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France : la croissance accélère légèrement au premier trimestre

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12 févr. 2019

La croissance de l’économie française devrait atteindre 0,4 % au premier trimestre 2019, selon la première estimation de la Banque de France publiée lundi, grâce aux mesures du soutien au pouvoir d’achat décidées par le gouvernement en réponse à la crise des « gilets jaunes », estiment les économistes.


Légère accélération de la croissance au premier trimestre - REUTERS/Gonzalo Fuentes


Ce taux de 0,4 % représenterait une petite accélération par rapport à la hausse de 0,2 % du produit intérieur brut (PIB) pour le quatrième trimestre 2018 publiée par la Banque de France le 11 janvier et au chiffre de +0,3 % donné en première estimation le 30 janvier par l’Insee pour le PIB des mêmes trois derniers mois de 2018.

L’activité économique devrait bénéficier pour ces trois premiers mois de l’année non seulement des mesures en faveur du pouvoir d’achat telles que l’élargissement de la prime d’activité ou la défiscalisation des heures supplémentaires, mais aussi d’un effet de rattrapage par rapport aux mesures du second semestre 2018 (allègement des cotations salariales, etc.) dont on n’a pas vu les effets sur le moment, souligne Eric Heyer, directeur à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

L’OFCE anticipera sans doute elle aussi une croissance de 0,4 % pour les trois premiers mois de 2019 une fois sa prévision affinée, voire de 0,5 %, estime-t-il.
Au soutien de la consommation des ménages s’ajoute celui des industriels français qui semblent particulièrement optimistes. Ils anticipent une hausse de 10 % de leurs investissements cette année, selon une enquête de l’Insee parue mardi dernier.

Philippe Waechter, directeur des études économiques chez Ostrum AM, se montre prudent par rapport à ce chiffre en soulignant le contexte européen « préoccupant » qui entoure la France. Les chefs d’entreprises français ne peuvent « faire cavalier seul », estime-t-il.

De fait, l’économie britannique marque le pas, selon les chiffres publiés lundi matin. A cela s’ajoutent les incertitudes liées au Brexit, au degré de ralentissement de la croissance chinoise et à la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, souligne Eric Heyer.

D’autres points positifs sont toutefois à prendre en compte, ajoute-t-il : un prix du baril de pétrole en net repli et un euro qui ne s’apprécie pas.

Selon la banque centrale française, la progression de l’activité s’est confirmée en janvier dans le bâtiment. « Les carnets de commandes sont très bien garnis », souligne-t-elle. En février, l’activité devrait continuer à croître selon les professionnels interrogés. Dans ce domaine, l’indice d’activité ICA s’établit à 105 en janvier, comme en décembre.

Dans les services, après un ralentissement de l’activité en janvier, les chefs d’entreprises prévoient une accélération en février. L’indice ICA est à 100 en janvier après 101 en décembre.

Dans l’industrie, l’activité reprendrait en février après une diminution de la production en janvier, selon les chefs d’entreprises interrogés. L’activité a notamment été en berne dans l’aéronautique, la chimie et la métallurgie. A l’inverse, souligne la Banque de France, les équipements électriques et les produits informatiques restent « dynamiques ». L’indice de secteur est à 99 en janvier contre 102 en décembre.

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