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8 déc. 2005
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En Russie, les nouveaux riches se ruent sur les marques de luxe

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8 déc. 2005

Le chiffre d'affaires des maisons françaises implantées dans ce pays a progressé de 34 % en 2004. La croissance se poursuit au même rythme cette année, selon une étude du Comité Colbert.


Collection Prada Automne-Hiver 05/06

Le week-end dernier, Prada inaugurait à Moscou, dans le « Village du luxe » de Barvikha, son troisième point de vente dans la capitale russe. La marque italienne, convaincue du fort potentiel de croissance du marché local, n'ignore pas que Moscou compte plus de milliardaires en dollars que New York et que 88.000 millionnaires en dollars sont recensés par « Forbes » dans le pays.

Le marché russe arrive également, avec la Chine et l'Inde, « en tête des grandes préoccupations » des 69 maisons françaises du Comité Colbert, qui vient de publier une étude sur la perception du luxe dans le pays. En ressort « l'intérêt passionné des Russes pour les produits de luxe ». Pour être perçus comme tels, ceux-ci se doivent d'être visibles, chers, rattachés à des marques reconnues, voire faits main. « L'argent est une valeur clef d'accès au marché du luxe. Il permet d'exprimer la puissance de l'individu », souligne l'étude.

Phénomène relativement récent, la consommation de luxe en Russie est encore peu démocratisée puisque 90 % de la richesse se trouvent entre les mains de 1 % de la population, oligarques et nouveaux riches en tête. L'essor de la classe moyenne, avec en toile de fond une croissance économique supérieure à 6 % par an, est néanmoins prometteur. Cette catégorie sociale représenterait même déjà 20 % à 25 % de la population.

Pour l'heure, 2 millions de personnes (soit 1,4 % de la population) disposant d'un revenu mensuel supérieur à 2.000 dollars seraient en mesure de s'offrir régulièrement des produits de luxe. Le Comité Colbert estime néanmoins que le pouvoir d'achat réel est bien supérieur aux revenus déclarés, étant donné le poids de l'économie parallèle et le fait que de nombreux Russes sont propriétaires de leur logement.

Les emplettes réalisées localement dans le luxe en 2005 sont évaluées entre 6 à 7 milliards de dollars par Bain & Co. et KPMG. Lequel prévoit un doublement à 13 milliards de dollars dans les trois ans, malgré des droits de douane pénalisants (20 %). Grande voyageuse, la clientèle russe pèse 6 % de la clientèle mondiale du luxe, selon Merrill Lynch.

Les 90 % des membres du Comité Colbert implantés en Russie totalisent 302 points de vente, dont plus de la moitié à Moscou. Ils ont connu une croissance de leur chiffre d'affaires global en Russie de 34 % en 2004 et ce même rythme est attendu en 2005, indique Elisabeth Ponsolle des Portes, la déléguée générale du comité.

Le marché russe ne représente certes que 2,5 % à 3 % en moyenne de leur activité et son potentiel reste inférieur à celui des Etats-Unis ou de l'Asie. Il est donc plutôt perçu comme un relais de croissance. Le Comité Colbert souligne toutefois que les Russes sont sensibles à une notion plus large de l'art de vivre que les Chinois.

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