Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
30 sept. 2019
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Akris : du Ai à Antonio Calderara

Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
30 sept. 2019

Albert Kriemler, créateur et moteur d’Akris, avait quelque chose à fêter ce dimanche à Paris : le dixième anniversaire de son sac emblématique : le Ai.


Akris - Printemps-été 2020 - Prêt-à-porter féminin - Paris - Photo: FashionNetwork.com / Godfrey Deeny


Du coup, le décor du dernier défilé Akris était particulièrement original. Pour fêter l’anniversaire de son sac à main – un cabas classique plié en forme de trapèze – le créateur a bâti une version géante de 50 mètres de long du Ai au cœur du Salon d’Honneur du Grand Palais, et placé ses spectateurs à l’intérieur.

D’autre part, le fond de scène était une version argent de dix mètres de haut du Ai, dont sortaient les mannequins, la moitié d'entre elles dotées d'une déclinaison de ce sac, ainsi que d'une sélection sophistiquée de vêtements inspirés par l’artiste italien Antonio Calderara.

Antonio vivait près du Lago d’Orta, et la palette de couleurs de cette collection saisissait les effets de la lumière sur l’eau : scintillante, iridescente et pleine de reflets – comme dans les tableaux géométriques abstraits du peintre. Beaucoup des sacs Ai que portaient les mannequins jouaient aussi sur les teintes favorites de cet artiste.

Albert Kriemler a la réputation, justifiée, de créer des vêtements pour les femmes intelligentes qui mènent de brillantes carrières, et sa collection printemps 2020 comprenait pléthore de pièces de choix pour les dames distinguées, qui souhaitent arborer leur réussite de façon discrète et subtile.

Assez bizarrement, Albert a ouvert le bal avec des tenues de soirée – comme cette super robe trapèze en lurex argenté, surmontée d’un smoking masculin. Suivait une belle sélection de vestes sans manches en toile de coton, blousons de motards et bombers couleur argent poudré, tous portés sur des pantalons évasés ou des fourreaux argentés à paillettes. Couleur longtemps utilisée uniquement pour les tenues réservées à des événements spéciaux, l’argent est partout sur les podiums parisiens, et se rendra pratiquement indispensable dans les garde-robes du printemps 2020. Une touche techno pleine d’émotion pour les filles averties.


Akris - Spring-Summer2020 - Womenswear - Paris - © PixelFormula


Albert Kriemler a également présenté des quantités d’écru et de mastic sur de merveilleux impers et des tailleurs à épaulettes précis. Quand il injectait une touche de couleur, c’était un mélange de bleu glacier ou bleu littoral délavé, déclinés en smokings élégants.

Un magnifique trio de robes-chemises à carreaux géants en patchwork, dans des tons pastels doux, rappelait les abstractions d’Antonio Calderara, ajoutant une touche de grâce à l’ensemble du défilé, de même que la très belle bande-son, un remix de Metamorphosis par Murcof x Vanessa Wagner, d’après l’œuvre originale de Phillip Glass.

« Antonio était vraiment un grand artiste. Il demeure largement méconnu, mais son heure viendra et les plus grands musées le collectionneront. Je pense que ceci lui aurait plu », souriait Albert, éternel gentleman.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com