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Etats-Unis : la relance devient l'enjeu central de l'élection présidentielle

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10 juil. 2020

En promettant 700 milliards de dollars pour relancer l'économie américaine, Joe Biden a présenté jeudi un ambitieux plan de relance de la production américaine après la crise du coronavirus, qui défie le programme économique de Donald Trump, son adversaire à la présidentielle du 3 novembre.


Joe Biden - AFP



L'ex-vice président américain, en tête dans les sondages nationaux, a voulu marquer un grand coup pour relancer sa campagne bouleversée depuis plus de trois mois par l'épidémie dans un secteur, l'économie, où il est à la traîne face au milliardaire républicain.

Son plan, baptisé «Reconstruire mieux» (Build Back Better), est «audacieux, pratique et concentré sur la construction d'une économie du futur» qui sera «faite en Amérique, entièrement en Amérique», a-t-il affirmé après la visite d'une usine à Dunmore, petite ville de Pennsylvanie d'où est originaire son père. Cet Etat clé du nord-est fait partie de la «Ceinture de la rouille», ces régions frappées par la désindustrialisation et le chômage qui s'étaient offertes à Donald Trump en 2016.

Ce programme prévoit de retrouver les emplois effacés par la crise du Covid-19 qui a décimé l'économie américaine comptant fin juin 18 millions de chômeurs, et de créer plus de cinq millions d'emplois supplémentaires grâce à des investissements publics massifs sur quatre ans.

400 milliards de dollars seront ainsi alloués «pour acheter des produits et du matériel dont notre pays a besoin pour moderniser les infrastructures, reconstituer nos stocks et améliorer notre sécurité», a-t-il dit. 300 autres milliards iront à la Recherche et au développement (R&D), ainsi que dans les innovations technologiques comme les énergies renouvelables et les véhicules électriques.

«Les Chinois dépensent des milliards de dollars pour tenter de s'approprier la technologie du futur, nous restons là les bras croisés», a-t-il affirmé.
L'argent du gouvernement «sera utilisé pour acheter des produits américains et soutenir les emplois américains», a assuré Joe Biden, devant une assistance clairsemée, distanciation physique oblige.

«Renverser les priorités»



Il a aussi promis une indépendance accrue face aux fournisseurs étrangers, une aide aux petites entreprises, notamment celles tenues par les minorités raciales, une plus grande liberté pour les salariés d'adhérer à un syndicat et une hausse du salaire horaire pour les travailleurs jugés «essentiels» pendant la pandémie.

«Cela ne suffit pas de les saluer, il faut les payer», a-t-il lancé. «Je n'accepte pas la vue défaitiste selon laquelle les forces d'automatisation et de mondialisation nous rendent incapables de garder des emplois bien payés aux Etats-Unis et d'en créer plus», a aussi affirmé l'ancien bras droit de Barack Obama, populaire dans l'électorat ouvrier et qui a le soutien de plusieurs organisations syndicales.

Pour financer son projet et «ne pas encourager» les entreprises à délocaliser, il a notamment annoncé le doublement de la taxe sur les bénéfices des sociétés à l'étranger. Relocalisations, priorité à la production nationale, protection contre les pratiques commerciales «injustes» pour l'Amérique, M. Biden a repris certains des arguments économiques sur lesquels Donald Trump avait bâti sa victoire en 2016.

Mais l'ex-magnat de l'immobilier «est la mauvaise personne pour diriger le pays», a affirmé Joe Biden, fustigeant l'«incompétence» du gouvernement face aux trois crises majeures actuelles: la pandémie qui a fait plus de 133.000 morts, la crise économique qui a suivi et la «blessure profonde du racisme systémique» dans le pays.

«Un tiers» du plan d'aide financière massif adopté par le Congrès au printemps «est allé aux grandes entreprises, ce sont les grandes gagnantes», a affirmé le démocrate. «Il est temps de renverser les priorités et d'aider les petites entreprises», notamment détenues par les minorités.
La solution aux inégalités raciales «n'est pas juste une question de réforme policière», a-t-il dit en écho au mouvement de colère national contre les violences policières. «Nous devons avoir un programme pour refermer le fossé de la richesse».

L'équipe de campagne de Donald Trump a dénoncé le plan Biden, estimant qu'il allait «annuler tous les gains que nous avons générés ensemble et nous plonger dans une catastrophe économique».

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