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12 sept. 2007
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Les exposants des salons de la mode à Paris se confessent (Part.II)

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12 sept. 2007

Les exposants des salons de la mode parisiens ont encore la parole. Les marques présentes sur Prêt-à-Porter Paris, le Midec et le salon de la Maroquinerie témoignent toujours avec sincérité et parfois avec virulence de leur expérience d'exposants au cœur du parc des expositions de la Porte de Versailles.


Entrée du salon Prêt-à-Porter Paris - Photo : Stéphane De Sakutin/AFP



PRET-A-PORTER PARIS



HALL 7.1

Atmosphère d'été ? « Une première étape incontournable » pour Narendra Kumar, créateur indien venu pour la première fois sur le salon. Des exposants regrettent toutefois l’aspect trop cloisonné de l’espace au sein du hall 1. Beaucoup au contraire apprécient son côté « cosy ». En revanche, l’unanimité se fait autour de l’absence de musique et sur des allées plutôt clairsemées. Surpris, Christophe Guillarmé affirme d’ailleurs : « c’est la première fois que je vois aussi peu de monde sur une session d’été. » Il note aussi l’attitude « très déterminée » des clients, « leurs avis sont tranchés » sans que cela nuise pour autant à l’échange.


Espace Atmosphère d'été - Photo : FashionMag.fr


The Box au niveau 1. Enfin (Une première pour The Box qui depuis sa création se trouvait au troisième étage du hall 7, ndlr). Cet espace dédié à l’accessoire dont la synergie avec Atmosphère ne fait aucun doute, a conquis ses exposants. Un directeur commercial salue « sa bonne disposition et sa décoration » tout comme Katherine Pradeau pour qui « cet espace luxueux met parfaitement les collections en valeur ». Image, Contact, ventes… Elle ajoute même ne pas s’imaginer aller ailleurs. Les compliments fusent : « The Box, c’est un bonheur ! » déclare Christian de Gilbert Gilbert. En plus d’une scénographie soignée, son nouvel emplacement lui apporte plus de passage. Devenu passage obligé ou pas, cet écrin revêtu de noir draine selon ses exposants plus de monde que d’autres espaces. Une preuve pour le représentant de Gilbert Gilbert que « l’accessoire est devenu un essentiel de l’habillement ». Petit hic toutefois : une évidence saute aux yeux de certains exposants : « on ne rentre pas sur LE salon du prêt-à-porter par un espace consacré à l’accessoire ». Un paradoxe qui n’a certes pas choqué mais en a surpris quelques-uns, exposants comme visiteurs.


The Box - Photo : FashionMag.fr

Du côté de Be Twin, la satisfaction l’emporte. Mathias Genty, directeur commercial des ventes de One Step, tire un bilan très positif de cette édition. Cependant un menu détail le chagrine : « l’absence de sièges pour les visiteurs dans les allées ». Pour Valerio Nappi, responsable commercial et exportation de Nathalie Chaize, le changement de dates a fait des dégâts. « Cela fait des années que l’on n’avait pas vu un salon aussi calme », explique-t-il. Puis il conclut en nuançant : « Heureusement, nous nous sommes rattrapés sur samedi et dimanche ». « Notre collection a plu », déclare les créateurs Sud-Coréens de Soo Design. Ils ajoutent satisfaits : « Nous avons réalisé 30 % à 40 % de ventes en plus par rapport à la saison passée ». « Le salon est vraiment rentable pour nous car nous rencontrons notre clientèle habituelle », explique une responsable de la griffe napolitaine Amina Rubiccani. Toutefois elle regrette « le manque de renouveau parmi les visiteurs ». Sur le stand Cheyenne, son représentant Salvatore Girimonto se félicite du grand nombre de nouveaux contacts enregistré pendant le salon. Une réussite qui ne l’empêche pas de constater la perte de vitesse des salons et de s’étonner du prix d’entrée, jugé excessif. « Les organisateurs devraient se remettre en question. Le fait que l’on soit à Paris ne compense pas le fossé énorme qui se creuse avec les nouvelles références, à commencer par Bread & Butter ». Malgré une ambiance générale plutôt positive, certains sont déçus, voire amers. « Le salon se vide », s’exclame un exposant. « Le bilan justifie de moins en moins le gros investissement qu’il nécessite. Les organisateurs doivent faire revenir à tout prix les plus grandes marques, faute de quoi les visiteurs ne seront plus les seuls à déserter le salon ».


