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Carrefour : les investisseurs saluent la fin de l'aventure chinoise

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24 juin 2019

Paris (Reuters) - Les investisseurs saluent lundi la sortie programmée de Carrefour de Chine, où le groupe français accumulait les pertes faute d’avoir pu s’adapter à la très rapide bascule de la distribution alimentaire chinoise dans l'e-commerce.


Photo prise le 20 mars 2019 - REUTERS/Régis Duvignau


Le titre du numéro un européen de la grande distribution signe la meilleure performance du CAC 40, gagnant 1,56 % à 17,265 euros en milieu de journée, alors que l’indice parisien cédait 0,17 %.

Présent en Chine depuis 1995, Carrefour a annoncé dimanche céder au chinois Suning.com 80 % du capital de sa filiale locale pour une valeur d’entreprise de 1,4 milliard d’euros et un produit de cession de 620 millions d’euros.

Les analystes jugent élevée la valorisation d’un actif qui a accusé une chute cumulée de ses ventes de 33 % au cours des cinq dernières années. A 21 fois l’Ebitda (excédent brut d’exploitation), ceux de Bernstein jugent cette valorisation « très bonne » et estiment que la déconsolidation de ce foyer de perte pourrait avoir un impact positif de 3 % à 4 % sur les résultats.

Cette sortie va aussi permettre à Carrefour de se concentrer sur la France, tout en gardant un oeil sur ce qui se passe sur un marché chinois en constante évolution, ajoutent-ils. Carrefour conservera 20 % de sa filiale pendant au moins deux ans ainsi que deux sièges sur sept au conseil d’administration.

A la fin 2018, les ventes de Carrefour en Chine totalisaient 4,1 milliard d’euros, en baisse de 5,5 % en comparable, et sa perte opérationnelle était de 32 millions.

Cet accord met aussi fin aux discussions sur une possible prise de participation minoritaire du géant chinois Tencent au capital de Carrefour China. Annoncées au début de 2018, lors de la présentation du plan stratégique d’Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, ces discussions n’ont jamais abouti.

Les distributeurs occidentaux peinent à trouver la parade face à l’arrivée des géant chinois du e-commerce, Alibaba et JD.Com en tête, sur le marché de la distribution alimentaire.

Avant Carrefour, ce sont le britannique Tesco et l’américain Walmart qui ont jeté l’éponge en Chine, tandis que le géant Amazon a prévu de fermer son site local le mois prochain et que l’allemand Metro prépare lui aussi, selon des sources proches du dossier, sa sortie du pays.

Les analystes rappellent que le redressement des marges de Carrefour en France, son premier marché, demeure le sujet central du groupe, dont la rentabilité est restée plombée en 2018 par les hypermarchés français.

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