient « mettre un terme à ces exactions » et « procéder aux investigations judiciaires qui nous permettre de confondre les auteurs ».

Vers des dispositifs d'exonération pour les commerçants ?

Les maires réclament la prise en charge totale et partielle des dépenses engagées par les collectivités à la suite des dégradations commises dans le cadre des manifestations, lesquelles sont estimées à une trentaine de millions d’euros. Il s’agit d’une « problématique qui est à l’évidence nationale et qui nous dépasse », a dit le maire de Toulouse et président de l’association France Urbaine, Jean-Luc Moudenc. Ce dernier souhaite que ces sommes ne fassent pas partie du périmètre de contractualisation que certaines collectivités ont engagé avec l’Etat pour modérer leurs dépenses de fonctionnement.

Les maires réclament également pour les commerçants - qui ont en moyenne perdu selon eux 20 à 40 % de leur chiffre d’affaires - des dispositifs d’exonération, pas seulement des facilités de paiement.

Jean-Luc Moudenc salue la mise en place du groupe de travail pour faire le lien entre les collectivités et le gouvernement « pour que, désormais, la coordination qui a fait défaut entre nos communes et le gouvernement puisse être une réalité et que les réponses soient plus pertinentes, plus près du terrain, plus adaptées aux cas concrets qui nous remontent ».

Interrogé par FashionNework à l'occasion du salon Texworld/Apparel Sourcing, Eric Mertz, président de la Fédération Nationale de l'Habillement, estime que les mesures proposées depuis novembre que correspondent que trop peu à la réalité du commerce indépendant d'habillement. "Les avances sur le CICE, les remboursements de crédits de TVA, les mesures de chômage partiel... Tout cela ne les concernent pas", explique le représentant. " Il y a 42 000 emplois en jeu. Il nous faut des solutions à court terme. Avec des prêts en remboursements de trésorerie. Et surtout un effort de la part de l'Etat sur les charges sociales. Car, pour une entreprise sans salarié, c'est la seule variable d'ajustement à court terme. Mesures qui seraient mises en place de façon conjoncturelle et non-structurelle, naturellement. Et nous aimerions que cet effort prenne en compte les entreprises de moins de trois salariés", pointe également le représentant.  

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