HALL 7.2

Adresse Première a fait des heureux. A commencer par Wolfram Merfort, manager de Mystery by PSF, qui qualifie cette édition de splendide. « C’est mieux que ce que nous espérions », explique-t-il. « Nous avons rencontré plein de nouveaux clients ». Un bilan positif que beaucoup attribuent à une amélioration de l’organisation : « C’est nettement mieux que lors des éditions précédentes », souligne Isabelle Bel Hassen, assistante commerciale de The Earth Collection. « On se perd beaucoup moins qu’avant ». Mais une grande partie des exposants regrette cependant une fréquentation en deçà des attentes. C’est le cas de Anne-Marie Georges, responsable du stand Cassiopee, qui voit dans le tarif d’entrée des professionnels une erreur. « Nous payons cher nos stands, et ce serait bien que nos acheteurs n’aient pas eux-aussi à payer pour venir travailler », insiste-t-elle. Un point de vue partagé par de nombreux d’exposants, pour qui le prix d’entrée décourage beaucoup de professionnels et entraîne la fuite des marques vers des showrooms privés. « Tout le monde paye le prix fort, encore faudrait-il que les stands correspondent au tarif. Avez-vous vu nos portants ? Ils font tout sauf luxe », s’énerve une responsable de marque pour qui les organisateurs devraient cesser de vivre dans leur gloire passée.


Espace Adresse Première - Photo : FashionMag.fr

Voisin d’Adresse Première, L’Expression est aussi source d’avis partagé. Pour Isabelle Petit, responsable commerciale de Peau d’Âne, la présentation sous forme de stands fermés est dépassée. « L’excuse des risques de copies ne tient plus », explique-t-elle. « Les gens ont maintenant besoin de voir les créations sans avoir à s’enfoncer dans les stands ». Pour Adrien Philippe, PDG de Madame Zaza of Marseille, c’est le calendrier qui est à revoir. « Il faudrait faire le salon plutôt fin juillet. En septembre, c’est beaucoup trop tard ». Plus qu’une question de mois, ce sont plutôt les jours choisis par les organisateurs qui posent problème à Charles Bejjani. « Il faut qu’ils reviennent à la formule vendredi-lundi », explique le dirigeant de la marque libanaise Gemy Couture, qui malgré de bons résultats estime avoir été pénalisée par la perte du lundi d’exposition. Une opinion que partagent beaucoup d’exposants, regrettant souvent l’absence des détaillants indépendants français.

Consacré aux marques city casual, Le Studio déplore également une baisse de la fréquentation. « C’est terrible », s’exclame Luciano Salati, président de Luan Saré, en désignant les allées presque vides. « On voit très peu de nouveaux clients, alors que c’est le principal but de notre venue ». Un autre exposant est plus incisif : « Je pense qu’on ira à Who’s Next la prochaine fois ». Jean-Luc François, directeur artistique de la marque éponyme, est au contraire très satisfait de sa première participation au salon. « J’ai adoré », explique-t-il en regrettant toutefois que Prêt-à-Porter Paris ferme ses portes le dimanche soir.

Dans l’espace Move, largement occupé par les griffes italiennes de Bologna Pronto Moda, le moral n’est pas au beau fixe. A tel point que les exposants ne souhaitent être nommés. « Si un membre de l’organisation venait, il recevrait un ouragan de critiques », soupirent deux exposantes qui discutent en guettant le passage d’éventuels acheteurs. « Le salon est un peu mort. On est très, très loin d’un Bread & Butter », explique l’une d’entre elles. De l’autre côté de Move, un autre représentant de marque tempère sa déception, expliquant que les organisateurs ont fait tout ce qu’il fallait, mais regrettant la foule de visiteurs d’éditions antérieures. « Or si nous ne rencontrons plus de nouveaux clients ici, nous allons finir par venir uniquement pour faire acte de présence », note-t-il.

