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Emplois textile : le gouvernement tente d'amortir le choc

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17 janv. 2006

PARIS (AFP) - Le gouvernement a signé lundi avec le patronat du textile un double accord destiné à "accompagner" les mutations d'un secteur sinistré qui perd 2.000 emplois par mois depuis dix ans et doit désormais faire face à une redoutable concurrence chinoise.


Le ministre du Commerce extérieur français, François Loos lors d'un séminaire à Tokyo, le 29 novembre 2005 - Photo : Yoshikazu Tsuno/AFP

Les syndicats ont réagi de façon contrastée, la CGT dénonçant un "plan de capitulation", la CFTC exprimant son scepticisme tandis que la CFDT a jugé que les mesures allaient "dans le bon sens".

Les ministres délégués à l'Emploi et à l'Industrie, Gérard Larcher et François Loos, ont signé un "double-accord" avec les organisations professionnelles du textile, de l'habillement et du cuir "visant à accompagner les mutations économiques du secteur".

Cet ensemble de dispositifs vise à amortir une "tendance d'une forte décroissance des effectifs", alors que "l'entrée de la Chine dans l'OMC et la fin des quotas ont complètement bouleversé la donne internationale des industries du textile, conduisant (...) à des restructurations", explique le texte en préambule.

Le secteur, qui compte aujourd'hui environ "200.000 salariés, perd 2.000 emplois par mois depuis 10 ans, et risque de voir disparaître 50% de ses effectifs dans les trois prochaines années", affirme Maurad Rabhi, secrétaire général de la CGT textile.

Le premier accord vise à "garantir l'utilisation optimale de tous les dispositifs publics de soutien social", précise le ministère de l'Emploi.

En cas de licenciement, les salariés pourront par exemple bénéficier de préretraites dès l'âge dérogatoire de 56 ans.

Des mesures d'appui au recours au chômage partiel sont prévues, ainsi que l'application de la convention de reclassement personnalisée (CRP), destinée à accompagner le retour vers l'emploi des salariés licenciés.

Le second accord lancera "un programme de formation" jusqu'en 2008 à destination de "6.500 salariés".

Les deux ministres ont également lancé une "mission visant à proposer des dispositifs innovants permettant aux salariés victimes de licenciements de retrouver un emploi".

Parmi les signataires figurent l'Union des industries textiles, l'Union française des industries de l'habillement ou encore la Fédération française de la chaussure.

La CGT a qualifié ce dispositif de "plan de capitulation, de communication", via un "ramassis de dispositions connues, inadaptées qui n'ont jamais rien solutionné".

"Face à une situation aussi dégradée, on attendait un vrai plan national comme pour la sidérurgie", a déclaré à l'AFP M. Rabhi qui a néanmoins jugé "intéressant" le dispositif de formation.

Le responsable de la CFTC Textile, Jean-Pierre Onillon, a exprimé son scepticisme quant à l'efficacité des mesures qui "viennent s'empiler sur d'autres", expliquant: "La formation c'est bien, mais quand on sait qu'au bout des dispositifs, seuls 15% des licenciés retrouvent un emploi pérenne, j'ai du mal à y croire".

La CFDT a en revanche jugé que les mesures allaient "dans le bon sens", tout en étant "exigeante quant aux moyens qui l'accompagneront".

Le 1er janvier 2005 ont pris fin les quotas mis en place en 1974 dans le textile, provoquant le déferlement de produits chinois sur les marchés.

Cette libéralisation, même si elle a été limitée depuis par un accord entre l'Europe et la Chine, a aggravé la situation de l'emploi en France, déjà dégradée avec des bassins d'emplois sinistrés, comme celui des Vosges.

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