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1 juil. 2020
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Camaïeu : les actuels actionnaires et le groupe FIB sont candidats à la reprise

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1 juil. 2020

Placée en redressement judiciaire le 26 mai dernier, la chaîne nordiste qui se présente comme leader du prêt-à-porter féminin en France a suscité l'intérêt de sept potentiels acquéreurs, dont les dossiers sont examinés ce 1er juillet par le tribunal de commerce de Lille, pour un premier point d'étape. Deux offres globales ont été soumises, et cinq autres ne sont que partielles, comme l'a révélé La Voix du Nord. 


Collection printemps-été 2020 - Camaïeu


L'une des deux propositions globales émane d'actuels actionnaires, épaulant par les dirigeants en place. Un groupement de fonds d'investissement, dont Farallon, CVC Credit Partners et GoldenTree détiennent en effet l'enseigne depuis fin 2018, après en avoir été les créanciers. Ils sont aujourd'hui prêts à soutenir le plan de sauvetage imaginé par le management en place, à savoir Joannes Soënen, président de Camaïeu depuis un an, secondé de Robert Bensoussan.

Leur offre, dans son état actuel, se concentre sur la reprise de 1.948 postes sur 3.230, et de 367 des 632 magasins, selon une source proche du dossier. Soit une réduction drastique du périmètre. 30 millions d'euros seraient réinjectés pour la relance omnicanale de la marque par ses instigateurs, qui comptent aussi sur l'obtention d'un PGE à hauteur de 45 millions d'euros en sortie de procédure. Cette stratégie de continuité peut rappeler dans une certaine mesure celle employée récemment par Pierre Mestre, le PDG d'Orchestra-Prémaman, reprenant sa propre entreprise à la barre du tribunal le 19 juin.

La seconde offre globale provient de la Financière Immobilière Bordelaise (FIB), une holding fondée dans les années 90 par Michel Ohayon. Ce groupe s'est déjà illustré il y a deux ans dans le domaine de la distribution de mode en reprenant les murs et la gestion de 22 points de vente du réseau Galeries Lafayette en France, puis en se positionnant sur l'enseigne La Grande Récré. Le périmètre des actifs Camaïeu qui seraient repris est plus important que la précédente offre : il concerne 2.650 emplois et 500 points de vente.

Enfin, parmi les offres partielles figurerait celle de Log's, qui reprendrait le site logistique. En outre, deux acteurs de la distribution ont selon nos informations jeté leur dévolu sur des boutiques, à savoir Casino et l'enseigne de mode nordiste Grain de Malice.

Le périmètre des offres pourra être amélioré sur les plans financier et social d'ici au 24 juillet prochain, date d'examen final des dossiers par le tribunal. Des consortiums et complémentarités entre les différentes offres pourraient également intervenir pour maximiser le nombre d'emplois sauvés. Les salariés de Camaïeu seront ensuite fixés sur leur sort à la toute fin du mois. L'avenir des magasins étrangers de l'enseigne sera traité par la suite. Pour l'heure, les offres émises ne comprendraient pas cette activité à l'international. Hors de France, Camaïeu compte près de 250 magasins.

Déjà fragilisée avant la pandémie de Covid-19, la chaîne née en 1984 n'a pas obtenu de prêt garanti par l'État pour soulager sa trésorerie pendant la crise, déclenchant donc son recours judiciaire. Elle estime avoir enregistré un manque à gagner de 162 millions d'euros en raison du confinement. Mais elle avait déjà subi une baisse de 8% de son chiffre d'affaires entre son exercice 2018/19 (620 millions d'euros), et celui clos en mars 2020, qui fait état de 570 millions d'euros de ventes.

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