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Camaïeu: la Financière immobilière bordelaise assigne "Le Monde" en justice pour "dénigrement"

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7 nov. 2022

L'actionnaire de l'enseigne de prêt-à-porter Camaïeu, mise en liquidation fin septembre, a annoncé vendredi à l'AFP avoir assigné Le Monde et une de ses journalistes en justice pour "dénigrement", réclamant la "réparation du préjudice subi estimé à 50 millions d'euros". Une audience est prévue le 15 février au tribunal judiciaire de Paris.


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Contacté par l'AFP, le président du directoire du groupe de presse, Louis Dreyfus, a confirmé l'assignation, "qui pourrait s'apparenter à ce qui est souvent qualifié de 'procédure bâillon' ", et soutenu la journaliste visée.

A l'origine du litige, huit articles publiés entre avril 2021 et octobre 2022, ont expliqué dans un communiqué la Financière immobilière bordelaise (FIB) et sa filiale, Hermione People and Brands (HPB), repreneur de Camaïeu en 2020.

Les deux groupes accusent Le Monde et sa journaliste d'"avoir organisé une campagne de dénigrement", invoquant notamment "l'interprétation négative de certaines informations", la "diffusion d'informations erronées" et uniquement "défavorables" ou des "commentaires manifestement malveillants".

Le premier article visé porte sur "la reprise de Gap" par le propriétaire de la FIB, Michel Ohayon, en avril 2021, "sauvegardant 100% des emplois, où la journaliste prend un parti très particulier pour dire que les salariés auraient en réalité préféré être licenciés", a expliqué à l'AFP l'avocat des plaignants, Baptiste de Fresse de Monval.

Les sept autres concernent Camaïeu, dont la liquidation a entraîné le licenciement de 2.100 salariés.

L'avocat reproche par exemple au Monde d'avoir cité un représentant des créanciers de Camaïeu, selon qui l'enseigne "n'a pas payé un seul loyer". Ces articles ont jeté le "doute et la suspicion sur la situation économique et financière de l'entreprise", selon le communiqué. "Il ne s'agit pas de museler la presse", a assuré auprès de l'AFP Franck Geretzhuber, directeur de la communication de HPB, pour qui Le Monde "demeure à bien des égards un journal de référence".

Mais, pour Louis Dreyfus qui se dit "serein", ce type de démarches vise souvent à "dissuader la presse de faire son travail".

Début octobre, l'actionnaire de Camaïeu avait déjà annoncé avoir porté plainte pour diffamation contre l'avocat de la CGT de l'enseigne.

Avec AFP

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