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26 juin 2017
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Le Coq Sportif veut surfer sur le marché du textile haute performance

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26 juin 2017

Dans l'usine historique du Coq Sportif à Romilly-sur-Seine (Aube), les regards sont tournés vers 2018. Les rugbymen du XV de France porteront alors les équipements de la marque au gallinacé tricolore, qui a choisi la relocalisation pour développer son textile haute performance.

Le logo du Coq Sportif à l'entrée de l'usine de Romilly-sur-Seine AFP - AFP


« C'est l'un de nos plus gros contrats aujourd'hui en termes d'image et de notoriété », souligne Jean-Philippe Sionneau, responsable de la communication de l'entreprise, dans l'usine de 3.000 m² à la façade en pierre et brique.

L'annonce date du 6 juin dernier: la Fédération française de rugby (FFR) choisit Le Coq Sportif pour succéder à Adidas comme équipementier à partir du 1er juillet 2018 jusqu'en 2024.

« C'est extrêmement valorisant, ça nous remet dans notre position d'avant », se réjouit Jean-Philippe Sionneau, faisant ainsi référence à l'âge d'or de la marque fondée en 1882 par Émile Camuset, féru de sport et dont les parents faisaient tourner une bonneterie à Romilly-sur-Seine, au temps où l'Aube était la capitale de la maille.

Bonneterie sportive

Le Coq Sportif s'est réellement envolé vers 1920, lorsque la bonneterie familiale est devenue bonneterie sportive. De 1951 à 1988, la marque a fourni le textile des cyclistes du Tour de France, un partenariat relancé en 2012.

Après un passage à vide dans les années 1990, un virage vers la mode sportswear, toujours d'actualité, une production délocalisée en Asie, Le Coq Sportif a rapatrié une partie de ses machines en France.

« Quel que soit son niveau sur le marché, la marque conserve aux yeux du grand public un coefficient sympathie assez impressionnant. Avec toutes ces années à équiper des grands noms, elle a acquis une vraie culture de la performance sportive et de la technicité », explique Virgile Caillet, délégué général de la Fédération française des industries du sport et des loisirs.

Au cyclisme s'ajoute le football - les maillots de l'AS Saint-Étienne - et désormais le marché du rugby, et son potentiel de 1.900 clubs amateurs.

« Le XV de France renoue avec son équipementier historique qui l'avait accompagné jusqu'en 1975 puis de 1980 à 1986 », avait indiqué la FFR en juin.

Selon une source proche du dossier, « la FFR considère qu'il est de sa responsabilité de prendre des décisions ayant un impact social et environnemental positif » en soutenant la filière textile française.

La quasi-totalité du coton utilisé par Le Coq Sportif transite par Aube Tricotage et France Teinture, deux entreprises locales, puis 10 % de la production est assemblée en France, le reste au Maroc et au Portugal.

« Le sport performance »

Le réveil du Coq Sportif, 108 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016, est significatif: 25 salariés en 2012, 100 aujourd'hui. Et le contrat avec le Quinze de France devrait entraîner la création de « 10 emplois directs et 20 emplois indirects », avance David Pécard, directeur du secteur textile de l'entreprise.

« Nous produirons les maillots, shorts et chaussettes », détaille-t-il, en visitant le pôle modélisme de l'usine de Romilly-sur-Seine, sans préciser les volumes qui seront produits.

L'entreprise, détenue majoritairement par le fonds d'investissement suisse Airesis depuis son rachat en 2005, espère en tout cas atteindre « entre 10 et 20 % de chiffre d'affaires additionnel net en 2019 », année de la prochaine Coupe du monde de rugby.

Aux yeux de Virgile Caillet, la marque est revenue à ses « racines » en « retournant complètement vers le sport performance » et l'un des principaux enjeux est désormais « statutaire » car « le fait d'avoir une équipe nationale, française, avec le côté revendiqué du Made in France, c'est important pour convaincre la distribution ».

Quelle allure aura le futur maillot, conçu d'ici à fin septembre ? « On veut mettre du confort dans la performance et revaloriser le sportif en lui donnant plus d'élégance », esquisse David Pécard.

Par Fanny LATTACH

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