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Cure de jouvence des palaces parisiens confrontés à la concurrence asiatique

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20 mars 2012

PARIS, 20 mars 2012 (AFP) - L'Hôtel de Crillon, place de la Concorde à Paris, va fermer deux ans à partir de l'automne pour travaux. Même chose pour le Ritz pendant 27 mois. Les palaces parisiens historiques engagent des rénovations d'ampleur pour rester à la hauteur d'une concurrence toute neuve.



L'hôtel parisien annonce sa fermeture pour travaux. Photo Hôtel de Crillon


En un peu plus de deux ans, Paris aura accueilli quatre hôtels de luxe, flambant neufs, exploités par des chaînes asiatiques réputées pour la qualité de leur hôtellerie.

Près de l'Etoile, la chaîne singapourienne Raffles a ouvert en octobre 2010 150 chambres au Royal Monceau, repensé par Philippe Starck, et après plus de deux ans de travaux.

Non loin du Trocadéro et avec vue imprenable sur la Tour Eiffel, le Shangri-La (81 chambres) s'est installé dans un ancien hôtel particulier du prince Roland Bonaparte.

Depuis le début de l'été, Mandarin Oriental propose, entre Tuileries et place Vendôme, 138 chambres et suites dans un établissement résolument moderne dessiné par l'architecte Jean-Michel Wilmotte.

Enfin, un hôtel de l'enseigne Peninsula, également prévu pour arborer 5 étoiles, doit ouvrir en 2013.

Destinée à une riche clientèle asiatique encore marginale dans la capitale, cette offre nouvelle dope aussi singulièrement la concurrence et pousse les palaces historiques à repenser leur offre.

L'Hôtel de Crillon a annoncé mardi la fermeture de ses 147 chambres et suites pour deux ans à compter de l'automne prochain. Objectif: tout refaire. Seront restaurés les lieux publics, comme le hall ou les salons, dont certains sont classés, mais aussi les chambres, les restaurants, comme Les Ambassadeurs (1 étoile au Michelin). Un spa sera créé. La rénovation de la façade vient d'être terminée.

Le montant des investissements n'a pas été dévoilé, mais, lors de la vente des murs fin 2010 à un membre de la famille royale d'Arabie saoudite qui souhaite rester anonyme, le chiffre de 100 millions d'euros avait circulé.

Le Ritz devrait également fermer ses portes dès l'été prochain et pour 27 mois. Propriété du milliardaire égyptien Mohammed Al Fayed, il est classé 5 étoiles, mais n'avait pas obtenu le label palace récemment décerné.

De fait, sa dernière rénovation d'envergure remonte à plus de 30 ans (en 1979) et "il avait besoin" d'un nouveau coup de jeune, avaient admis plusieurs professionnels de l'hôtellerie.

Les deux fermetures concernent respectivement 365 et 500 salariés, qui pourraient être congédiés. Au Crillon, "l'ensemble des salariés bénéficiera d'un accompagnement", afin de "préserver l'emploi et renforcer la qualification du personnel", indique, sans plus de précisions, un communiqué.

Le Lutetia, seul hôtel de luxe rive gauche à Paris, récemment racheté par le groupe israélien Alrov, vient de confier à Jean-Michel Wilmotte une réflexion sur des travaux de rénovation. Aucune décision n'est prise sur l'ampleur des travaux ni sur la nécessité ou non de fermer l'établissement.

Au Plaza Athénée, palace de l'avenue George V, qui vient de racheter trois immeubles mitoyens pour s'agrandir, on dément tout projet de travaux et de fermeture, même s'il a été question dans la presse d'un montant de 200 millions d'euros pour financer acquisitions et travaux.

De leur côté, le Bristol, près de l'Elysée, et le Meurice, face aux Tuileries, viennent de réaliser d'importantes rénovations, sans devoir fermer.

Ces travaux sont "une excellente chose", estime Georges Panayotis, président de MKG Group, cabinet conseil spécialisé dans l'hôtellerie, jugeant que les nouveaux venus avaient "placé la barre très haut".

"Les palaces ne peuvent plus vivre sur les gloires du passé", ajoute-t-il.

Ces fermetures concomitantes pourraient créer "une pénurie" de chambres de luxe, reconnaît-il, ajoutant que cela allait "tirer les prix vers le haut".Par Cécile BARAILLE

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