So Sweet. Une initiative qui a plu aux exposants qui y présentaient pour la première fois leur collection dédiée aux femmes rondes. Pour Xandres, « c’est un très bonne idée » bien que « les marques qui entourent l’espace soient non adaptées à notre offre ». La marque y a noué des « contacts intéressants plus que réaliser des ventes ». Même verdict chez Amy Camara où « l’on essaye, plus qu’on achète ». Mais pour cette marque ivoirienne qui se dit tout de même déçue de « n’avoir pas vu un seul visiteur du Maghreb ou de l’Afrique Noire », « le salon est incontournable pour une première étape. Paris est un carrefour ». Du côté d’Epicéa, « la demande est soutenue », constate le directeur de la communication Lionel. « Beaucoup d’étrangers ont commandé », « nous avons vu des Russies, un peu de Belges, les Etats-Unis, l’Asie et même des fournisseurs indiens », renchérit-il. Un bon cru donc pour cette marque qui a su coopter de nouveaux clients mode venus de nombreux horizons. Seul petit bémol pour ce « salon à l’aura internationale » : « la tendance un peu Paul Smith des murs est difficile pour la présentation des vêtements. C’est plutôt la moquette qui aurait dû être colorée. »


La marque Viladoh sur l'espace So Sweet. - Photo : Stéphane De Sakutin/AFP


HALL 7.3

Spécialiste de l’impression sur sacs, la société Interplast France participe pour la quatrième année au salon prêt-à-porter sur So Shop et le bilan est plutôt positif même si « jeudi a été très calme », explique l’infographiste de la société. Puis elle poursuit : « Même si la conjoncture est mauvaise, nous avons noué de bons contacts et nos nouveaux acheteurs semblent plus solides ». Le discours est plus contrasté chez Byhimself spécialisé dans le portant. « Les gens viennent prendre de la documentation et puis s’en vont. Alors même si nous avons eu quelques nouveaux contacts avec des Français, des Indiens, des Sri-Lankais, ce salon ne constitue pas l’affaire du siècle », explique le directeur des ventes France de Display. Cependant, il juge : « plus que satisfaisant l’organisation du salon ». « Le problème cette année c’est l’absence des grosses chaînes. Ce sont les petits détaillants qui passent des commandes ce qui n’est pas forcément très rentable », explique Kevser Kara de la société turque de cintres NYN.

Sur So World, les exposants rencontrés sont plutôt partagés. Si les représentants de la manufacture chinoise Hangzhou Golden Bay Apparel Co. tirent un bilan entièrement positif : « Nous avons rencontré un grand nombre de petits acheteurs et surtout noué des contacts avec de nouveaux clients mais aussi avec des collègues », l’ambiance est différente pour Anup Agarwal. Le directeur de l’entreprise indienne KTC Export PVT déclare : « Evidemment j’ai effectué des ventes mais avec des petits détaillants ». Pour lui des salons comme ceux de Hong Kong et du Japon sont plus rentables : « Je ne reviendrai pas l’année prochaine, de plus l’organisation ne nous a ouvert ses portes qu’à deux heures de l’après-midi le mercredi, c’est beaucoup trop tard pour s’installer ».

Sur So Much, So Good, même si elle trouve le débit des visiteurs plutôt « lent », la directrice commerciale de Touch of India est satisfaite : « Nous reviendrons l’année prochaine, c’est sûr, car nous avons trouvé des acheteurs de qualité et en plus l’organisation est assez remarquable. Pour la rentabilité du salon, on fera les compte en rentrant », argumente-t-elle souriante. Le directeur américain d’Elegante est quant à lui édifié : « Il s’agit d’un salon international et pourtant la plupart des membres de l’organisation ne parle pas un mot d’anglais. Il y a un véritable manque de communication. Et puis il y a trop d’univers. Pourquoi suis-je sur So Much et pas sur So chic ? Personne ne le sait ». Pour sa troisième saison, le directeur de l’entreprise canadienne Nicoleand Co est désappointé. « Les acheteurs sont des touristes, pas des professionnels. Ils achètent partout en petite quantité. Résultat : Nous n’avons pas de grosses commandes ». Chez Mora Mora, spécialiste des accessoires en osier, on tente d’expliquer cette baisse de la fréquentation : « Nos clients se rendent plutôt sur Maison et Objet ».

Du côté de So Chic, chez Fiore, la créatrice espagnole de serre-têtes, on note le prix assez élevé d’un stand sur le salon. « Ce salon est catastrophique, je ne rentre pas dans mes frais », déclare le représentant français d’une marque italienne. « Je pense que nos acheteurs ont simplement déserté Paris qui devient une capitale de la mode un peu trop frileuse. Il faut reconnaître que la concurrence chinoise fait mal ». Dierter Muller, le directeur de Heinz Muller, est déçu : « Il n’y a pas beaucoup de monde, je suis en train de réaliser ma plus mauvaise saison ».


