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Patrick Puy (Vivarte) : "On n'est pas capable de soutenir toutes ces enseignes"

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25 janv. 2017

Vivarte, qui a annoncé mardi la cession prochaine d'André et de Naf et la suppression de plus de 700 postes, est « en très bonne voie » pour réussir à trouver un accord sur la renégociation de sa dette, a indiqué le PDG du groupe au Figaro et à RTL.

Patrick Puy - DR


« Nous sommes en très bonne voie pour trouver un accord de restructuration de la dette avec les créanciers », a déclaré Patrick Puy, à la tête du groupe depuis octobre. « Les 800 millions d'euros de l'ancienne dette seront convertis en capital. Il ne restera que 572 millions d'euros de dette, correspondant à l'argent frais apporté par des créanciers à l'été 2014, augmenté des intérêts », a-t-il précisé.

Engagé dans un vaste plan de restructuration, Vivarte a annoncé mardi qu'il allait se séparer de deux de ses enseignes emblématiques : André (135 magasins, 786 salariés), et Naf Naf (200 magasins, 1.200 salariés). Concernant La Halle aux chaussures, il y aura 707 suppressions de postes au total, dont 494 dans les 142 magasins (sur 800 environ) qui vont fermer, et le reste dans les sièges.

L'été dernier, le groupe en difficulté avait déjà annoncé que Pataugas, Kookaï et Chevignon seraient vendus. "Les négociations sont en bonne voie, (ces enseignes) seront cédées avant l'été et je répète que les marques qu'on garde, on les garde pour les développer", a insisté le PDG de Vivarte, tout en précisant que pour André et Naf Naf, un mandat de vente serait donné ce mercredi ou jeudi.

Le fruit de ces cessions devrait être « intégralement conservé pour financer le développement du groupe et sa restructuration », selon Patrick Puy. Le PDG n'exclut pas d'autres cessions à l'avenir, en précisant toutefois que rien n'est prévu pour le moment. « La Halle n'est pas vendable avant 2019 ou 2020. Le reste pourrait l'être, c'est une affaire d'opportunité », indique-t-il.

L'idée est de recentrer Vivarte « autour de trois pôles : la périphérie (La Halle et Besson), les enseignes de chaussures de centre-ville (San Marina, Cosmoparis et Minelli) et Caroll », explique le dirigeant. Selon lui, l'ambition est de remettre Vivarte « sur les rails d'ici à fin 2017, afin qu'il puisse se développer sur la durée et la rentabilité ». Le plan d'affaires prévoit notamment des profits de l'ordre de 100 millions d'euros en 2018, avant de grimper entre 120 et 140 millions par an.

"Arrogange"

 "On a péché par arrogance parce qu'on a trop de marques, on a acheté trop d'enseignes" et "on n'est pas capable de soutenir toutes ces enseignes", a reconnu mercredi sur RTL Patrick Puy, le PDG du groupe en difficulté Vivarte.

Le groupe d'habillement et de chaussures a annoncé mardi la cession prochaine de ses marques André et Naf Naf et la suppression de plus de 700 postes. Vivarte "souffre de trois maux", à savoir "une dette excessive", des résultats plombés par La Halle aux chaussures et l'acquisition d'un trop grand nombre d'enseignes, a-t-il estimé.

"Cela a été une erreur stratégique", a dit M. Puy, et "pour le bien" des enseignes que le groupe d'habillement va garder comme de celles qu'il va céder, "on a décidé de se libérer de quelques-unes".

La question de la dette

Patrick Puy déplore que "beaucoup de chiffres ont été donnés à tort", oubliant de préciser qu'il a lui-même verrouillé toute communication de la part du groupe depuis son arrivée. Jusqu'à cette semaine confié celle-ci à une agence spécialisée dans la communication de crise.

Vivarte, dont la dette se monte aujourd'hui à 1,5 milliard d'euros, avait entamé un processus de négociation avec ses créanciers en juillet.

En 2014, Vivarte avait réussi une première fois à renégocier sa dette, alors de 2,8 milliards d'euros, en faisant accepter à ses créanciers de renoncer à 2 milliards d'euros, et avait obtenu un prêt supplémentaire de 500 millions d'euros. Cette restructuration s'était faite au prix d'un changement d'actionnaires, les fonds Alcentra, Babson, GoldenTree et Oaktree devenant les nouveaux actionnaires de référence du groupe.

Des actionnaires que Patrick Puy défend, malgré les critiques à leur encontre. « Certains d'entre eux ont abandonné 2 milliards de dettes à l'été 2014, et s'apprêtent à en écraser 800 millions de plus. D'autres ont apporté 500 millions d'euros d'argent frais en 2014. Ce que certains appellent les fonds vautours, je les considère comme des investisseurs salvateurs et responsables », déclare-t-il.

L'annulation d'une partie de sa dette de plus de 1,3 milliard d'euros a de nouveau été évoquée par M. Puy.

"On va restructurer (la dette) et à la fin du mois de février, on annoncera un accord historique dans lequel les actionnaires, les créanciers abandonneront 800 millions de dette et on se retrouvera avec une dette de 570 millions", a-t-il expliqué, réfutant l'expression de "fonds vautours" pour qualifier les actionnaires du groupe.

Cette dette "excessive" de Vivarte, selon les propres mots de son PDG, est notamment l'héritage de son rachat en 2007 par LBO (procédure de rachat d'entreprise par endettement).



 

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