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23 oct. 2019
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Au Départ : la renaissance d'un malletier emblématique du XIXe siècle

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23 oct. 2019

"Un beau voyage commence Au Départ" proclamait la publicité sur les pages de l’hebdomadaire français L’Illustration à la fin du XIXe siècle. Fondée à Paris en 1834, rachetée en 1871 par les frères Paul et Ernest Bertin, cette maison de luxe était à la Belle Epoque l’un des malletiers les plus en vue, au côté de Louis Vuitton, Moynat et Goyard. Après la relance de ces deux derniers, c’est au tour d’Au Départ de ressusciter avec un projet original, qui souhaite se diversifier aussi vers le design d’intérieur.
 

Un modèle de sac Au Départ avec son reconnaissable monogramme - DR


Après avoir fusionné avec Moynat en 1965, Au Départ s’éteint en 1976. Les deux marques passent, par la suite, sous le giron de Luvanis, société d’investissement luxembourgeoise spécialisée dans le rachat de "belles endormies". Tandis que la première a été revendue en 2011 au patron de LVMH, Bernard Arnault, la seconde a été cédée en 2016 à un groupe de quinze investisseurs asiatiques. Elle vient de présenter à Paris, à l’occasion de la Semaine de la mode, sa toute première collection pour le printemps-été 2020.
 
"Ces investisseurs m’ont donné l’opportunité de faire renaître cette marque et je m’y suis jeté à corps perdu. Cela fait deux ans que j’y travaille avec une équipe d’une dizaine de personnes, dont un groupe de jeunes designers issus du monde entier, entre notre siège à Paris et notre bureau opérationnel à Milan", raconte à FashionNetwork.com le PDG Gianfranco Maccarrone, qui a dirigé pendant 20 ans la griffe de luxe Dsquared2.

"Au Départ faisait des malles et continuera à en faire. Cela reste notre cœur de métier, avec toute une gamme de sacs en cuir. Parallèlement, nous avons réinterprété la marque avec une vision contemporaine davantage liée au design d’intérieur en transformant nos malles en meubles modernes hyper précieux", explique-t-il.
 
Le manager est tout d’abord parti de l’identité historique de la marque en recréant son monogramme et son tissu signature, un parallélépipède tridimensionnel sérigraphié sur une toile en coton induite. Ce motif a été modernisé et reproduit sur un tissu jacquard irisé argenté sur fond noir, baptisé Reflex, avec une fibre métallique qui s’illumine d'un éclat fluorescent lorsqu’elle capte la lumière.
 
De même, aux côtés des malles classiques qui sont réalisées également sur-mesure dans un délai de 90 à 120 jours, a été développée une gamme de sacs modulables, du sac à main à bandoulière se transformant en pochette au grand cabas qui se plie ou au cabas géant réversible. Les sacs pour femmes sont vendus entre 950 et 6 000 euros, les petites malles de 4 000 à 15 000 euros.


Les malles consoles de DJ créées par Au Départ - DR

 
La collection des malles prévoit pour les femmes un service à thé, une malle à chaussures et un écrin à bijoux, et pour les hommes des modèles pour champagne, vin, cognac, caves à cigares et petites malles pour montres à remontage automatique. 
 
Parallèlement, Au Départ s'invite dans l’univers du design avec une série de malles-meubles sophistiquées très haut de gamme s’adressant au monde de la musique et des jeux. Elle propose, en particulier, une console de DJ avec table de mixage, platines et systèmes sonores autonomes, une malle à vinyles avec platine, ainsi qu’une série de mallettes de jeux dissimulant une console, des écrans de télévision, des plateaux de backgammon et de mahjong classiques. Les prix vont de 15 000 euros à 30 000.
 
"La production est localisée en Italie, tandis que le tissu est réalisé en France, précise Gianfranco Maccarrone. Ces objets de design d’intérieur doivent aussi nous aider à reconstruire l’identité d’Au Départ. Ils meubleront une boutique itinérante aménagée comme un appartement, qui fera étape dans différentes métropoles", conclut-il.

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