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5 janv. 2021
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Galahad Clark tient sa famille pour "responsable" des déboires de Clarks

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Paul Kaplan
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5 janv. 2021

Un membre du clan Clark — qui va bientôt céder une part de l'entreprise familiale Clarks, spécialisée dans la fabrication et la vente de chaussures depuis près de deux siècles — reproche à sa famille d'avoir provoqué, par sa négligence, l'échec de la marque, tout en se réjouissant de l'arrivée d'un nouveau propriétaire à la tête de la société britannique.


Image: Sandra Halliday


Galahad Clark, qui appartient à la septième génération du clan depuis la fondation de la marque, a déclaré au Sunday Times que l'entreprise avait échoué à "entrer suffisamment tôt dans le XXIe siècle", et que sa famille était "responsable, au bout du compte" pour "ne pas avoir assez investi dans son avenir".

Le mois dernier, Clarks a obtenu un financement de 100 millions de livres de la part de LionRock Capital, ce qui permettra à l'investisseur basé à Hong Kong de prendre une participation majoritaire de 51% au capital de l'entreprise. Il s'agit de la dernière étape d'un plan de sauvetage qui reposait sur l'obtention par Clarks d'une procédure de sauvegarde (CVA ou company voluntary arrangement, l'équivalent du concordat préventif français) pour réduire ses loyers et enrayer la faillite du détaillant, qui exploite 260 magasins.

Selon LionRock, l'accord permettra à Clarks "de positionner l'entreprise sur le chemin d'une croissance durable à long terme, et de mettre en œuvre sa stratégie de revitalisation de la marque" après l'impact significatif de la pandémie de Covid-19.

Mais selon Galahad Clark, l'entreprise, qui a affiché des pertes de 84,4 millions de livres (93,4 millions d'euros) sur 1,5 milliard de livres de ventes en 2018-19, a souffert d'une "propriété familiale fragmentée" et d'un manque de direction stratégique, l'entreprise ayant été pilotée par une série de directeurs généraux successifs. Et pendant ce temps, note l'héritier britannique, les actionnaires "se contentaient d'encaisser leurs dividendes".

S'il reconnaît que la crise sanitaire a porté le coup de grâce, Galahad Clark souligne que la pandémie n'est pas la raison principale des problèmes de l'entreprise. À l'écouter, la société n'est pas parvenue à ancrer suffisamment sa présence sur Internet: "C'est simple, ils n'ont pas progressé assez vite".

Galahad Clark affirme à l'hebdomadaire britannique que les patrons successifs de la société avaient pourtant "hérité d'une poule aux oeufs d'or" — mais que ces derniers "prélevaient plus qu'ils ne réinjectaient" dans l'entreprise. La famille propriétaire, quant à elle, se serait rendue "coupable" d'accepter autant de dividendes, sans pour autant "alimenter" la société.

Mais malgré ces problèmes à long terme chez Clarks, Galahad Clark se réjouit de l'accord avec LionRock, qui offre selon lui "beaucoup d'opportunités passionnantes".

"À vrai dire, [Clarks] avait probablement besoin de nouveaux propriétaires, et de tous les propriétaires du monde, ceux-ci ont l'air d'être d'assez bons propriétaires", conclut-il.

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