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Débauche de luxe français à Shanghai

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25 oct. 2005

SHANGHAI (CHINE), 25 oct 2005 (AFP) - Dans un des temples shanghaïens de la mode, le luxe français a lancé mardi sa plus grande opération de charme en Chine, qui confirme la place centrale occupée désormais par le "Pays du Milieu" pour les investissements dans les arts de vivre de haut de gamme.


Mise en place de la vitrine dans le magasin Lancôme de Shangai
en janvier 2005 - Photo : Liu Jin

Au long d'un parcours décliné en huit thèmes - le chiffre huit étant l'un des plus symboliques en Chine et un un chiffre porte-bonheur - 51 maisons membres du Comité Colbert s'exposent jusqu'au 7 novembre au Plaza 66, centre commercial luxueux de Shanghai qui héberge des griffes comme Dior, Louis Vuitton, Chanel ou Céline.

Chaque maison engagée dans cette opération de "démonstration de l'art de vivre à la française" a réalisé une pièce spéciale pour l'occasion : trois coupes en porcelaine Bernardaud illustrée par Zao Wu-ki, peintre chinois qui vit en France, le chocolat "cinquième élément" de Dalloyau, un cerf-volant en imprimés Léonard, un canapé Pierre Frey recouvert d'un tissu rythmé par le mot paix écrit dans de nombreuses langues dont le chinois.

Mise en scène par le designer français Christian Ghion, cette exposition est l'illustration de la "carte culturelle d'excellence du luxe français profondément ancré dans des traditions de savoir-faire régionaux", dit la déléguée générale du Comité Colbert, Elisabeth Ponsolle des Portes.

"Une exposition de cette envergure à l'étranger qui regroupe autant de marques françaises, c'est historique", ajoute cette responsable du comité qui rassemble 69 maisons.

A l'instar des Français, le monde du luxe se précipite en Chine depuis quelques années, fasciné par l'énormité du marché qui s'ouvre, et ce en dépit des contrefaçons qui inondent le territoire et au-delà, des difficultés d'implantation et des risques que les bulles spéculatives explosent en entraînant le pays aux 10% de croissance annuelle dans un tourbillon socio-économique à l'avenir incertain.

Déjà 300.000 Chinois seraient millionnaires en dollars et environ 60 millions disposent d'un pouvoir d'achat de cadre supérieur, selon des études réalisées par des firmes de conseil étrangères.

Pour Lancôme, qui possède à Shanghai l'une de ses rares boutiques de rue de son empire, en dehors de ses points de vente dans les grands magasins, la Chine est déjà le huitième marché mondial.

"Le nombre potentiel de femmes clientes devrait augmenter de 50% dans les deux ans", prédit Thibaut Villet, directeur général de Lancôme Chine.

Gabrielle Chou, directrice générale de Chinaloop, société de marketing direct, insiste sur les nouveaux consommateurs chinois "jeunes et éduqués".

"C'est très important car c'est une population qui va comprendre la différence entre les marques", explique Mme Chou.

Le célèbre traiteur Lenôtre mise sur le cacao pour s'implanter en Chine. D'abord à Shanghai, pivot de la route du luxe en Chine.

"Les Chinois adorent le chocolat", affirme Patrick Scicard, président du directoire du traiteur parisien, qui projette d'ouvrir en joint-venture une boutique, la première en Chine contre 19 déjà au Japon, "dans les douze mois".

Ensuite, ce sera Pékin. "A Shanghai, nous allons tester le marché, avec des viennoiseries aussi, des gâteaux", s'enthousiasme M. Scicard.

Inconnu ou presque en Chine, Lenôtre mise notamment sur la logistique et la réputation du géant hôtelier Accor, groupe auquel il appartient, pour s'établir au Plaza 66 parmi les autres enseignes prestigieuses. Un soutien dont ne bénéficient pas toutes les marques de luxe françaises, dont beaucoup de PME aux finances qui ne leur permettent pas forcément de s'offrir le rêve chinois.

Par Philippe MASSONNET

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