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La mode britannique retrouve sa vigueur créative, mais peine côté finances

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18 sept. 2007

LONDRES, 17 sept 2007 (AFP) - Créativité en pleine effervescence, retour de stylistes déserteurs : la Semaine de la mode de Londres reprend de la vigueur pendant que dans les coulisses, les responsables du secteur oeuvrent pour qu'il contribue davantage à l'économie britannique.


Création de Julien MacDonald lors de la fashion week londonienne - Photo : Leon Neal/AFP

"Bien, mais peut mieux faire", a commenté la baronne Denise Kingsmill à propos de la place économique de la mode en Grande-Bretagne, en présentant un rapport plus général sur la mode.

"Nous avons été surpris par la diversité de cette industrie. Elle devrait être plus efficace. Elle n'apporte pas la contribution qu'elle devrait à l'économie britannique", a-t-elle relevé.

Un avis que partage Stuart Rose, directeur général de Marks and Spencer et président du Conseil britannique de la mode (BFC) depuis 2004.

"La différence entre la France et l'Italie c'est que les Français et les Italiens ont compris que la mode était un sujet sérieux -c'est une industrie", a-t-il indiqué au quotidien britannique The Guardian.

"A Londres, il règne une impression que la mode est pour des amateurs doués. Je respecte complètement la liberté créative des stylistes mais... la mode est un business", a-t-il ajouté, estimant néanmoins que Londres était "en pleine croissance".

Selon le rapport publié à la veille de l'ouverture samedi 15 septembre de la London Fashion week (LFW) pour la présentation des collections printemps-été 2008, le stylisme britannique a représenté 1,8 milliard de livres (2,62 milliards d'euros) en 2004. La mode au sens large a généré 10 milliards de livres (14,59 milliards d'euros) et emploie 380 000 personnes. "Le potentiel est énorme", a affirmé le rapport.

L'Agence de développement de Londres a désigné le stylisme britannique comme un des secteurs spécialisés ayant le plus de potentiel de croissance avec plus de 4 % par an dans les dix prochaines années ce qui pourrait créer 40 000 emplois.

La mobilisation actuelle vise à donner un coup d'accélérateur à un mouvement déjà enclenché : entre 1990 et 2001, le chiffre d'affaires du stylisme britannique a quasi-décuplé, passant de 75 millions de livres à 700 millions (de 108 millions à 1 milliard d'euros). Le partenariat de stylistes connus avec de grandes chaînes comme Topshop ou H&M pour une collection unique a participé au mouvement.

Mais cet essor découle surtout de talents devenus incontournables sur la scène internationale comme Alexander McQueen et John Galliano, suivis de près par Julien Macdonald, Stella McCartney, Clements Ribeiro, Luella Bartley. Et la génération suivante est pleine de promesses.

"La mode britannique est une industrie unique. La LFW se concentre sur les jeunes stylistes, c'est une rampe de lancement pour les jeunes créateurs", a indiqué à l'AFP Hilary Alexander, correspondante mode du Daily Telegraph.

"Ce serait une erreur que Londres devienne comme les autres grands centres de la mode. A Londres, les stylistes n'ont pas peur de prendre de risques. Ils sont imprévisibles", a-t-elle souligné. Le problème c'est qu'une fois en orbite, de nombreux créateurs britanniques sont partis défiler à Paris ou New York, nec plus ultra en matière de mode.

Mais pour cette nouvelle édition, les organisateurs ont vu revenir à Londres Luella après six ans d'absence et Matthew Williamson. Stella McCartney va montrer ses créations --pour Adidas-- pour la première fois dans la capitale britannique, clôturant jeudi 20 septembre la semaine.

"Nous allons avoir le spectacle le plus fantastique que nous ayons jamais eu", avait déclaré vendredi à l'AFP Hilary Riva, directrice générale du BFC.

Peut-être est-ce la raison pour laquelle Anna Wintour, directrice éditoriale du Vogue américain et inspiration du best-seller "Le diable s'habille en Prada", a snobé Paris pour venir à Londres.

Par Elodie MAZEIN

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