Par
AFP
Publié le
8 mars 2009
Temps de lecture
4 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Défilés parisiens : Lagerfeld à moto, Lacroix sombre et sobre

Par
AFP
Publié le
8 mars 2009

PARIS, 8 mars 2009 (AFP) - Karl Lagerfeld a élevé dimanche 8 mars le casque de motard au rang d'accessoire de mode pour l'hiver prochain, en le couvrant de fourrure et de pierreries, tandis que Christian Lacroix a invoqué les Tudor pour une collection sombre et sobre. Les deux couturiers présentaient leur collection de prêt-à-porter féminin pour l'automne-hiver 2009/2010.



Dans un garage du Marais, Christian Lacroix a séduit un public réduit de plus de moitié par rapport à d'habitude avec des robes drapées, des jupes droites en dentelle noire, des jupes plissées ou parapluie, toujours courtes, de petites vestes cintrées, des manteaux cocons ou à manches gigot.

L'ensemble est sombre, avec peu de broderies, juste ça et là un peu de dentelle, un nœud, un bijou, un tour de cou en fourrure. Dans des moments de crise comme actuellement, "un peu de simplicité ne fait pas de mal", dit-il.

"J'avais pas envie de rose, il y avait deux ou trois imprimés que j'ai finalement supprimés. Le noir, c'est une belle couleur, c'est pas pour se mettre à la couleur de la crise", explique le couturier. "Les drapés sont très noirs, les épaules dessinées comme au stylo". "Je suis parti des Tudor", ajoute-t-il, de cette allure "toujours altière, élégante, les épaules bien droites".



Karl Lagerfeld s'intéresse plutôt à la rue : "toutes les gamines ont des motos ou des scooters, je vois tout le monde avec des casques et c'est pas toujours très flatteur", explique-t-il. "Les fourrures et les cheveux, c'est à peu près la même chose et je trouvais assez drôle de mettre l'iPod dedans", ajoute-t-il.

Ses casques s'habillent donc d'épaisses fourrures ou de pierreries. Ils se portent avec un pantalon noir moulant et zippé, mais aussi avec un strict tailleur superposé à un pantalon.

Karl Lagerfeld redessine par ailleurs les épaules, objet de toutes les attentions cette saison, en les couvrant d'une sorte de "chauffe-épaules" en tissu ou en fourrure qui redéfinit la carrure.

Pas question de revenir au "vieux padding des années 80". A la place, "on a ce que j'appelle l'épaule-pont: ça passe sur l'épaule comme un pont qui accroche toute la silhouette et qui donne la fluidité et le mouvement", explique-t-il. "Même pour les robes drapées, il y a ce mouvement".



Le drapé, c'est l'affaire d'Esteban Cortazar, jeune styliste d'origine colombienne qui présentait sa troisième collection pour Emanuel Ungaro. Il s'est amusé avec les codes de la maison, multipliant les courtes robes drapées qui mélangent joyeusement les pois et les couleurs (fuschsia, bleu, orange, noir...). Le drapé ne se prend pas au sérieux: il s'installe en bustier sur un simple T-shirt blanc et, en version jupe ou robe moulante, s'accompagne sans chichi d'une veste en tweed ou en cuir.

Les jambes sont à l'honneur, gainées de noir ou de couleurs vives et parsemées de pastilles argentées, comme en écho aux fils d'argent qui s'effilochent sur les épaules d'une veste ou à l'éclat d'escarpins également argentés.

Le styliste entend proposer une mode "décontractée et jeune". D'où ces courtes jupes qui dansent gaiement loin du genou, ces gros gilets en laine bleu vif, ce short bleu sur collants roses à pois, accompagné d'une blouse faussement sérieuse avec sa lavallière à pois.

"Toutes les filles se sentaient bien avec l'énergie que leur donnaient ces vêtements", dit Esteban Cortazar. "J'ai, d'une certaine manière, trouvé ma place et trouvé cette fille avec qui je veux jouer et évoluer".

Présentant à son tour sa collection de prêt-à-porter féminin pour l'automne-hiver 2009/2010 dans la soirée, Riccardo Tisci pour Givenchy a une nouvelle fois impressionné avec un vestiaire d'une rigueur austère, décliné en noir, blanc, champagne.

Une robe en cheveux noirs a fait particulièrement sensation. Comme dans plusieurs autres collections la fourrure s'impose par touches, sur les épaules et la poitrine de robes noires.

Le styliste italien aime aussi les empiècements de cuir, par exemple pour former des manches.

L'allure est parfois un peu militaire en veste très structurée et képi tandis que des combi-pantalons ou des robes à effet cape cloutés imposent une allure conquérante.

La silhouette s'adoucit avec de pâles robes en dentelle reposant sur des épaulettes, des colliers de billes blanches qui soulignent un décolleté bénitier ou tombent en franges des épaules.

Chez Sonia Rykiel, Gabrielle Greiss a dessiné une garde-robe facile à vivre, toute en souplesse. Amples pantalons noirs en velours ou bi-matière, combi-pantalons à rayures, pulls à inscriptions, robes en maille, volants verticaux ondoyant comme des vagues et chapeaux noirs sont au rendez-vous. Le lurex scintille sur les jambes et les rayures colorées portés par des mannequins qui disparaissent en riant.

Par Dominique SCHROEDER

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.