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Brexit : Michel Barnier exhorte que les choses bougent à Londres

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11 févr. 2019

Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, a appelé lundi à du « mouvement » côté britannique pour éloigner le spectre d'un divorce sans accord, qualifiant à ce titre d'« intéressante » la position de l'opposition travailliste.


Le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, le 31 août 2018 - AFP


« Il faut que quelque chose bouge du côté britannique, c'est la clarté ou le mouvement qui doit avoir lieu au Royaume-Uni », a exhorté Michel Barnier, qui s'exprimait devant la presse à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel.

A 46 jours de la date prévue du Brexit, le Français devait rencontrer lundi soir à Bruxelles le ministre britannique chargé du Brexit, Stephen Barclay, pour de « nouvelles discussions », après que le parlement britannique a rejeté mi-janvier l'accord scellé entre Theresa May et l'UE.

« J'écouterai son analyse concernant les prochaines étapes à Londres", a dit Michel Barnier. Il a ajouté qu'il allait « écouter ce que le secrétaire d'Etat a à nous dire sur les "arrangements alternatifs" souhaités par le gouvernement britannique » pour régler le problème du « filet de sécurité » irlandais.

Cette mesure de dernier recours - prévue dans l'accord de Brexit afin d'éviter le retour à une frontière physique entre l'Irlande du Nord britannique et la République d'Irlande - fait l'objet d'un fort rejet parmi les parlementaires britanniques.

Faute de meilleure solution, elle prévoit l'inclusion du Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE. Un scénario inacceptable pour les partisans britanniques de la rupture la plus nette possible avec l'Union.

Bien que soucieux que Theresa May puisse obtenir une majorité parlementaire, Michel Barnier a une nouvelle fois prévenu que l'accord de retrait négocié pendant près de 18 mois n'était « pas ouvert à une renégociation ».

Il a toutefois rappelé que l'UE était prête à des modifications de la « déclaration politique » qui accompagnera le traité de retrait du Royaume-Uni, pour tracer les contours de la future relation entre Londres et les 27.

« Si le Royaume-Uni veut démontrer davantage d'ambitions » concernant cette future relation, « nous sommes immédiatement prêts à être plus ambitieux » dans ce texte, a dit Michel Barnier.

Le négociateur européen a notamment qualifié d'« intéressante » une lettre envoyée par le chef de l'opposition travailliste à la Première ministre britannique, Theresa May. Jeremy Corbyn y indique que son parti soutiendrait l'accord de divorce sous certaines conditions, notamment que le pays reste dans l'union douanière.

« J'ai trouvé la lettre de Jeremy Corbyn intéressante sur le ton et dans le fond », a dit Michel Barnier, relevant que Jeremy Corbyn « est favorable à une vraie union douanière » et que « la chambre des Lords aussi est sur cette ligne ».

Le Premier ministre luxembourgeois a lui aussi renvoyé Londres à ses responsabilités, quelques jours après la sortie controversée du président européen Donald Tusk sur « la place spéciale en enfer » réservée à ceux qui avaient promu le Brexit « sans même l'ébauche d'un plan ».

« Aujourd'hui, pour résumer, le discours des Brexiters, c'est : non, non, non », a dit Xavier Bettel, déplorant que « ces mêmes protagonistes » n'aient « pas le courage de se soumettre au suffrage du peuple ».

« Dire qu'un "no deal" (un Brexit sans accord, ndlr) serait la faute des Européens ce serait ne pas connaître l'histoire », a-t-il poursuivi, raillant le « Royaume désuni ».

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