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Paul Kaplan
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28 sept. 2017
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Paul Fang détaille le partenariat entre le CFDA et sa plateforme Suntchi

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Paul Kaplan
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28 sept. 2017

Le CFDA (Council of Fashion Designers of America) a conclu au début de l'année 2017 un partenariat avec Suntchi, une importante société de gestion de marques de mode et de divertissement basée à Shanghai, afin de donner à ses créateurs une porte d'entrée sur le marché chinois. Créée en 2008 par Paul Fang, la société Suntchi a déjà travaillé avec plus de 60 sociétés de mode internationales, notamment Skechers, Tmall.com ou encore Bosideng, mais aussi une centaine de célébrités, à l'image de Pierce Brosnan, David Gandy, Mario Sorrenti et Tommy Ton.



Paul Fang, fondateur de Suntchi. - Suntchi


Son fondateur Paul Fang a fait ses premiers pas dans le milieu de la mode en 1999, en tant que conseiller stratégique, ce qui lui permet d'avoir aujourd'hui une fine connaissance du marché de la distribution en Chine. Ces dernières années, il a renforcé son intérêt pour le secteur. En 2015, il a ainsi lancé le projet "Fashion +", qui a notamment conduit au lancement de la marque Opening Ceremony en Chine un an plus tard.

Le partenariat signé en janvier dernier avec le CFDA, d'une durée de cinq ans, permet aux créateurs représentés par l'organisme américain d'accéder au réseau commercial chinois et à une plateforme marketing dédiée. Steven Kolb, à la tête du CFDA, s'est réjoui de cette collaboration qui, selon lui, « renforcera l'impact de la mode américaine sur l'économie mondiale ». A l'occasion de la Semaine de la mode new-yorkaise, du 7 au 13 septembre derniers, FashionNetwork.com a rencontré Paul Fang afin d'en savoir plus sur cet accord entre l'instance de représentation de l'industrie de la mode aux Etats-Unis et la société chinoise Suntchi.


La plateforme Suntchi - Capture d'écran



FashionNetwork.com : Comment le partenariat avec le CFDA s'est-il mis en place ?

 
Paul Fang : Ça a pris environ trois ans. Je me suis rendu à New York à l'époque pour assister à la Semaine de la mode. J'ai mis du temps à comprendre ce qu'était le CFDA, en l'observant, en faisant des recherches et en écoutant les recommandations de mes collègues et de mes amis. Il nous a fallu à peu près trois années pour nous mettre d'accord sur le contrat, et nous l'avons signé en janvier.
 
FNW : Pourquoi ce partenariat avec le CFDA ?
 
PF : Cette collaboration entre Suntchi et le CFDA découle d'une conversation que j'ai eue avec Steven Kolb. Nous nous sommes rendus compte que nous avions beaucoup en commun. Le CFDA porte l'accent sur la visibilité, la protection et le développement à l'échelle mondiale de son portefeuille de créateurs. C'est exactement ce que je fais en Chine. Actuellement, les artistes qui pénètrent le marché chinois ou qui s'exportent ont besoin de protection et d'organisation. Nous jouons sur le même terrain et, quand vous avez les mêmes objectifs, c'est beaucoup plus facile de créer quelque chose en commun.

FNW : Vous démarrez ce partenariat de cinq ans avec un accent mis sur l'éducation. Pouvez-vous nous en dire davantage ? 
 
PF : Je crois que l'investissement du futur n'est pas une question d'argent. Ce qui est important, c'est le talent. Il faut trouver un moyen de donner de l'élan au talent, mais aussi de le protéger et de lui donner un espace pour s'épanouir. C'est pourquoi nous sommes engagés sur le terrain de l'éducation. Comment célébrer les artistes et nous assurer qu'ils soient capables de sortir des sentiers battus ? Comment soutenir et former ces créateurs quand ils ont besoin d'aide ? Comment résoudre leurs problèmes et les conseiller sur leur prochain projet ?
 
FNW : Quels sont les obstacles rencontrés par le CFDA et Suntchi ?
 
PF : C'est une question très large, mais la réponse est en fait très simple et directe : nous devons rester flexibles. Il faut comprendre que les cultures chinoise et américaine sont très différentes, et que nous devons gérer des situations, des individus et des obstacles inhérents à ces deux cultures. Nous avons travaillé par exemple avec Nick Wooster, mais aussi avec Carol Lim et Humberto Leon d'Opening Ceremony, et ils rencontrent des obstacles très différents. Les collaborations ont des résultats divers mais, au bout du compte, le plus important est d'essayer de nous mettre à la place de l'autre, sans préjugé. Quand on est face à un problème, il ne sert à rien de l'amplifier : mieux vaut trouver une solution. Notre travail consiste à créer un équilibre entre nos deux cultures, en comprenant les problèmes de chacun.

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