Espace So Chic - Photo : Stéphane De Sakutin/AFP

Nouveau venu sur le troisième étage du salon (il était auparavant au niveau 1 du hall 7, ndlr), Casabo ne fait pas vraiment l’unanimité placé ici. Le principal problème ? Le manque de visiteurs. Pour Sandra Closion, cela demeure toutefois « une occasion. […] Le bilan est à faire plus tard ». Quasiment tout le monde n’a de cesse de signaler la notoriété et le prestige incontestable d’un espace comme Casabo. Un exposant s’exclame d’ailleurs : « Quel dommage que son identité soit diluée au troisième étage ! » Quelques-uns ont même eu l’impression que les visiteurs du hall 3 recherchaient « le bas prix plutôt que la création. »

Shibuya n’a pas vraiment convaincu ses exposants. « J’espérais être plus occupé », explique Casper Adams, dont le stand United Showroom donne pourtant sur deux principaux axes du salon. Même discours chez Bench, où Chantal Lambert ne peut que constater ses faibles résultats comparés à ceux de l’autre stand de la marque sur Who’s Next. Pour sa première participation, Matthias Jahn est lui aussi déçu. Bien qu’il tire un bilan globalement positif de sa présence au salon, le manager de la marque berlinoise Hedonist reste septique sur l'utilité de sa venue.

Ambiance plus détendue et visages plus souriants du côté de So Ethic. Pour Angela Tunnicliffe, la créatrice de Bailey, le bilan est positif : « Jusqu’à présent, je n’étais présente qu’en Angleterre, mais ici j’ai trouvé mes premiers clients outre-Manche ». Un bémol tout de même. Pour la styliste d’Unicorn Design, « il faudrait être plus pédagogique et expliquer ce que sont vraiment les valeurs de la mode éthique ». Avant d’ajouter : « Ils ont créé un joli bar très tendance « nature » mais les gobelets sont en plastique. Quel paradoxe ! » Le mot de la fin à Ludivine, commerciale chez Peau Ethnique qui bien que satisfaite de son salon déclare : « Le problème des salons c’est qu’on y connaît un peu trop souvent l’ennui. »


MIDEC


Influence semble avoir satisfait les exposants malgré un nombre de visiteurs en dessous des attentes. « La fréquentation a en partie baissé à cause du changement des jours d’ouverture. Ne pas ouvrir le lundi est une erreur », expliquent les frères Aledo qui participent à leur troisième édition du salon. « La meilleure qualité des acheteurs » ne fait cependant aucun doute pour ces deux dirigeants de l’entreprise espagnole Caerpa. Un avis partagé par l’agent d’une grande marque de chaussures qui trouve que « le salon est relativement calme » mais souligne que « les clients habituels se sont déplacés ». Le représentant d’une autre grande marque s’interroge cependant sur l’avenir : « Les organisateurs des salons français sont en train de se faire dépasser car ils s’endorment sur leur lauriers ». D’autres exposants se posent des questions sur la tarification des espaces et sa pertinence : « Je pense que les prix des stands devraient varier en fonction de leurs emplacements », explique ainsi une habituée. « Le nôtre est tellement mauvais qu’on perd des clients ». Un avis très répandu chez les participants qui estiment qu’une compensation serait souhaitable bien qu’ils admettent que certains stands sont fatalement moins bien exposés que d’autres.


Stand sur le salon Midec - Photo : FashionMag.fr

Du côté de Just for Kids, le bilan est bien moins mitigé. « C’est une bonne édition », explique ainsi Pierre Humeau, responsable des marque Bopy-Umo, Haribo ou encore La Saraizienne. « Nous avons été en permanence très occupés », explique-t-il, « même davantage que ce que nous pensions. C’est un excellent test pour la marque et ses collections ». Même constat chez Kickers, qui fait son grand retour après deux ans d’absence sur le salon. « Ce Midec est une véritable réussite. Non seulement nos clients sont heureux de nous revoir, mais nous avons également eu des prises de contact avec d’éventuels futurs partenaires », confie l’un des responsables du stand. Chez Palladium Kids, on note surtout une organisation très réussie. « Il y a une excellente ambiance par rapport aux autres années », explique une gérante. « Les années précédentes, tout se déroulait dans un silence de mort. Là, c’est infiniment plus festif, et cela se ressent dans les contacts », précise-t-elle en annonçant des résultats supérieurs à l’édition précédente.

