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Avec la crise, un peu moins de paillettes au 62e Festival de Cannes

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20 avr. 2009

CANNES (Alpes-Maritimes), 20 avr 2009 (AFP) - Rosé plutôt que champagne ? Si luxe et glamour resteront de mise pour le 62e Festival international du film de Cannes en mai, des sponsors et sociétés de production ont déjà opté pour moins de paillettes, crise économique oblige, selon une enquête de l'AFP.


Des personnes se promènent sur la croisette illuminée par un "tapis rouge" à Cannes, lors de l'inauguration du "Plan Lumière" du célèbre boulevard - Photo : Valery Hache/AFP

"On est dans une crise mondiale sans précédent. Elle touche aussi la Côte d'Azur et Cannes", admet le président du syndicat des hôteliers cannois, Michel Chevillon.

Deuxième événement mondial le plus couvert par les médias après les Jeux olympiques, le Festival de Cannes (13-24 mai) sera certes moins affecté que d'autres.

Son président Gilles Jacob assure à l'AFP que les partenaires privés du Festival sont là au complet, une "consolidation" qui "tombe à pic au moment où des subventions publiques s'évaporent", dit-il, comme celle du quai d'Orsay.

Soulignant que le budget global du Festival "dépasse 10 millions d'euros", le ministère des Affaires étrangères explique avoir supprimé sa subvention de 72 000 euros en raison du "contexte budgétaire" et de la priorité donnée au "soutien à la production et à la diffusion des cinémas du Sud".

Côté hôtellerie, l'hôtel Martinez est complet depuis février pour la durée du Festival, y compris pour la plus belle suite de ce palace art déco (36 000 euros la nuit pendant le festival), selon son directeur Richard Schilling.

Mais globalement les hôteliers ont dû s'adapter à la baisse de la demande.

Si plus de 70 % d'entre eux ont maintenu leurs tarifs par rapport à 2008 (25 à 30 % les augmentant), des établissements qui exigeaient des réservations d'une durée minimale de douze jours ont accepté des forfaits cinq jours et tous les deux étoiles offriront le petit déjeuner à leurs festivaliers.

Au port de Cannes, "la tendance est très bonne" et les 60 places pour les yachts de 30 à 60 mètres sont déjà réservées, a déclaré à l'AFP le directeur, Steve Perrone. Les demandes de locations de yachts sont cependant en nette baisse, selon un loueur.

Groupes de luxe et sociétés de production, y compris les majors américaines, seront présents mais plus sobrement.

"Cette année, les sociétés ont limité le nombre de personnes qui viennent à Cannes et la durée de leur séjour", note M. Chevillon.

Le coiffeur "officiel" du festival, Jacques Dessange n'emmènera que 15 employés au lieu de 20 en 2008 et réduira son budget de 10 à 20 %.

L'Oréal a supprimé sa campagne de publicité devant l'hôtel Martinez où il descendra malgré tout avec ses ambassadrices.

La réduction de la voilure risque d'être plus visible au niveau des fêtes privées.

La discothèque Jimmyz, gratuite pour ses invités, a dû trouver d'autres sponsors, après avoir été lâchée par ses deux partenaires habituels Fendi (mode) et Swarovski (cristaux) "en raison de la crise", dit sa productrice Albane Cléret. Swarovski répond que "l'implication dans ce projet n'était plus en lien" avec leur stratégie de marque.

Michel Ernest, un des traiteurs "historiques" du festival, ressent les effets de la crise. Si ses clients comme les distributeurs UGC ou Gaumont n'ont pas baissé leur budget communication, des structures plus petites "semblent bloquées" financièrement.

"Cette année, on me demande davantage de menus avec pissaladière (une spécialité provençale bon marché, ndlr) qu'avec foie gras", remarque-t-il, notant un regain d'intérêt pour le mousseux ou le rosé au détriment du champagne.

Outre de vraies difficultés financières, certaines sociétés "estiment qu'il ne fait pas bon montrer qu'on est riche, alors le +hip+ c'est communiquer cacahuète", dit ce traiteur.

Dans le monde anglo-saxon, "certains craignent une mauvaise image en se rendant dans un endroit symbole de richesse", indique à l'AFP le premier adjoint à la mairie de Cannes, David Lissnard.

Ainsi le magazine américain Vanity Fair, célèbre pour sa "party" fréquentée par les stars, fait l'impasse cette année.

Pour Gilles Jacob, "la fréquentation risque d'enregistrer une érosion légère pour la première fois depuis plusieurs années. Ceux qui se plaignaient d'une trop forte affluence s'en féliciteront-ils?".

Les films eux sont toujours plus nombreux alors "comme disent les anglo-saxons qui constatent comme nous que le cinéma en salle marche bien : business as usual", conclut-il.

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