Allbirds, toujours dynamique, prévoit un ralentissement sur la fin d'année

Auteur :

Benjamin Fitzgerald

Traduit par
Clémentine Martin

Publié le
15 nov. 2022

La marque américaine de chaussures écoresponsables annonce une croissance supérieure à ses prévisions sur son troisième trimestre 2022 avec 72,7 millions de dollars (70,31 millions d’euros) de chiffre d’affaires, en hausse de 16% par rapport à 2021 et de 54% par rapport à 2020.

Basée à San Francisco, l’entreprise attribue cette progression des ventes lors du trimestre clos le 30 septembre à une augmentation du nombre de commandes, portées par les ventes en boutiques, et à une hausse du panier moyen.

Aux États-Unis, le canal retail d’Allbirds a progressé de 53% par rapport à 2021. La griffe a ouvert six nouvelles boutiques dans son pays d’origine au cours du troisième trimestre, ce qui porte à 38 son nombre de points de vente détenus en propre aux États-Unis.

La perte nette de 25,2 millions de dollars (24,37 millions d’euros) s'accentue par rapport aux 13,8 millions de dollars (13,35 millions d’euros) du troisième trimestre 2021. L’Ebitda ajusté est lui aussi négatif avec -12,7 millions de dollars (-12,28 millions d’euros) contre -6,3 millions de dollars (-6,09 millions d’euros) à la même période l’an passé.

"Nous avons réalisé un bon trimestre dans un environnement qui reste très dynamique. Je suis fier de notre entreprise, qui a dépassé ses prévisions de revenus ajustés et d’Ebitda ajusté au troisième trimestre tout en atteignant ses objectifs de développement durable", salue Joey Zwillinger, le cofondateur et co-PDG d’Allbirds.

"Nous nous attendons à ce que le quatrième trimestre soit affecté par une inflation persistante et des niveaux élevés d'activité promotionnelle qui auront un impact sur notre activité aux États-Unis, ainsi que par un contexte de consommation plus faible en Europe et une aggravation des vents contraires liés aux taux de change", a-t-il renchéri.

À la clôture du trimestre, le chiffre d'affaires pour les neuf premiers mois de l’année était en hausse de 18,5% à 213,6 millions de dollars (206,59 millions d’euros). La perte nette sur la période se porte pour sa part à 76,5 millions de dollars (73,99 millions d’euros) contre 34,9 millions de dollars (33,75 millions d’euros) un an plus tôt.

"Pour l’année entière et pour 2023, nous pensons que la tendance à la hausse va se poursuivre malgré l’environnement économique difficile, grâce à la personnalité de notre marque, notre stratégie de croissance et nos projets de simplification, qui devraient nous permettre de sortir renforcés de cette période", analyse Joey Zwillinger.

Le groupe vise notamment un développement de sa présence chez les grands revendeurs. Présente chez Nordstrom aux Etats-Unis, la marque avance aussi chez le spécialiste des pratiques outdoor REI. Son co-directeur général souligne renforcer le partenariat avec le groupe Dick's Sporting Goods, en entrant dans de nouveaux formats de magasins comme House of Sport.

"Avec un peu plus de cent portes, nous avons un potentiel de croissance important devant nous. Tout comme notre stratégie de vente directe au détail, l'un des principes clés de notre stratégie pour les tiers consiste à utiliser le canal pour rencontrer les consommateurs qui n'ont pas encore entendu parler de notre merveilleuse marque et de nos fantastiques produits. En fait, nous avons constaté qu'il y a très peu de chevauchement entre les clients de notre canal direct et ceux de nos partenaires tiers, ce qui constitue une formidable piste et une opportunité pour la découverte de la marque", expliquait le DG dans un échange avec les analystes financiers.

L’entreprise maintient ses objectifs pour l’année entière. Elle vise sur l'exercice 2022 un revenu net ajusté compris entre 305 et 315 millions de dollars, équivalant à une croissance de 10 à 14%. L’Ebitda ajusté, lui, devrait rester dans le négatif avec des pertes estimées entre 37,5 et 42,5 millions de dollars (41,1 et 36,27 millions d’euros), comprenant 8 millions de dollars (7,74 millions d’euros) estimés de coûts récurrents découlant de sa cotation en Bourse.