Sur Master Class, le manque de visiteurs pose problème. « J’attendais bien plus de monde », explique un représentant sur le site de John Spencer, pour qui c’est le principal point de déception. « C’est dommage, car sinon la présentation du salon est très réussie ». Un avis que partage un autre exposant : « Il y a tout ce qu’il faut, sauf les visiteurs » résume-t-il.

Sur Feel Good, Jean-Claude Arauzo explique que la baisse du nombre de visiteurs ne prive pas le salon d’intérêt. « Cela donne un idée précise de ce qui va marcher dans les collections », précise le gérant de La Maison de l’Espadrille. Une analyse que corroborent des exposants voisins : « Ce n’est pas la catastrophe que certains semblent décrire ».

On est plus septique du côté d’Extension. « Je crois que cette période de retour de vacances n’est pas vraiment propice aux achats », explique le représentant d’une marque d’accessoires pour chaussures. « Nous verrons si le salon était rentable en faisant le compte de nos nouveaux contacts ».

Légère déception sur Imagine. L’espace dédié aux jeunes talents de la chaussure n’a visiblement pas rencontré le succès escompté. Le créateur Ognjen Kuzmic regrette le manque de communication : « Il n’y a eu aucun papier dans la presse, et même une fois sur place Imagine est mal indiqué. (…) Il n’y a même pas de musique sur cet espace ». La représentante d’une marque espagnole est de son côté satisfaite : « Nous sommes aussi présents sur Who’s Next. Etre invités sur Imagine nous permet d’atteindre de nouveaux clients, et ce même si la fréquentation est faible ». « Je trouve que le peu de nos visiteurs ne sont pas curieux », explique pour sa part Vesna Brun-Popovic, styliste modéliste. « Et comme il y a beaucoup de choses à voir, il ne s’attardent pas beaucoup ici. Je trouve que l’espace Imagine devrait être au centre du salon comme l’année passée ».

Même interrogation sur la répartition des espaces à Capture. « Nous sommes trop excentrés par rapport au salon », explique Mikale Moses sur le stand Think. « On attendait de meilleurs résultats. Il nous aurait fallu le lundi », ajoute-t-elle en exprimant la nécessité d’une réunion organisateurs / exposants pour mieux répondre aux attentes des marques. Sur l’imposant stand Clarks, Claude Pleindoux s’interroge sur le rôle des salons. « Prenez les salons régionaux : ils présentent moins bien mais on y noue plus de contacts », explique-t-il, rejoignant de nombreux d’exposants qui voient les participations aux salons devenir une simple affaire d’image. Le défaut majeur de cette édition reste donc le manque de visiteurs. Un leitmotiv des salons de la porte de Versailles. Ce qui n’empêche pas les participants de s’accorder sur une ambiance bien meilleure que sur les précédentes éditions du Midec. Beaucoup estiment que les organisateurs ont fait ce qu’ils avaient à faire, même si comme l’explique une habituée, « on peut toujours faire mieux ».


SALON DE LA MAROQUINERIE


On déplore le calme ambiant. Les griefs les plus récurrents ? « L’absence de musique », « il n’y a plus de défilé » et surtout trop peu de visiteurs au goût des exposants. A lui seul, l’un d’autre eux, résume la situation : « Cela devient un showroom privatif, mais les visiteurs sont très professionnels. Le taux de transformation est assuré. L’essai est garanti. » Même s’il concède que « sur un showroom, il y a plus de retour sur investissement », un autre précise que « le salon de la maroquinerie est incontournable pour une marque qui gère son réseau en amont. » D’autres encore regrettent l’absence du lundi et celle des grandes enseignes. « Tous les grands ne sont pas là. Il manque les locomotives ». Mais si beaucoup d’exposants veulent faire la révolution sur ce salon – comme sur les autres – « lui donner une image un peu plus ludique » comme le décrit Roland Perrossier de Code Postal, « est-ce que les professionnels suivraient ? ». Certes tous les concepts vieillissent et l’euphorie a laissé place à une ambiance plus calme. Un calme plat pour certains, une atmosphère résolument plus studieuse pour d’autres.

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