Par
AFP
Publié le
21 oct. 2019
Temps de lecture
2 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Corée du Sud : Uniqlo retire une publicité controversée

Par
AFP
Publié le
21 oct. 2019

Séoul, 21 oct 2019 (AFP) - Une publicité du groupe japonais d'habillement Fast Retailing, maison mère de la marque Uniqlo, a été retirée après avoir suscité la controverse en Corée du Sud, dans un contexte de tensions diplomatiques et commerciales entre les deux pays.


L'icône de mode américaine Iris Apfel, à Miami le 3 décembre 2014 - AFP/Larry Busacca


Cette publicité pour des vestes polaires Uniqlo montrait l'excentrique icône de la mode Iris Apfel, 98 ans, en train de discuter avec la jeune créatrice américaine Kheris Rogers, 13 ans. Dans ce spot télévisé, la jeune designer demande à la célèbre new yorkaise aux lunettes rondes XXL, comment elle s'habillait lorsqu'elle était adolescente. Iris Apfel, de 85 ans son aînée, lui répond sur un ton innocent: "Oh mon Dieu. Je ne me souviens pas de choses aussi lointaines !".

Mais la filiale coréenne d'Uniqlo a sous-titré le texte d'une manière légèrement différente: "Je ne me souviens pas de ce qui s'est passé il y a plus de 80 ans".

Il y a 80 ans, soit en 1939, la Corée du Sud était une colonie japonaise. Cette période de l'histoire demeure très douloureuse pour les Coréens qui se sont indignés de cette publicité.

"Une nation qui oublie l'histoire n'a pas d'avenir. Nous ne pouvons pas oublier ce qui s'est passé il y a 80 ans et dont Uniqlo s'est moqué", a commenté un internaute sur Naver, le plus grand portail du pays.

Séoul et Tokyo sont depuis plusieurs mois en proie à un différend diplomatique et commercial depuis que des tribunaux sud-coréens ont exigé d'entreprises japonaises qu'elles dédommagent des Sud-Coréens forcés de travailler dans leurs usines durant l'occupation japonaise (1910-1945). Les Coréens du Sud ont appelé à un large boycott des produits japonais. Uniqlo, qui compte 186 magasins à travers le pays, est particulièrement visé par cet appel.

Le groupe japonais Fast Retailing a rejeté ces accusations, expliquant, dans un communiqué, avoir ainsi sous-titré cette publicité pour mettre en évidence l'écart d'âge entre les personnes et pour souligner que ses polaires sont destinées à toutes "les générations". "Cette publicité n'avait nullement l'intention d'insinuer quoi que ce soit" à propos de la période coloniale, a déclaré lundi à l'AFP un représentant d'Uniqlo, ajoutant que la société a retiré cette publicité afin de limiter les dégâts.

La réaction a été excessive, a déclaré Kim Sung-han, un ancien vice-ministre des Affaires étrangères qui enseigne à l'Université de Corée. Selon lui, c'est lié à une logique qui "suppose que tout ce que fait Uniqlo est politique" car il s'agit d'une société japonaise.


 

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.