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17 sept. 2019
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Benetton prolonge l’été en ouverture de la Semaine milanaise

Publié le
17 sept. 2019

C’est une déferlante joyeuse et colorée qui a envahi Milan, mardi soir, à la veille de la Fashion Week, avec le deuxième défilé Benetton signé Jean-Charles de Castelbajac. Le créateur a choisi l’historique piscine Cozzi des années 1930 pour présenter sa « Nouvelle Vague » en technicolor. Une collection à l’accent sportif et estival, à l’image des nageuses en maillots de bain et peignoirs colorés, qui ont ouvert le show, tout comme les plongeurs qui l’ont conclu.


Un look pour le printemps/été 2020 - Benetton


Une cinquantaine de silhouettes, féminines et masculines, ont longé le bassin de 33 mètres accompagnées par la bande-son électro-pop du DJ Michel Gaubert, dévoilant des tenues légères et fun inspirées du registre balnéaire, des mini-robes noires zippées comme des combinaisons de plongée aux pull-overs jacquard marin décorés d’ancres ou de drapeaux de voiliers, en passant par les rayures en forme de vagues.
 
Revêtues de tenues aux tons vitaminées, la visière plantée sur la tête ou en lunettes noires pour se protéger du soleil, coiffées de bérets de marin-mousse blancs, les mannequins sont chaussées de sandales, dont la plateforme compensée à grosses rayures bleues et blanches rappelle les planches de natation ou des surfeurs, laissant voir de joyeuses chaussettes et bas à rayures.

Carte postale de la Côte d'Azur

Le chic estival de la Côte d’Azur s'insère dans la collection à travers de fraîches tenues Vichy rose pâle, de sages jupes en dentelle de Saint-Gall ou encore dans une ludique robe carte-postale en coton. Sur le devant s’affiche, sur un grand panneau de tissu rectangulaire retombant sur les flancs, les contours du port de Saint-Tropez se découpent sur un damier blanc et rouge. Derrière, la robe prend l’allure du recto d’une vraie carte postale, avec adresse et petit mot écrits soigneusement sur fond blanc. A chacun d’enrouler à sa guise, le tissu autour de la taille, comme une jupe portefeuille.
 
« J’ai voulu prolonger les vacances, c’est pourquoi j’ai choisi ce lieu particulier », plaisante Jean-Charles de Castelbajac en backstage. « Après le premier défilé de février, je voulais créer une nouvelle expérience et j’ai choisi cette piscine car j’ai trouvé dans les archives de Benetton de nombreux liens avec le monde marin et l’eau. Il y a aussi l’idée du voyage et de l’exploration. Les piscines ont toujours été utilisées pour préparer les grandes conquêtes comme celle spatiale, car c’est l’équivalent de l’apesanteur ».
 
Ayant obtenu carte blanche, Jean-Charles de Castelbajac a voulu multiplier les expériences. Il a ainsi travailler cette saison sur le papier, celui solide et résistant des sacs de ciment ou de farine, et transformé ce matériau en un trench à l’aspect brut, totalement imperméable, ou dans un top et une décoration apposée sur une jupe.
 

Le show a célébré les couleurs de la marque au bord de l'eau - Benetton


Comme en février, les couleurs arc-en-ciel dominent. Elles se déploient en grands coups de pinceaux dégoulinant sur des tops et des jupes plissées. On les retrouve en larges bandes sur un tricot à manches courtes, ou encore cachées dans les plis d’un kilt en denim ou dans ces bas alternant la transparence du nylon blanc et de grosses rayures aux tons vifs. A noter une originale robe marinière affublée de mini-pullovers Benetton aux rayures multicolores, dont certains font office de poches ! Ailleurs ces micro-chandails recouvrent un blouson ou un tricot.
 
« Je souhaite préserver une certaine idée de tendresse. Il faut toujours garder une main vers l’enfant que l’on a été », commente le directeur artistique, qui ne boude pas son plaisir depuis son arrivée chez Benetton. « Ce que je vis depuis un an est hallucinant. Ils ne me disent jamais non ! », s’enthousiasme le créateur sexagénaire appelé à la rescousse en octobre dernier par le patriarche fondateur Luciano Benetton pour relancer la marque en perte de vitesse.
 
Les ventes de la première collection pour l’automne-hiver 2019-20 ont donné raison au patron de Benetton, à en croire le styliste : « Les jeunes, que la marque avait perdus, sont revenus en magasins, les générations Z et Alpha. Tout le nouveau basique a reçu un accueil enthousiaste, les tricots Mickey Mouse et Snoopy sont parmi nos meilleures ventes, comme les socquettes à rayures. Même le manteau aux mini-moutons à poils bouclés à 1 200 euros a fait un tabac ».
 
Le designer est en train de créer « les nouveaux classiques » de Benetton. Il veut ainsi reprendre, en les variant d’une saison sur l’autre, certains modèles telles les robes-chemises, les pantalons et les chemisettes en coton où sont disséminées comme des tâches sur une toile blanche, les couleurs Benetton à travers des détails (poches, coutures, revers).
 
« L’idée c’est de construire la collection autour de trois positionnements : le basique, le basique-mode et la mode de pointe », explique Jean-Charles de Castelbajac, qui va prendre en main, aussi, l’enfant destiné à devenir « davantage rock-and-roll », tandis qu’il travaille à repositionner l’homme Benetton avec de nouveaux essentiels via des costumes de nouvelle génération à porter avec des sneakers. Un homme sportif, qui lorgne vers le streetwear avec sur-pantalons froissés et blousons en nylon.

Ne manque pas, enfin, un clin d'oeil à Oliviero Toscani, dont les détails des photos de ses célèbres campagnes publicitaires pour la marque sont repris en imprimés sur des maxi sweaters ou t-shirts blancs.
 
 

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