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29 mars 2022
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Getex: une nouvelle usine en Vendée et l'ambition de recruter

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29 mars 2022

Le spécialiste des doudounes et pièces à manches pour les marques de luxe Getex a poussé les murs l'été dernier. L'entreprise vendéenne s'est installée en août dans un nouvel entrepôt de 2.100 mètres carrés à Challans, et a investi dans de nouvelles machines et progiciels. Aujourd'hui revenue à ses niveaux d'avant-crise, elle prévoit de monter son effectif à 80 personnes dans les trois ans. Mais doit pour l'heure faire face, comme l'ensemble de la filière, à la crise de l'approvisionnement et de l'énergie.


Getex



Née en 1978, et générant 60% de son chiffre d'affaires dans le luxe, Getex a investi deux millions d'euros dans son nouveau site, ainsi que 350.000 euros dans de nouvelles machines (machines à coudre, automates de piqûre…).

L'entreprise a également investi dans la solution Mosaïc de Lectra, dédiée aux tissus à motifs, associée à une machine de coupe désormais équipée d'une caméra. Sans oublier l'achat d'un transtockeur, qui concentre sur 11 mètres carrés l'équivalent de 80 mètres de rayonnage. Des investissements soutenus par l'Etat dans le cadre du plan France Relance à hauteur de 100.000 euros.

"L'objectif premier était d'être plus attractif pour nos salariés et futurs salariés", explique à FashionNetwork la dirigeante de Getex, Sophie Pineau, par ailleurs à la tête du groupement de filière Mode Grand Ouest. "Plus les machines sont performantes, meilleur et moins fatiguant sera le travail. Et cela nous permet aussi d'aller vers l'automatisation de certains postes, pour réduire la pénibilité et renforcer la rentabilité."

Spécialiste de la doudoune et du vêtement étanché, Getex produit une grande variété de pièces à manches, dont une petite partie pour sa marque propre So&J. Sophie Pineau indique constater depuis plusieurs années chez ses clients du luxe une augmentation de la taille des séries, et donc une hausse des besoins en capacités de production. "C'est très bien pour nous, car c'est cela qui nous permet de nous projeter", pointe la dirigeante.

Pour l'heure, Getex emploie sur son site une soixantaine de personnes, auxquelles s'ajoutent quelque 160 autres opérant depuis son atelier tunisien installé près de Monastir. C'est notamment là que s'opère l'activité hors luxe, Getex produisant des vêtements militaires et administratifs. L'entreprise opère en outre dans les toiles industrielles pour les toits de voitures décapotables, ainsi que dans la fabrication de sas de décontamination (chimique, bactériologique et nucléaire). "On voit bien que la demande est en train de s'accroître sur ces produits-là", indique Sophie Pineau.

Getex réalisait avant-crise un chiffre d'affaires de 4 millions d'euros, niveau activité qu'a récemment retrouvé la structure. L'entreprise se donne pour prochain défi de repenser son poste de remplissage des duvets et de la ouate floconnée. Un point stratégique, les doudounes pesant 60% de la production annuelle. Getex entend développer des techniques à même de gérer aussi bien les injections de duvet de canard et de ouate recyclée, que le nombre croissant de matériaux demandés par les marques.

Se fournir en Italie plutôt qu'en Asie face à la hausse du prix des transports



Pour l'heure, Getex doit faire face aux écueils du moment. A commencer par un allongement notable des délais de livraison, et en particulier les pièces métalliques (zips). Un problème qui touche particulièrement l'activité tunisienne. "On a un blouson dont nous disposons de toutes les matières depuis décembre, mais les zips n'arrivent que cette semaine", raconte Sophie Pineau. Elle précise que l'entreprise se fournit principalement en France, Italie et Espagne (avec quelques composants venant d'Asie) et observe actuellement également un allongement des délais sur les fils.


Sophie Pineau - Getex



L'ancien site de Getex s'alimentait au gaz et l'électricité, là où la nouvelle usine n'a recours qu'à l'électricité, rendant difficile de mesurer l'impact de la crise actuelle des coûts de l'énergie. En revanche, Getex ressent clairement l'impact de la hausse des coûts de transport. Et en particulier sur la ouate floconnée recyclée, précédemment importée d'Asie par conteneurs. Un transport dont le prix, multiplié par dix, a rendu plus intéressant de se fournir en Italie.

"Par ailleurs, nous avions beaucoup restocké il y a un an", relève Sophie Pineau. "Heureusement que nous avions anticipé, car nous avons maintenant du stock à l'heure où les prix continuent d'augmenter", indique la dirigeante. Qui estime que cette hausse des coûts de transport aura un impact dans la durée.

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