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Face aux quotas, les producteurs chinois envisagent de délocaliser

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3 nov. 2005

PEKIN, 3 nov 2005 (AFP) - Face à la menace de nouveaux quotas aux Etats-Unis, le secteur textile chinois envisage de délocaliser une partie de sa production à l'étranger pour contourner les barrières commerciales.

Responsables américains et chinois ont conclu mardi un accord pour limiter l'importation de chaussettes chinoises aux Etats-Unis, mais n'ont pas réussi à s'entendre sur d'autres catégories de vêtements, à l'occasion d'une nouvelle séance de négociations à Washington.

Mercredi, la Commission américaine pour la mise en oeuvre des accords sur le textile (CITA), qui a déjà donné son feu vert à l'instauration de mesures temporaires de sauvegarde sur une dizaine de catégories de vêtements et textiles importées de Chine, a indiqué qu'elle reportait au 8 novembre sa décision sur quatre autres catégories: chemisiers, jupes, pyjamas et maillots de bain en coton et fibres synthétiques.

"Tout le monde s'attend à ce que de tels quotas soient imposés et maintenant (les plus importants fabricants chinois) essaient de déplacer leur production quelque part en dehors de la Chine, vers des pays libres de quotas", explique Edward Cheung, analyste chez Tai Fook Research à Hong Kong.

Liang Jiesheng, chargé des relations publiques du fabricant de chaussettes et de sous-vêtements Langsha, confirme que la production future de la société et la stratégie pour l'exportation seront déterminées par les développements de la friction commerciale entre la Chine et les Etats-Unis.

"Nous étudions la possibilité d'implanter une usine sur le territoire américain à travers la prise de contrôle de fabricants de textile locaux si les Etats-Unis décident de limiter les chaussettes chinoises et autres produits textiles", dit-il, sans fournir d'autres détails.

Shenzhou International Group Holdings, un fabricant de tricots basé dans la ville de Ningbo (est), envisage de produire au Cambodge pour pouvoir exporter vers les Etats-Unis et l'Europe, assure Edward Cheung.

"Ils essaient de s'implanter à l'étranger", dit-il, en évoquant les plus importants acteurs de l'industrie textile. "Mais bien sûr les moins compétitifs, les plus petits peuvent ne pas avoir la capacité de le faire".

Les industriels américains réclament un accord limitant la hausse des importations chinoises à 7,5% sur de nombreuses catégories de produits jusqu'en 2008.

La Chine souhaite pour sa part une réduction du nombre de catégories soumises à des quotas et une levée des limitations fin 2007, comme cela est prévu en Europe.

La levée le 1er janvier des quotas mondiaux sur le textile a provoqué une invasion de produits chinois sur les marchés américains et européens, conduisant les Etats-Unis et l'Union européenne à prendre de nouvelles mesures de protection de leurs industries.

Alors que l'Union européenne et la Chine ont réussi à trouver un terrain d'entente en septembre, Pékin et Washington n'arrivent toujours pas à se mettre d'accord.

Cependant, certains responsables du secteur textile chinois accusent désormais les investisseurs américains d'être responsable en partie de l'explosion des exportations textiles.

Le vice-président de la Chambre de commerce pour l'import-export textile, Cao Xinyu, cité dimanche par l'agence Chine Nouvelle, affirme que les dernières statistiques montrent que des industriels américains ont investi des millions de dollars en Chine, la majorité de leurs produits étant vendus à l'étranger.

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