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Faux sac Hermès: l'un des principaux suspects nie être une tête du réseau

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12 nov. 2020

Il est soupçonné d'avoir orchestré une vaste entreprise de contrefaçon de sacs Hermès, entre 2008 et 2012: au procès de ce réseau international mardi, l'un des principaux suspects a réfuté le rôle "d'organisateur" que lui attribuent certaines petites mains du trafic. "Je n'ai jamais de toute ma vie cherché à fabriquer des sacs Hermès", a juré Daniel K. face au tribunal judiciaire de Paris.


AFP / SEBASTIEN BOZON



Au deuxième jour de ce procès qui doit durer un mois et met en cause 26 personnes, dont neuf ex-salariés d'Hermès, ce gérant d'une maroquinerie parisienne s'est présenté comme un simple intermédiaire, qui se serait greffé sur une escroquerie existante.

Le réseau, organisé entre la France et Hong-Kong, fabriquait de faux sacs "Birkin", le modèle phare du célèbre sellier français, d'une qualité très similaire aux originaux.

Ce trafic de "vrais faux sacs", vendus en moyenne 18.000 euros l'unité, a pu générer jusqu'à 18 millions d'euros par an, selon l'enquête. D'anciens ouvriers de la marque de luxe et certains sous-traitants participaient à ce système, alimenté par des peaux récupérées en sous-main auprès du fournisseur italien d'Hermès.

A la barre, Daniel K. a assuré que son rôle s'est longtemps limité à cette fonction. "Moi au départ, je vendais des peaux et c'est tout (...) je ne me situe pas comme organisateur", a expliqué le sexagénaire, en jurant avoir "naïvement" offert son expertise. "Je ne savais pas pourquoi elles étaient utilisées."

Ces peaux étaient notamment vendues à Romain C.R, un ancien salarié du groupe, licencié en 2005, qui résidait à Hong-Kong et y avait lancé un atelier clandestin pour fabriquer les faux sacs.

L'homme, qui habite aujourd'hui en Tasmanie et est absent à l'audience, a ensuite rapatrié sa production en France à partir de 2012, pour l'associer à celle d'autres ateliers clandestins.

Daniel K. a assuré n'avoir pris conscience qu'en 2010, lors d'un rendez-vous avec Romain C.R. où celui-ci lui montre un sac frauduleux, qu'il alimentait un réseau de contrefaçon.

A partir de ce moment-là, "l'occasion fait le larron", a-t-il raconté: il commence à racheter des sacs à l'ex-salarié d'Hermès, pour les vendre lui-même à un client russe, industriel de l'armement qui les offrait à certains oligarques. Il tire alors "1.400 euros" de bénéfice sur chaque sac.

"J'ai fait le choix de rester dans cette organisation. (...) Mais je ne décidais rien, je ne payais rien, je ne commandais rien. C'est celui qui paye le décideur", a argué Daniel K. en chargeant Romain C.R.

Pendant l'enquête, d'autres prévenus ont estimé que les deux hommes étaient "associés à égalité".

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