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21 juil. 2020
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Dounia Wone, de la mairie de Paris à la politique RSE de Vestiaire Collective

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21 juil. 2020

Parce qu'elle a fondé son modèle sur la seconde main, la plateforme Vestiaire Collective, créée à Paris en 2009, se positionne aujourd'hui comme l'un des acteurs clés de la mode circulaire. Une position qui a valu à l'entreprise spécialiste de la revente de vêtements et d'accessoires de mode et luxe d'attirer les investisseurs en pleine crise du Covid-19. La période a aussi vu la société dirigée depuis 2019 par Maximilian Bittner, et qui compte des clients dans une centaine de pays, se renforcer sur les volets de la responsabilité sociale et environnementale. Vestiaire Collective a nommé en mars Dounia Wone directrice écoresponsabilité et inclusion. 


Dounia Wone a rejoint Vestiaire Collective - Giovanni Roseau - Vestiaire Collective


Un changement de cap pour l'ex-cheffe de cabinet d'Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris en charge de l’économie sociale et solidaire, de l’innovation sociale et de l’économie circulaire. La dirigeante a en effet jusque-là évolué dans l'univers des institutions et de la politique. Collaboratrice de la représentante écologiste Cécile Duflot, Dounia Wone l'a accompagnée entre 2010 et 2017 dans les hémicycles, d'abord à la région Ile-de-France, puis au ministère du Logement et enfin en tant que collaboratrice parlementaire de la députée mais aussi chargé de communication du groupe écologiste au Parlement.

"En fait, il y a des effets miroirs entre l'univers business et la politique, estime Dounia Wone. Dans une entreprise, on rend des comptes aux investisseurs. En politique, on les rend aux électeurs qui donnent leur verdict dans les urnes. Mais avec une succes-story comme Vestiaire collective qui grandit très rapidement depuis dix ans, il y a une différence de rythme majeure. En politique, les actions engagées peuvent avoir un retour concret trois ans plus tard. Chez Vestiaire Collective, les objectifs sont un peu plus serrés."

La dirigeante vient justement apporter son expérience et sa vision pour des stratégies RSE qui se pensent sur le moyen terme. Dounia Wone reporte à Fanny Moizant, cofondatrice de l'entreprise, qu'elle a rencontrée sur le projet "Paris Good Fashion". Vestiaire Collective, via cette association réunissant un grand nombre des acteurs de la mode présents dans la capitale, mais aussi par un dialogue avec les institutions et les marques et grands groupe du secteur, entend participer à la transformation de l'industrie.

"Ce sont des sujets qui sont au cœur du business model mais qui concerne aussi les conditions de travail ou l'utilisation du plastique dans notre packaging. Et concernant la seconde main, ce sont des discussions à mener avec les politiques, avec des organismes et des entreprises pour structurer le secteur."

Face à une transformation des modes de consommation, en particulier de la part des jeunes générations, l'enjeu pour Vestiaire Collective est de mettre la seconde main sur le devant de la scène des solutions écoresponsables. Et pour affirmer sa crédibilité en tant qu'entreprise à la pointe sur ce marché, la société entend cocher le plus de cases possibles sur sa transparence.

"Les premières étapes sont d'élaborer un diagnostic, explique Dounia Wone. Nous sommes dans cette phase sur laquelle nous avons avancé malgré les confinements. Cela nous permet de créer des indicateurs afin de construire un rapport qui sera réalisé chaque année en vue d'effectuer un suivi. Et il y a une ambition forte, celle de faire certifier l'entreprise. Nous visons l'obtention de la certification B Corp, qui valide des pratiques sociales et environnementales."

Un challenge important pour un groupe qui s'internationalise sur un marché du luxe d'occasion qui pourrait peser très prochainement plus de 30 milliards d'euros.


 

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