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Mode : Euveka bouscule l’industrie avec son mannequin intelligent

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2 déc. 2016

Euveka est en passe d’enterrer définitivement l’historique buste de couture en bois, qui trône encore dans tous les ateliers de mode. Une jeune Française, Audrey-Laure Bergenthal, a eu l’idée en effet de mettre au point un mannequin-robot évolutif connecté pour répondre aux besoins de l’industrie de la mode.


Euveka



Une idée apparemment toute simple en ce XXIe siècle ultra technologique… à laquelle personne n’avait pensé jusqu’ici ! C’est désormais chose faite à travers la start-up Euveka, créée il y a cinq ans par Audrey-Laure Bergenthal, qui vient de remporter le prix promu par la conférence Luxury Forward.
 
La société drômoise, récemment implantée à Valence, propose un mannequin femme en silicone et textile innovant, vendu avec un logiciel de suivi de production d’un usage très facile, qui devrait révolutionner l’industrie de la confection.

« Nous utilisons les technologies robotiques liées à la morphologie et au bio-mimétisme. Il suffit de scanner une personne et de rentrer tous ses paramètres dans le système. Le robot, qui peut varier de la taille 36 à la 46, se transforme en moins de deux minutes en la forme voulue. A partir de là, on peut réaliser un prototype à la taille exacte du client ou du marché morphologique ciblé », explique-t-elle.
 
« Ce qui est le plus difficile dans la construction du vêtement, c’est d’adapter un certain volume en fonction d’un certain tissu et d’une certaine morphologie. Euveka permet de faciliter grandement ce travail », poursuit la dynamique jeune femme.
 
Mais ce n’est pas tout ! Une fois le prototype du vêtement fabriqué, le robot va pouvoir détecter ses défauts grâce à des capteurs, de la pression du tissu à la toxicité des solvants, etc. faisant office de « contrôleur de qualité ».

Audrey-Laure Bergenthal - dr

 
« L’idée m’est venue car ma mère se plaignait toujours de ne pas trouver de vêtements ajustés à sa taille ! Juriste spécialisée en propriété industrielle, je m’apprêtais à m’envoler pour Boston pour faire mon Master à Harvard, lorsque j’ai tout lâché pour me lancer à fond sur ce projet », raconte Audrey-Laure Bergenthal.
 
Alors âgé de 23 ans, elle embraye sur un BTS de stylisme modélisme « pour tester si ce mannequin évolutif était un vrai besoin ». Elle enchaîne en travaillant dans la haute couture et le prêt-à-porter, monte un atelier de robes de mariée sur-mesure, devient consultante en innovation tout en jouant les maîtres de conférence à Science Po, histoire d’autofinancer son projet.
 
« Je ne pensais pas que cela serait aussi difficile. Quand on est femme et que l’on se lance dans la robotique sans être ingénieur, ce n’est pas évident. Mais je ne me suis pas découragée », se souvient l’entrepreneure-inventrice, aujourd’hui âgée de 34 ans, qui a obtenu l’an dernier l’aide du Crédit Agricole, entré à son capital comme actionnaire minoritaire.
 
Aujourd’hui, Euveka est en phase de test avec une importante marque française. « Les résultats sont très probants, les industriels me disent que c’est le produit dont ils rêvaient. Nous sortons les premiers modèles en janvier. Le carnet de commandes est ouvert », lâche Audrey-Laure Bergenthal avec un sourire radieux.
 
Le mannequin robot Euveka est promis à un bel avenir puisqu'il peut d'ores et déjà offrir ses services également dans les secteurs du sport, de la sécurité, de l’armée et du domaine médical, avec la possibilité de façonner uniformes et prothèses sur mesure.

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