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Sothys, success story cosmétique indépendante aux racines corréziennes

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23 août 2013

MEYSSAC (France / Corrèze), 18 août 2013 (AFP) - Marque cosmétique haut de gamme au rayonnement mondial, mais au capital familial, qui n'a pas changé de mains en près de 50 ans: Sothys est une success-story indépendante qui détonne dans une secteur où résistent surtout les groupes adossés aux puissants fonds de pension.

Chaîne de production des cosmétiques Sothys. Photo Pascal Lachenaud - AFP.


Depuis son unité de production à Meyssac, village de 1.300 habitants du sud Corrèze, Sothys (marques Simone Mahler et Bernard Cassière, notamment), produit par an 443 tonnes d'émulsion et 160.000 litres de lotion, dont 80% partent à l'export équiper environ 15.000 instituts, hôtels et spas de standing dans près de 120 pays.

Au commencement du groupe, qui possède 13 filiales dans le monde et emploie directement 500 personnes, était un atelier de 60 mètres carrés et six salariés, sous l'institut de beauté parisien fondé par le Dr Hotz, un biologiste qui commercialisait ses propres produits. Passionné d'égyptologie, il lui avait donné le nom d'une divinité égyptienne, Sothys.

Bernard Mas, professeur de français issu de la Sorbonne, rachète en 1966 l'institut Sothys et les produits avec l'aide de son père Henri, co-fondateur du laboratoire monégasque Asepta. Jeune PDG et globe-trotter avéré, Bernard Mas part en Asie et Amérique rechercher des partenariats avec des instituts, des écoles d'esthéticiennes, des fabricants.

"A l'époque c'était compliqué (de se déplacer), mais il était aussi quasiment le seul sur la scène internationale", ce qui a permis à la marque d'établir des rapports de confiance durables, voire d'amitié, avec des partenaires mondiaux", raconte son fils Christian Mas, à présent président de Sothys France.

Cosmétiques au chocolat

Dans les années 70, Sothys fut parmi les premières à proposer en institut un lifting esthétique, sans méthode invasive, via des produits au collagène. Au début des années 90, elle est un des pionniers qui remplacent les composants animaux de leurs cosmétiques par des sources végétales, puis plus tard suppriment progressivement les parabens (conservateurs) de ses produits.

Précurseur encore dans les années 2000 en proposant une gamme de cosmétiques comestibles au chocolat, Sothys prévoit de lancer fin 2013 une gamme à base d'éleuthérocoque (un épineux aussi appelé ginseng de Sibérie). Mas avait découvert cette plante médicinale d'Europe de l'Est dans les années 60, mais n'avait pas alors les fonds suffisants pour développer ce principe actif.

Pour Dominique Lasserre, directrice du pôle industrie/international à la CCI de la Corrèze, c'est une des clefs du succès de Sothys, en phase selon elle avec "le changement actuel des modes de consommation volontiers tournés vers l'économie réelle, l'emploi et la production française, et le besoin croissant d'acheter +intelligent+".

Christian Mas, président du groupe Sothys. Photo Pascal Lachenaud - AFP.


Retraité, Bernard Mas reste à plus de 70 ans une force créatrice dans l'entreprise. "Il a toujours eu le sens de l'innovation, est curieux de tout et adore les rencontres", résume son fils.

Tournée vers l'international, la famille est aussi résolument ancrée en Corrèze, où le site de production est réimplanté dès 1971, puis tous les centres nerveux de la marque rapatriés près de Meyssac en 1989, contre l'avis de confrères parisiens qui leur prédisaient "un enterrement de première classe", se souvient Christian Mas.

Pour Dominique Lasserre, la philosophie "à dimension humaine" de la famille Mas est un atout "qui permet à la marque de résister aux bouleversements actuels et aux modifications du marché, avec l'arrivée des marques grand public sur le marché des soins d'instituts", tels l'Oréal.

D'ailleurs sur un marché très concurrentiel, "la plupart des maisons similaires à la nôtre ont été absorbées par des groupes ou des fonds de pension dans les années 90", estime Christian Mas. Seule une résiste bien, "la maison Guinot, qui a d'ailleurs une histoire un peu similaire à la nôtre", et est distribuée dans 16.000 instituts, 70 pays.Par Julie CARNIS

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