Delphine Court "Le studio Pin-Up s’est inscrit dans une tradition de studio à l’américaine"

Auteur :

Bruno Joly

Publié le
12 juin 2013

Créé en 1976 par Jacques Bergaud, le studio Pin-Up a été racheté par Jacques-Antoine Granjon, PDG et fondateur de Vente-privee.com. Depuis, il est piloté par sa sœur Delphine Court, qui nous explique un pan de l’histoire et le fonctionnement du studio.

FashionMag: Le studio Pin-Up date des années 70. Quelle était son identité?
Delphine Court: Dès sa création, le Pin-Up s’est inscrit dans une tradition de studio photo et de service à l’américaine. Avant-gardiste pour l’époque, il rassemblait dans un même lieu studios, matériel photo et lumière, atelier de décoration, laboratoire et un restaurant.

FM: C’est l’homme qui faisait l’âme du lieu?
DC: Jacques Bergaud accueillait au Pin-Up des photographes dont il était proche comme Peter Lindbergh, Paolo Roversi, Jacques Olivar, Dominique Issermann, qui resteront fidèles au studio. De tout temps, l’alchimie entre ces grands photographes, leur production et tous nos services et nos équipes permettent à ces grands noms d’exprimer toute leur créativité.

FM: Le lieu, repris en 2009 par Jacques-Antoine Granjon, a-t-il encore une âme?
DC: Il y a toujours une âme ici. Dès mon arrivée, j’ai souhaité moderniser ce lieu mythique pour qu’il retrouve tout son ADN: un lieu de partage, de rencontres et de gaieté, dans un cadre esthétique, chaleureux et convivial; faire évoluer les métiers, les équipements et travailler avec des équipes toujours professionnelles et passionnées. Et Pin-Up a un fort rayonnement à l’international. C’est plus qu’un studio parisien, c’est une marque internationale.

FM: Avec une concurrence mondiale?
DC: Nos concurrents ne sont pas uniquement français, mais anglais et américains. Il y a de très beaux studios partout dans le monde que j’ai eu la chance de visiter. La force de Pin-Up est que nous réinvestissons énormément pour entretenir et moderniser les 4000 mètres carrés de studio.

FM: Quel est le profil des clients aujourd’hui?
DC: Les marques produisent énormément d’images pour leur publicité, lookbook, catalogue, packshot etc. Elles ont besoin de studios, de lumière, de décor, de capture, de retouche… Pin-Up propose toutes ces prestations, ici au studio ou en extérieur. Nous travaillons avec des marques de tout secteur d’activité: la mode, les cosmétiques, l’alimentaire, le cinéma. La presse du monde entier vient également au studio Pin-Up pour produire leurs éditos, les couvertures de leur magazine. Et plus récemment encore, de nombreuses productions télé et vidéo font appel au Pin-Up.

FM: Avec la crise, le budget et le temps doivent être sacrément comptés?
DC: Les marques viennent ici pour créer leur image. La durée moyenne d’une prise de vue a été ramenée à 2 jours pour une meilleure maîtrise des coûts. C’est dans ce contexte que nous nous sommes adaptés aux nouvelles demandes de nos clients: service sur mesure à des prix compétitifs mais toujours en offrant une qualité de service irréprochable.

FM: Être situé dans le quatorzième, n’est-ce pas un frein?
DC: Pin-Up a toujours été dans le 14e! Cette adresse fait partie de l’histoire du Pin-Up et nos clients viennent pour Pin-Up et non pas pour l’adresse. C’est peut-être un frein aujourd’hui si vous êtes en voiture dans Paris mais nous avons un garage!

FM: Vous parlez de marque internationale. Avez-vous un projet de développement en dehors de France?
DC: Pour le moment, Pin-Up c’est Paris!