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19 janv. 2023
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Alice Balas travaille son rayonnement à l'international et rêve d'ouvrir à New York

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19 janv. 2023

Depuis 2015, la créatrice Alice Balas dépoussière l'image emblématique du perfecto. A renfort de détails originaux - comme des manches métallisées accompagnées d'une doublure léopard - et avec son offre de personnalisation sur-mesure des vestes, sa marque éponyme et premium revisite le blouson en cuir, apanage indispensable du motard biker et du mordu de rock, avec une touche d'upcycling à la parisienne. 


Avec ses perfecto personnalisés, la créatrice Alice Balas a habillé des stars comme Lou Douillon (ci-dessus), Kate Moss ou encore Johnny Hallyday - Alice Balas


Les vestes en cuir sont confectionnées à partir d'un - riche - catalogue composé de 8.000 peaux upcyclées (de l'agneau, à la vachette, en passant par le veau, le cerf, le python, ou encore l'autruche) en 600 teintes différentes.

"J'ai eu beaucoup de flair car le prix du cuir a énormément augmenté", sourit Alice Balas qui s'est lancée de manière auto-financée et conserve son indépendance. "En 2016, j'ai racheté ces peaux, très qualitatives issues de tanneries françaises et italiennes, à un ancien atelier situé dans le Xe arrondissement de Paris qui allait fermer et on les utilise au quotidien."

Une fabrication artisanale labellisée



Dans sa boutique-showroom ouverte depuis mai 2016, et installée au 6, rue Charles-François Dupuis, près du Carreau du Temple dans le IIIe arrondissement de la capitale, la fondatrice et directrice artistique de la griffe accueille sa clientèle pour les "pièces uniques". Ces perfecto, sur-mesure, sont intégralement co-créés à quatre mains avec leur futur propriétaire, chacun est signé et numéroté (avec un "lucky number" un nombre porte-bonheur).

Depuis la naissance de sa marque éponyme, il y a huit ans, elle souligne enthousiaste: "on a vendu environ 1.000 perfectos et 550 pièces uniques". Elle a ainsi habillé la mannequin Kate Moss (avec un dos clouté de 500 studs dorés), l'artiste tricolore Lou Douillon (avec des détails rouge carmin aux manches) ou encore le chanteur et compositeur Johnny Hallyday, ainsi que son équipe d'une vingtaine de personnes, avec la broderie "de l'amour" dans le dos des blousons, clin d'œil à son album du même nom qu'il venait de finaliser.

"Cette jolie commande en 2016 a été un vrai tournant vers le Made in France, et même vers le Made in Paris", sourit la créatrice qui produisait jusqu'alors en Inde. Depuis 2017 on a une fabrication artisanale française et le label 'Fabriqué à Paris' dont on est très fiers", souligne cette fan de moto au curriculum vitae fourni, ancienne étudiante en arts puis directrice artistique d'une maison d'édition à Londres.

Entre slow fashion et collab' multiples



Disciple de la slow fashion, cette mode dite lente et plus raisonnée, Alice Balas veut "prendre son temps de bien faire les choses". Elle garde en mémoire un mot que le designer britannique Paul Smith lui avait glissé sur le pas de sa porte, alors qu'il dînait dans le Marais, "il ne sert à rien d'être le plus haut, le meilleur, car on ne peut que redescendre."

Aujourd'hui, sa marque emploie trois collaborateurs et des free-lance, "je suis perfectionniste et très exigeante mais je veux monter à un rythme humain et intelligent, poursuit-elle. ​En 2022, notre chiffre d'affaires était de 320.000 euros, on voit une progression de +50% entre 2021 et 2022", se réjouit l'entrepreneure qui réfléchit à "proposer des pièces plus accessibles" pour les prochaines saisons.

La gamme de prix pour son produit phare, le perfecto, s'échelonne de 1.690 euros pour une veste sans manche à 3.250 euros pour un perfecto brodé et stylisé par la marque Kilomètre Paris.

Grande amatrice de collab', Alice Balas aime "se nourrir et multiplier les partenariats", notamment avec Sézane. Les perfectos d'Alice Balas se sont invitées en 2017 sur les portants de la marque de prêt-à-porter et de lifestyle de Morgane Sézalory, puis elle a dessiné avec Schott un blouson de motard en 2018 et, l'année suivante, une paire de gants aux bords "champagne" - sa couleur métallisée signature - imaginée avec la Maison Agnelle.

Si pendant les cinq premières années, la marque Alice Balas commercialisait le perfecto en mono-produit, elle a ensuite diversifié son catalogue avec des trenchs, des jupes et des sur-chemises pour homme, mais également des accessoires: des paires de gants, des portefeuilles et des porte-cartes. Le dernier-né de la famille? Une capuche en cuir, ornée d'un bord cuivré de paillettes lancée en octobre dernier en collaboration avec la marque parisienne Capuche de Juliette Babelot. 


Détails insolites, manches métallisées, sur-mesure... Alice Balas réinvente l'iconique perfecto en cuir dans son atelier parisien - Alice Balas


Le vestiaire complet en cuir d'Alice Balas séduit en France, son marché historique avec la boutique dans le Marais qui représente 90% de son chiffre, en comparaison avec le e-shop qui s'élève à 5% comme le wholesale. Entre deux anecdotes, l'entrepreneure, mordue de photographie, ajoute qu'elle "souhaite revenir sur le BtoB en 2023". 

Pour ce faire, et par la même occasion pour travailler le rayonnement de sa marque à l'international, Alice Balas prévoit de "faire un tour du monde de Tokyo à Londres en passant par Mexico, en créant de vrais rendez-vous chez nos clientes personnalisés avec des échantillons de cuir dans mes bagages, comme Marie Poppins. Je l'ai déjà fait à deux reprises à Bâle et j'ai réalisé mon chiffre du mois en une soirée", détaille-t-elle. 

La griffe compte cinq points de vente à l'international, deux en Suisse (avec ses revendeurs à Bâle et Gstaad), en Belgique et à Los Angeles, la métropole californienne étant l'épicentre de la demande sur le marché états-unien pour Alice Balas, qui confie rêver "d'ouvrir une boutique à New-York". 

En rajeunissant son site d'e-commerce, en septembre dernier, et en participant au concours DHL Talent Mode International, la marque éponyme désire s'implanter davantage en Amérique du Nord et ainsi renouer avec le wholesale, qu'elle avait laissé un temps de côté par manque de rentabilité. 

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