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11 sept. 2018
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Le groupe Printemps vise 6 % à 8 % de croissance en 2018

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11 sept. 2018

« Nous pensons que nous allons avoir une année record ». Dans le cadre aérien de Perruche, son nouveau restaurant sis sur le toit de son magasin Homme, Paolo de Cesare, PDG du Groupe Printemps, envisage la fin d’année 2018 de la société qu’il dirige depuis onze ans ensoleillée comme le ciel parisien de ce 11 septembre. Le patron italien du groupe français, propriété d'investisseurs originaires du Qatar, a le sourire. Après une croissance de plus de 6 % du chiffre d’affaires du groupe au premier semestre clos fin août, il table sur une accélération des ventes et vise une croissance annuelle comprise entre 6 % et 8 %.


Paolo de Cesare présentait le 11 septembre sa stratégie de croissance pour le groupe - FNW


« Nous allons réaliser plus d’un milliard d’euros sur Haussmann, précise le dirigeant. Nous réalisions 450 millions d’euros à mon arrivée. Nous avons plus que doublé nos ventes. Nous voyons un très bel intérêt pour découvrir nos nouveaux formats. Sur un an, nous avons enregistré plus de 25 millions de visiteurs, c’est deux fois plus qu’au Louvre. Et nous avons cinq millions de tickets ». La croissance d’Haussmann pourrait flirter avec les 10 % en 2018 par rapport à 2019.

Celle-ci s’appuie notamment sur les progressions du luxe et le développement de la clientèle touristique, dont les achats détaxés étaient en hausse de 8 % entre 2016-17 et se renforcent encore en 2018. Elle bénéficie aussi d’une exception française. « Nous sommes sur une tendance de lent déclin à long terme. Il y a une véritable désaffection concernant les achats textiles, souligne Paolo de Cesare. C’est une tendance qui a commencé il y a 10 ans et qui continue. Et en prime, l’e-commerce grandit et va bientôt peser 20 % du marché. Dans plusieurs pays, les acteurs de notre secteur ont connu de grandes difficultés. La France est unique, c’est l’un des rares marchés où les grands magasins ont pris des parts de marché. C’est 6,5 % aujourd’hui contre 5 % il y a trois ans. »

L’atout du grand magasin, selon le dirigeant : sa différenciation unique par son offre et son expérience face à une offre prévisible et identique dans les grandes artères de toutes les villes. Le groupe a ainsi investi plus de 100 millions d’euros ces dernières années pour revoir sur son navire amiral 25 000 mètres carrés dédié à la beauté, à l’enfant, à la maison et à l’homme ainsi que créer une offre Food.

Si pour ses débuts, l’offre beauté, qui a investi trois niveaux, n’a pas montré un décollage de ses ventes, le nouveau magasin Homme fait lui la fierté de l’équipe du Printemps. « Nous avons donné plus de place à l’Homme. Sur les trois derniers mois, nous enregistrons une progression de 50 % des ventes par rapport à avant les travaux. Il y a 30 % qui sont associés à la surface supplémentaires et 20 % liés à la qualité de notre offre, s’est emballé le dirigeant. Nous avons la plus belle destination homme d’Europe. »
 
Au total, le réseau Printemps, hors le navire amiral, va réaliser 500 millions d’euros de chiffre d’affaires. La croissance des ventes est de 1 % dans les 18 magasins. Les refontes sont en cours à Velizy 2 et Parly 2, qui souffrent actuellement d’une baisse de trafic liée aux travaux de rénovation des centres de l’ouest parisien. En revanche, selon la direction du groupe, le magasin de Nation, rouvert l’an passé, affiche une augmentation de 71 % de son trafic par rapport à avant les travaux, avec un concept intégrant Maisons du Monde, Uniqlo et Citadium.


L'intérieur du Citadium à Lyon - Citadium


Citadium, qui a ouvert aussi cette année un magasin à Lyon, profite de l’engouement autour de la mode streetwear et de la sneakers. L’enseigne aux huit adresses en France annonce un chiffre d’affaires au-delà des 100 millions d’euros et une croissance à deux chiffres pour l’exercice en cours. Paolo de Cesare voit des opportunités pour le concept « dans les 15 principales villes de France » et annonce la refonte de son flagship de Caumartin, où l’enseigne réalise 65 % de ses ventes, pour l’année prochaine. Son volet digital est aussi amené à grandir pour passer de 5 % à 20 % de son chiffre d’affaires. Des leviers de croissance qui permettent de doubler son score d’ici cinq ans.
 
L’e-commerce est d’ailleurs clairement dans la feuille de route du groupe. Place des Tendances, avec ses 600 000 commandes passées en 2017, approche les 100 millions de chiffre d’affaires. Surtout, le groupe veut s’appuyer sur son infrastructure pour lancer Printemps.com fin 2019, dédié aux marques de luxe et créateurs.

Le groupe table ainsi sur un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros pour son exercice actuel. Et mise sur l’expérience retail, la séduction des millennials, le développement de l’e-commerce et le renforcement de la responsabilité sociale et environnementale comme piliers de son développement pour les prochaines années.

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