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Des salariés de Camaïeu touchant le RSA veulent être reçus par le ministre du Travail

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17 juin 2012

© 2012 AFP - Des salariés de l'entreprise de prêt-à-porter Camaïeu, qui se retrouvent à toucher un complément du RSA en raison de leur trop faible salaire, demandent à rencontrer "au plus vite" le ministre du Travail pour dénoncer leur situation salariale, a-t-on appris vendredi auprès de FO.

"Lorsque je suis allé voir mon DRH pour lui demander une augmentation de salaire, il m'a clairement dit: Pourquoi tu veux une augmentation? Tu as le complément du RSA pour ça", a expliqué Cherif Lebgaa, délégué syndical Force ouvrière (FO).

"Cette mesure, c'est clairement un effet d'aubaine pour la direction de Camaïeu, qui en profite pour maintenir ses salariés dans la misère. C'est écoeurant d'exploiter les gens ainsi", a ajouté Cherif Lebgaa, employé logistique dans les entrepôts roubaisiens de la marque.

La direction de l'entreprise a quant à elle nié dans un communiqué utiliser le RSA "comme un argument permettant de refuser une augmentation à nos collaborateurs. Les modalités d'obtention du RSA liées à des conditions familiales particulières sont indépendantes" de sa politique salariale.

Cherif Lebgaa a précisé qu'après 18 ans d'ancienneté dans l'entreprise, il perçoit 1.180 euros net de la part de son employeur et 296 euros au titre du RSA.

Selon lui, son cas est "très répandu dans l'entreprise". "Rien que dans l'entrepôt à Roubaix, on est au moins une vingtaine dans le même cas. Je dis au moins une vingtaine, mais c'est sans doute plus, car beaucoup de gens ont honte d'en parler. Toucher le RSA, personne n'aime s'en vanter", a souligné le représentant FO.

"Cela fait des années que la direction nous refuse la moindre augmentation. Et pendant ce temps-là, les actionnaires touchent chaque année 500 millions de dividendes. Et en plus de ça, nous n'avons aucun avantage social: pas de tickets resto, pas de chèques vacances, pas de primes, rien !", a dénoncé le syndicaliste.

Camaïeu assure de son côté que ses salariés disposent bien de tickets restaurants et de bonus, ainsi que d'un 13e et 14e mois. Selon la direction, les négociations salariales menées en 2012 ont permis d'aboutir à une augmentation de 2% de ses employés.

"Camaïeu nous maintient sciemment au statut de travailleurs pauvres. Des salariés en CDI qui se retrouvent à toucher le RSA en 2012, mais c'est Germinal ! Si Zola avait été là, il aurait soutenu notre combat, c'est sûr !", a rétorqué Cherif Lebgaa.

Les salariés de Camaïeu, qui avaient déjà mené une grève de plusieurs semaines en janvier 2011, réclament une augmentation de 100 euros par personne.

Après avoir envoyé un courrier au président François Hollande pour dénoncer leur situation, ils réclament d'être reçus "au plus vite" par le ministre du Travail.

Un débrayage de deux heures est déjà prévu dans les magasins du groupe le 22 juin.

Créé en 1984, le groupe Camaïeu, majoritairement détenu par le fonds d'investissement Cinven, a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 810 millions d'euros et un bénéfice net de 84,5 millions d'euros. Il possède plus de 1.000 magasins dans le monde (600 en France) et emploie 5.800 personnes, dont 4.000 en France.

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