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Blufin se réorganise et étoffe l’offre de Blumarine avec Salvatore Piccione

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9 mai 2018

Blumarine, qui a fêté ses 40 ans l’an dernier, fait appel pour la première fois à un designer externe pour lancer une nouvelle collection. Le Sicilien Salvatore Piccione (32 ans), qui défile avec sa propre marque de prêt-à-porter féminin à Milan depuis 2016, va dessiner une collection capsule pour la marque phare du groupe de mode italien Blufin, destinée à être vendue en fin de saison, avant l’arrivée en magasin de la nouvelle collection.


L'un des looks signés Salvatore Piccione pour la capsule collection - Blumarine


Cette première capsule estivale, intitulée « We are in love with Salvatore Piccione », sera dévoilée aux acheteurs le 24 mai pour être commercialisée en novembre 2018, avant la livraison en janvier de la collection principale pour le printemps-été 2019.

« Ce n’est ni une pré-collection, ni une collection croisière. Je la définirais davantage comme une ligne de transition conçue pour apporter des nouveautés en magasin dans cette période transitoire de quelques mois entre une saison et l’autre. Elle se compose de quelque 120 pièces alors que notre collection principale en propose le double », nous explique Gianguido Tarabini, qui a repris les rênes de la société en 2006, à la suite du décès accidentel de son père, Giampaolo.

Ce dernier avait fondé Blufin en 1977 à Carpi (Emilie-Romagne) avec sa femme, la créatrice Anna Molinari, qui est toujours aux manettes du style, aussi bien pour la marque emblème du groupe, la ligne pour femme Blumarine, que pour la ligne jeune Blugirl lancée en 1995.

Avec ce nouveau projet, le dirigeant de Blufin souhaite apporter « un nouvel élan et énergie » à cette entreprise familiale historique, tout en rafraîchissant l’offre de Blumarine, connue pour son style très féminin et romantique. Salvatore Piccione, qui a notamment travaillé pour Mary Katrantzou et en free-lance comme print designer pour Céline avant de lancer son label Piccione.Piccione, collaborait déjà avec le groupe sur d’autres lignes. « Je l'ai repéré et lui ai proposé de prendre en main cette collection capsule. Il s’est très bien intégré dans notre studio, parfaitement à l’aise avec le style de la maison. C’est un garçon passionné par son travail, il dessine lui-même les imprimés. Il a beaucoup de talent », poursuit Gianguido Tarabini.


Salvatore Piccione - © PixelFormula


Cette collaboration s’inscrit dans une nouvelle stratégie de reconquête des marchés. Fortement touché par la crise de 2009, qui l’a contraint à réduire la voilure sur certains marchés comme les Etats-Unis, puis par les tensions en Russie, son deuxième débouché après l’Italie, représentant à elle seule 35 % des ventes totales, le groupe Blufin a vu son chiffre d’affaires fortement diminuer ces huit dernières années pour s’établir à 70 millions d’euros en 2017 et 2018.

Depuis un an, il a procédé à une profonde réorganisation avec, à la clé, des embauches à des postes clés, tels que le directeur commercial monde et un merchandising manager, tandis que la communication a été internalisée avec la constitution d’une nouvelle équipe. Sa mission ? Renforcer la visibilité du groupe et porter une attention particulière aux réseaux sociaux. Les premiers résultats commencent à se voir notamment sur les ventes e-commerce, « qui ont doublé de volumes ces deux dernières années ».

Sous peu, une célébrité devrait signer avec le groupe pour incarner l'image des collections de lunettes. Blugirl, qui ne défile plus à Milan, envisage pour sa part de revenir à la Fashion Week avec un nouveau format de présentation.

Dans les cartons, il y a aussi le projet de réinvestir les Etats-Unis. La société planche sur l’organisation d’un événement durant la prochaine Fashion Week de New York en septembre, où elle aimerait porter l’exposition « Albert Watson. Fashion, Portraits & Landscapes », actuellement présentée à Carpi au Palazzo del Pio jusqu’au 17 juin, issue des archives de Blumarine avec les clichés du photographe de mode écossais, qui a réalisé 12 campagnes pour la marque dans les années 1980 et 1990.


Gianguido Tarabini - ph Toni Thorimbert


Blufin, qui emploie 130 personnes, a particulièrement étendu son offre à travers les licences, qui s’élèvent à une vingtaine aujourd’hui entre ses différentes marques (ligne enfant, balnéaire, sous-vêtements, lunettes, parfums, linge de maison, papier peint, cristallerie, sacs, chaussures). Après l’Italie et la Russie, ses autres marchés sont, entre autres, le Japon, la Chine, la Corée, Taïwan, la France, l’Allemagne et l’Espagne.

Son réseau de vente se partage entre 400 clients multimarques et un canal retail ne comptant que deux boutiques en propre, à Milan et à Forte dei Marmi. Le reste est géré en franchise, soit une quarantaine de magasins monomarques, dont celui de 115 m2 tout juste ouvert à Moscou au Crocus City Mall et la boutique inaugurée depuis peu à Porto Cervo. Les ventes de Blumarine sont gérées depuis le showroom milanais. Celles de Blugirl sont confiées à des agents dont le réseau vient d’être renforcé avec le recrutement notamment d’un tout premier agent en France pour distribuer cette ligne jeune.

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