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Paul Kaplan
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22 janv. 2020
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A Berlin, les salons de mode narguent la crise

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Paul Kaplan
Publié le
22 janv. 2020

Berlin n'est pas mort ! La fréquentation et l'humeur générale qui régnaient lors de la Fashion Week berlinoise, du 13 au 17 janvier derniers, étaient bien meilleures que prévu. Surtout lors des salons du mardi au jeudi, où toute trace de scepticisme s'était semble-t-il volatilisée.


Le cube de la marque Alife & Kickin sur Panorama - Panorama Berlin/Nitzschke


En cette période de turbulences sur les marchés, les professionnels ont besoin de rassembler le maximum d'informations possible. Les visiteurs ont donc afflué en masse sur les différents sites berlinois : à Tempelhof, au Gleisdreieck, à l'Arena et au Kraftwerk.

C'était assez surprenant, surtout après les inquiétudes qui s'étaient exprimées au mois de juillet. Mais ce n'est pas un secret : à Berlin, l'édition hivernale de la Semaine de la mode se passe toujours mieux. Pour l'été, les acheteurs et les détaillants hésitent souvent à visiter la capitale allemande.

Il est probable que cela restera le cas, du moins si l'on continue à retarder la mise en place d'un emplacement unique pour tous les salons berlinois — ce qui permettrait de rationaliser les visites sur une journée dans la capitale. 


À Tempelhof, le triomphe de Panorama, Selvedge Run et Neonyt 



Cette fois-ci, au moins trois salons étaient rassemblés à Tempelhof. Les plus sceptiques surveillaient de près l'organisation du salon Panorama, qui a tenu ses promesses. Bien sûr, les débuts du Panorama sur le site de Tempelhof ne pouvaient pas vraiment concurrencer la grande époque du salon Bread&Butter. Mais la plupart des exposants, de Timezone à  Tom Tailor, se sont déclarés satisfaits du déroulement du salon. 


Marco Lanowy (en haut à droite) et Thomas Bretscher de Tom Tailor se sont déclarés très satisfaits de cette première édition du Panorama sur le site de Tempelhof - Rüdiger Oberschür


"Il y a quelque chose de très moderne ici. Les visiteurs ont vraiment apprécié la nouveauté, et l'ambiance était super positive", s'est réjoui Marco Lanowy, le patron de la marque Alberto croisé dans les allées du salon. "Nous avons approfondi nos relations avec nos clients existants, et nous pourrions bien séduire de nouveaux comptes grâce à cette édition", renchérit Wolfgang Mosebach, PDG de Timezone.

Seule la section Brand Avenue, installée devant les hangars, semblait un peu perdue face à l'étendue du terrain de l'ancien aéroport.

Côté Neonyt, l'édition s'est déroulée à guichets fermés. Le salon écoresponsable connaît la croissance la plus forte en termes de fréquentation. De même, le Selvedge Run, au Hangar 5, a attiré plus de visiteurs professionnels que jamais dans ses différentes zones. 


Fred Götz, directeur artistique de Drykorn,et Erwin O Licher, de la marque Herrlicher, sont ravis de l'organisation du salon Premium - Rüdiger Oberschür

 

Une fréquentation élevée au Premium, au Show&Order et au Seek



Au Gleisdreieck et à l'Arena, c'était la ruée. Le Premium, avec sa filiale Show&Order dans la Kühlhaus, avait travaillé son positionnement, dévoilant notamment un nouveau programme-cadre et une nouvelle identité visuelle.

Ce changement de cap a eu une influence positive sur la fréquentation des stands. Dans certains cas, il était même impossible de poser un pied sur le sol, notamment chez Drykorn.

La bonne humeur régnait partout, y compris sur le stand de Herrlicher, revenu au Gleisdreieck depuis de plusieurs saisons et qui veut utilise désormais du cachemire italien recyclé et, au lieu du duvet naturel, du bio-polyester labellisé DuPont Sorona.


Au salon Seek - Rüdiger Oberschür


La marque CG - Club of Gents, qui (en plus de son stand dans le hall 4) a présenté sa collection automne-hiver 2020/21 avec un défilé à Festsaal Kreuzberg, a elle aussi tiré pleine satisfaction de sa participation à l'événement : "Pour nous, ces trois jours ont été très fructueux. La fréquentation était énorme et nous avons fait de très bonnes rencontres, également avec des clients internationaux", a déclaré Florian Wortmann, chef de division de la marque de prêt-à-porter masculin basée à Hersbruck en Bavière.

Sur le Seek, l'ambiance et la fréquentation étaient là encore au beau fixe. Les exposants, du label de denim Wrangler à des marques de chaussures comme Kangaroos, nous ont tous fait des retours positifs sur le salon. Le hall du salon Trade Union ne désemplissait pas non plus.

En fin de compte, il ne reste qu'une question : un seul et même emplacement pour tous les salons berlinois, cela donnerait quoi ? La grande patronne du Premium, Anita Tillmann, s'y oppose jusqu'à présent.

Sur le site de l'ancien aéroport de Tempelhof, l'espace ne serait pas a priori pas suffisant — le nombre de hangars disponibles est en effet plus bas qu'à l'époque du Bread & Butter. Mais cette situation est-elle figée dans le marbre ?

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