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15 sept. 2016
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La mode de demain sera faite de matières innovantes

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15 sept. 2016

Des broderies en fibre optique lumineuse, des cuirs lavables en machine, des vêtements issus de bouteilles en plastique récupérées en mer : les matières qui font la mode de demain oscillent entre innovations technologiques et préoccupations écologiques.


Salon Première Vision Paris - F.GUILLOT / AFP


Fini le passage au pressing pour nettoyer sa veste ou sa jupe en cuir ? Des spécialistes se sont lancés dans les cuirs lavables en machine, comme les tanneries françaises Pechdo. L'entreprise était présente au salon « Première Vision Paris », rendez-vous mondial des professionnels de la filière mode qui s'est achevé jeudi.

L'objectif est de « rendre la peau plus pratique en terme d'usage », explique Caroline Krug, directrice générale de cette tannerie qui propose du cuir bovin lavable depuis une vingtaine d'années et vient de développer un cuir d'agneau qui peut aussi passer à la machine, à 30°C, tout en restant intact.

Toujours afin de s'adapter aux contraintes de la vie moderne, l'entreprise a par ailleurs mis au point un cuir conducteur pour écrans tactiles, permettant à l'utilisateur de pianoter sur son smartphone sans retirer ses gants.

Au rayon cuir, pourquoi ne pas se chausser en peau de saumon ? La tannerie islandaise Atlantic Leather, spécialisée dans les cuirs de poissons, a mis au point une technique de tannage végétal du saumon à l'aide d'écorce de mimosa.

« Les gens pensent de plus en plus au développement durable », souligne le directeur général, Gunnsteinn Björnsson, dont le pays est champion des énergies renouvelables. Ses peaux sont essentiellement destinées à fabriquer des sacs ou des chaussures.

Motivée par une « démarche éco-responsable », la Française Marielle Philip a aussi lancé une start-up, Femer, qui récupère auprès de poissonniers locaux les peaux de bars, truites et soles, et recourt à un tannage « sans produit chimique ». Pour la mise en couleur de ces peaux, elle travaille avec Cuir de Lagny, un atelier de finition de cuirs exotiques situé dans la région parisienne.

De la bouteille en plastique au pantalon

La mode peut même se nourrir des ressources maritimes les plus indésirables: l'entreprise espagnole Textil Santanderina travaille avec les pêcheurs en Méditerranée, chargés de récupérer les bouteilles de plastique polluant la mer. Le plastique est ensuite transformé en fil de polyester, traité et teint selon des procédés économes en eau et en énergie, selon le designer Jordi Ballus Sans.

Sur une tonne de polyester récupérée en mer, 40 % est utilisée, précise-t-il. Ce polyester peut ensuite se mêler à du coton recyclé et à du tencel, une fibre naturelle, pour réaliser pantalons, vestes ou chemises.

Des tissus seconde peau

Avec son cuir transparent semblable à une épaisse peau humaine, l'entreprise turque Anil Tannery a remporté le prix de l'imagination. Le produit illustre l'une des tendances fortes du salon, selon Pascaline Wilhelm, directrice de la mode de Première Vision.

« Il y a un tas de développements fabuleux sur les nouvelles peaux, des produits synthétiques, soyeux ou en cuir, qui font comme des deuxièmes peaux, ou des peaux de robot », note-t-elle. Ces tissus étonnants et haut de gamme sont de fabrication japonaise, italienne ou française. Ils sont en soie couleur chair avec beaucoup de stretch, ils gainent ou au contraire paraissent flétris, ils imitent des écailles, découpées au laser...

Fibre optique pour robe de conte de fée

Productrice de tissus lumineux en fibre optique et LED, l'entreprise italienne Dreamlux a trouvé une solution aujourd'hui brevetée, consistant à « tramer la fibre optique à l'intérieur du tissu », explique son directeur commercial Flavio Fattorini.

Une technologie utilisée notamment, selon ce responsable, pour la spectaculaire et féérique robe réalisée par Zac Posen et portée par l'actrice Claire Danes lors du gala du Met à New York en mai, ainsi que pour une robe de scène de la chanteuse Laura Pausini.

Dernière innovation en date, la mise au point en collaboration avec la société de tissus Barzaghi de fils lumineux adaptés à la broderie. De quoi briller en société durablement: deux heures de recharge sont réputées assurer une luminosité pendant 40 heures.

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