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Christian Lacroix célèbre les vingt ans de sa maison de couture

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1 juil. 2007

PARIS, 1 juil 2007 (AFP) - Couturier baroque et poétique, Christian Lacroix célèbre cette année vingt ans de création qui ont conduit cet esprit libre et curieux à exercer ses talents dans des domaines variés, loin du champ de la couture.


Le couturier Christian Lacroix le 16 avril 2007 au ministère de la Culture à Paris - Photo : Stephane de Sakutin/AFP


"J'aime être là où on ne m'attend pas", déclare Christian Lacroix qui fut parfois enfermé dans un stéréotype folklorique par ceux qui ne voulaient retenir de sa couture que la célébration d'Arles --sa ville natale--, de la Camargue, des gitanes et des toreros.

Pourtant, en dépit du foisonnement des dentelles et des broderies, du noir, de l'or, du rouge, des couleurs vibrantes de son vestiaire aux inspirations hispanisantes et historiques, Christian Lacroix refuse le folklore et l'anecdote.

"Je voudrais aller toujours vers plus d'abstraction, moins d'illustration, plus de pureté et de maturité. Moins d'anecdote, de mode pour la mode", explique-t-il dans un livre, "Qui est là ?"

Il est vrai que sa première collection de haute couture, présentée le 26 juillet 1987, plonge dans ses racines camarguaises et apparaît comme un hommage à ses origines. Sa luxuriance baroque tranche avec le goût de l'époque et assure au couturier des débuts fracassants.

C'est l'aboutissement d'un parcours faits de rencontres qui ont amené à la couture ce provincial, ancien étudiant en histoire de l'art à Montpellier, monté à Paris pour rédiger un mémoire sur "Le costume à travers la peinture du XVIIe siècle" et préparer le concours de conservateur de musée.

Mais il rencontre sa future femme, qui l'encourage à faire des dessins de mode, puis l'attaché de presse Jean-Jacques Picart qui lui ouvre en 1978 les portes d'Hermès. Christian Lacroix y fait ses classes avant de rejoindre Guy Paulin, puis Patou en 1981.

En 1987, il crée sa propre maison, avec le soutien de Bernard Arnault, alors PDG de Christian Dior. Dans le sillage de la haute couture, le prêt-à-porter voit le jour en 1988, puis une ligne d'accessoires. Au fil des années, boutiques et lignes se multiplient : "Bazar", "Jeans", arts de la table, parfums, enfant...

Parallèlement, à partir de 2002, Christian Lacroix devient directeur artistique de la marque italienne Pucci, célèbre pour ses imprimés psychédéliques et contrôlée, comme la maison Lacroix, par le groupe de luxe LVMH de Bernard Arnault. Chargé de lui donner un nouveau souffle, il y restera trois ans.

Mais ce bouillonnement créatif ne se traduit pas en bénéfices, et les PDG se succèdent à un rythme accéléré à la tête de la maison Lacroix.

En 2005, LVMH vend la griffe au groupe américain Falic, un géant de la distribution en duty free. Christian Lacroix reste directeur artistique. Plusieurs lignes sont supprimées un an plus tard.

Mode, mode de vie : pour le couturier, les deux sont étroitement liés. Il n'a jamais limité ses activités à la mode. Depuis ses débuts, ce passionné d'opéra dessine des costumes pour le théâtre, l'opéra, le cinéma.

Après de nouveaux uniformes pour Air France, Christian Lacroix, petit-fils de cheminot, rénove des TGV à ses couleurs et rhabille le personnel de la SNCF. Il signe le design du tramway de Montpellier, les lettrines du Larousse 2005, des objets de décoration pour La Redoute, la décoration intérieure d'hôtels...

En novembre s'ouvre une exposition au Musée de la mode et du textile à Paris, conçue en étroite collaboration avec Christian Lacroix. Elle devrait faire mieux connaître son univers et sa conception exigeante de la couture, qu'il résume ainsi : "c'est peut-être aller au plus pur. (...) C'est accoupler le rêve à la réalité. Créer une émotion, jusqu'à faire pleurer".



Par Dominique SCHROEDER

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