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Fashion Week : Buenos Aires s'affirme parmi les pays émergents

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25 févr. 2011

BUENOS AIRES, 25 fév 2011 (AFP) - Diversité de styles et créativité : la nouvelle Fashion Week de Buenos Aires consacre la capitale de l'Argentine comme l'un des centres de la mode et du design les plus en vue des pays émergents.

"La particularité de Buenos Aires comme ville du design, c'est la diversité dans les regards : nous, les Argentins, sommes un patchwork de styles", dit Pablo Ramirez, 39 ans, assis à son bureau, dans le sous-sol de son atelier/magasin du quartier historique de San Telmo.


Le créateur Argentin Martin Churba pose à côté de sa nouvelle collection. Photo : AFP.

Le blanc et le noir sont partout chez lui. Mais il vient de rompre avec cette habitude en produisant mardi, à l'ouverture de la huitième édition de la Semaine de la Mode, une mini-collection rouge, appelée "Chaperon Sublime".

"Ce qui frappe dans les créations argentines c'est la qualité de la coupe, des finitions, car l'étranger a toujours une vision de l'Amérique latine très liée à l'artisanat", explique cet homme chaleureux qui fait partie du groupe des couturiers indépendants, qu'on appelle ici le design "d'auteur".

A l'autre bout de la ville, dans un hôtel particulier du quartier cossu de La Recoleta, Martin Churba, 42 ans, créateur et propriétaire de la maison Tramando, donne les dernières touches à sa collection automne/hiver 2011 qu'il a baptisée "Retro-Tramando".

"Cette collection est né d'un travail pour l'Armée du Salut", dit Churba à la fenêtre de son atelier, qui donne sur un jardin. Il porte des pantalons en coton décontractés, coupés à la jodhpur et des chaussures de ville.

"C'était un travail fascinant : nous avons passé en revue des décennies de création et avons conçu des habits sport, très relax, mais inspirés de l'esthétique des couturiers de quartier de ces années-là", dit Churba, en montrant un pantalon de ville transformé en jogging.

Le magasin français Merci, crée par les fondateurs de la marque Bonpoint, et l'Italien Gervasoni, sont à l'affût de ses poufs tricotés et autres objets de design. Ses collections se vendent également en Espagne, en Autriche, en Suisse, aux Etats-Unis...

"L'Argentine offre des contenus originaux au monde, une version moderne de l'Amérique latine", dit Churba. Pour lui, "Buenos Aires est devenue l'une des capitales décentralisées de la mode, parce que son arrivée a coïncidé avec l'ouverture des marchés aux designers des pays émergents".

Très calme et souriant à quelques heures de son défilé, Churba sait bien que le règne du quatuor New York/Paris/Milan/Londres n'est pas prêt de s'achever. "La mode continue d'être fermée, bornée et élitiste, dit-il, mais il y a désormais un contre-mouvement".

Surtout, "on atteint en Argentine une masse critique de créateurs sans précédent : il y a un boom des écoles de design, c'est un fait", dit-il.

Pour Susana Saulquin, de l'Institut de Sociologie de la Mode de Buenos Aires, "le design de mode +d'auteur+ devient l'un des avantages comparatifs de l'Argentine". La Fashion Week, artisanale à ses débuts en 2007, est devenue d'ailleurs très commerciale aujourd'hui.

"Les jeunes sont, eux, de plus en plus attirés par les carrières liées à la mode", fait valoir Carlos Martinez, de l'Ecole Da Vinci d'Art et de Design Numérique. C'est l'Université de Buenos Aires (UBA) qui a montré la voie il y a vingt ans.

"L'Argentine se sert de la mode et du design pour se positionner dans le monde", avoue le ministre du Tourisme, Enrique Meyer.

Les exportations des créateurs argentins dépassent les 2 milliards de dollars (1,5 milliard d'euros) par an et 460.000 postes de travail en dépendent désormais, selon les chiffres officiels.Par Liliana SAMUEL

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