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Brexit : vers un nouveau report accordé par les Vingt-Sept

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11 avr. 2019

Les chefs d’Etat et de gouvernement européens s’apprêtaient mercredi à reporter une nouvelle fois la date du Brexit pour éviter un départ brutal du Royaume-Uni de l’Union européenne dès vendredi soir, mais devaient encore s’accorder sur la durée du report et ses conditions.


Les Européens débattent d'une nouvelle date butoir pour le Brexit - Reuters


Emmanuel Macron menait dans la soirée la charge contre l’hypothèse d’une extension longue, a fortiori sans forte garantie pour défendre l’Union contre un éventuel comportement toxique du Royaume-Uni s’il restait plusieurs mois en son sein.

« On assume une forme de fermeté », a dit une source à l’Elysée, en ajoutant que la dernière version du projet de conclusions circulant entre les Vingt-Sept n’était pas acceptable car elle ne prévoyait pas de réelle garantie. « Notre préférence n’est pas celle d’une extension longue et a fortiori si elle était simple et gratuite - sans garantie sur le fonctionnement de l’Union européenne », a ajouté la source.

« Pour moi, rien n’est acquis », avait averti Emmanuel Macron à son arrivée à Bruxelles pour le Conseil européen extraordinaire consacré au retrait britannique. « Rien et en particulier quand j’entends les rumeurs, aucune extension longue. »

La Première ministre britannique, Theresa May, a justifié devant les Vingt-Sept sa demande de report par l’ouverture de discussions « sérieuses et constructives” avec l’opposition travailliste.

« Nous avons besoin de ce temps supplémentaire pour travailler et nous assurer que nous pouvons passer l’accord (de retrait, ndlr) au Parlement, ce qui nous permettra de sortir de façon calme et ordonnée. C’est dans l’intérêt de tous », a-t-elle expliqué à son arrivée dans la capitale européenne.

Angela Merkel pour un « délai raisonnable »

Theresa May a dit viser un départ « aussi vite que possible », et en particulier avant le 23 mai, ce qui éviterait à son pays d’avoir à participer aux élections européennes.

La Première ministre a demandé un report de la date du Brexit au 30 juin mais plusieurs dirigeants européens penchent pour un horizon plus lointain.
A quelques heures de l’ouverture du Conseil, Angela Merkel a estimé qu’il fallait accorder un délai « raisonnable » au Royaume-Uni pour qu’il finalise sa sortie.

« Je suis de l’avis, et mon gouvernement aussi, que nous devrions donner aux deux parties un laps de temps raisonnable », a dit la chancelière allemande en évoquant les discussions en cours à Londres. « Il se pourrait bien qu’il s’agisse d’une extension plus longue que ce qui a été demandé par la Première ministre britannique », a-t-elle ajouté devant les députés du Bundestag, évoquant « plusieurs mois ».

La France craint en particulier que le Royaume-Uni puisse peser sur le choix de la présidence de la future Commission européenne et le prochain cadre financier pluriannuel (2021-2027).

La date du Brexit a déjà été repoussée du 29 mars au 12 avril, une limite que les Européens avaient dit ne vouloir franchir que si Theresa May présentait un plan crédible et susceptible de recueillir une majorité à la Chambre des communes, où l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’Union a déjà été rejeté trois fois. Ouvertes mercredi dernier, les discussions entre Theresa May et le Labour n’ont pour l’instant rien donné.

La source à l’Elysée a souligné que le scénario d’un départ désordonné du Royaume-Uni de l’Union n’était pas écarté. « Tout n’est pas préférable au ‘no deal’. Notamment, la mise en danger du fonctionnement de l’Union européenne n’est pas préférable au "no deal" », a-t-elle déclaré.

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