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Marguerite Capelle
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12 févr. 2020
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Gabriela Hearst recycle les tissus et les idées parlantes

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Marguerite Capelle
Publié le
12 févr. 2020

Le concept tendance de la mode ces dernières années, c’est le développement durable, même si pour la plupart des marques et des créateurs – et malgré tous leurs communiqués de presse –, c’est un engagement de pure forme.

Mais pas pour Gabriela Hearst, qui est pratiquement la seule parmi les 400 et quelques créateurs à présenter des défilés pendant les quatre semaines de la saison internationale de la mode, qui ait réellement grandi à la campagne.


Gabriela Hearst - Automne-Hiver 2020- Prêt-à-porter - New York - © PixelFormula

 
Pour être plus précis, dans un ranch de son Uruguay natal, ce qui donnait d’autant plus de crédibilité à son dernier défilé. Il était présenté dans un petit labyrinthe de murs en balles de papier recyclé dans un centre de traitement de Brooklyn, qui a transformé les déchets de sa propre entreprise.

Pratiquement tous les looks comprenaient un élément recyclé : le plus remarquable étant la laine de cachemire recyclée utilisée dans deux fourreaux d’exception à mailles lâches, pour le final. Gabriela Hearst a même réinventé des tapis orientaux pour en faire des manteaux cache-poussière très cool à motif cachemire gothique.

Mais l’enjeu crucial, c’était aussi que cette collection soit facile à porter. Gabriela y est parvenu haut la main, notamment avec ses formidables tailleurs pantalon masculins en velours de cachemire côtelé, qui sont assurés d’avoir un fort impact.


Gabriela Hearst - Automne-Hiver 2020- Prêt-à-porter - New York - © PixelFormula

 
Le tout présenté par le casting le plus diversifié de New York : des beautés africaines aux coupes afro funky, des déesses d'Amazonie, et des princesses BCBG. Le défilé avait lieu dans une galerie désaffectée du West Village, et sur chaque siège, les invités ont trouvé des masques pour dormir en tissu écru fait de cachemire recyclé et d’ouate de laine toute douce. Une mode qui parvenait à être à la fois langoureuse et affirmée, tout à fait comme Gabriela Hearst elle-même.

« Le point de départ de cette collection, c’était de concevoir de nouvelles techniques pour travailler les déchets, sans compromettre la qualité ni les valeurs esthétiques de notre entreprise », expliquait Gabriela Hearst dans ses notes.


Gabriela Hearst - Automne-Hiver 2020- Prêt-à-porter - New York - © PixelFormula

 
Après le défilé, la créatrice uruguayenne organisait une fête réservée aux proches au Café Altro Paradiso, devant lequel trônait une nouvelle statue en bronze du Général José Artigas, héros national de son pays, grand fédéraliste et partisan de la philosophie de Thomas Paine. Les idées de ce dernier en faveur des droits humains transnationaux n’ont jamais été plus nécessaires qu’aujourd’hui, et même s’il ne s’agit que de mode, Gabriela Hearst exprimait la même vision des Lumières et de la tolérance à travers cette collection.

Ce ne sont peut-être que des vêtements, mais l’un dans l’autre, c’était une démonstration très puissante et très pertinente.

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