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Laurence Rossignol : "On observe un développement de la mode islamique qui couvre les femmes de la tête aux pieds même si c'est interdit"

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8 avr. 2016

La discussion sur la mode islamique concerne celle qui « couvre le corps des femmes de la tête aux pieds, y compris les mains et le visage, même si c'est interdit » en France, a tenu à préciser jeudi la ministre des Droits de femmes, Laurence Rossignol.


Une jeune femme choisit des vêtements, le 25 mars 2005 au Bourget près de Paris, lors de la 22e rencontre annuelle des musulmans de France (UOIF) - J.ROBINE / AFP


Le Premier ministre Manuel Valls « a clairement dit que la discussion n'était pas sur les fichus », a relevé la ministre sur France Inter. « Ce qu'on observe, c'est un développement de la mode islamique qui couvre le corps des femmes de la tête aux pieds, y compris les mains et le visage, même si c'est interdit. »

« On peut se poser la question : pourquoi faudrait-il cacher le corps des femmes ? » interroge Laurence Rossignol. « Je pense que quand on cache les corps des femmes, quand on les dissimule, quand on les efface, derrière, pas loin, il y a leur dissimulation et leur effacement de l'espace public. »

« Je n'ai pas de discours sur les femmes voilées, j'ai un point de vue sur la signification symbolique pour toutes les femmes de ce qu'est de dissimuler leur corps dans sa quasi-totalité », a insisté Laurence Rossignol, évoquant les burkinis, « sorte de combinaison de plongée pour cacher la peau ».

« Qu'on appelle ça la mode pudique, la mode modeste, je me dis : quelle image ça renvoie des autres femmes, c'est-à-dire celles qui, justement, ne portent pas ces maillots de bain pudiques ? » s'insurge-t-elle.

Interrogée sur les propos de la sénatrice EELV Esther Benbassa jugeant que le voile n'était pas plus aliénant que la mini-jupe, Laurence Rossignol a rétorqué qu'elle ne connaissait pas « de pays dans lesquels les femmes se faisaient lapider parce qu'elles refusaient de porter des mini-jupes ». « En revanche des pays dans lesquels les femmes sont sanctionnées, punies, parce qu'elles refusent de porter une tenue islamique, j'en connais. Donc la comparaison me parait un peu absurde. »

Porter « les vêtements que vous voulez, ça a été une conquête des femmes (...). Il y a des millions de femmes qui vivent dans des pays où elles n'ont pas le choix ». « Et je suis aussi là pour permettre à toutes les femmes musulmanes qui vivent en France, de bénéficier de ce que la France apporte d'égalité entre les femmes et les hommes. »

La ministre a enfin affirmé que son « indicateur » n'était pas la religion mais la progression ou la régression de l'émancipation des femmes.

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