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2 févr. 2005
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La couleur vue par SpaceMaker

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2 févr. 2005

Mettre du vert dans la grisaille ambiante : c’est le nouveau credo des citadins. En 1950, seule New-York comptait plus de 10 millions d’habitants ; en 2015, non seulement 23 villes seront dans ce cas, mais plus de la moitié de la population mondiale vivra en ville. Couleurs ternes, ciel bas, pollution : l’urbanisation galopante pousse aujourd’hui les habitants à traquer et capturer la moindre parcelle de nature. A New-York et à Paris, des voisins se regroupent pour créer et entretenir ensemble un jardin dans la cour intérieure de leur immeuble, dans laquelle ils cultivent même salades et herbes aromatiques. Un peu partout s’ouvrent des bars à oxygène, où les urbains stressés se précipitent pour inhaler des bouffées de pureté. Le besoin de se ressourcer et de revenir à l’élémentaire, au vital, se fait de plus en plus sentir, et ce dans tous les secteurs de la consommation. La gamme Confort Naturel symbolise cette rencontre, parfois décalée voire surréaliste, entre urbain et naturel. Le choix des coloris repose principalement sur l’utilisation de nouvelles matières – cire, béton brut, latex, kraft – aux côtés du bois, et a pour but d’apporter fraîcheur et lumière à la grisaille citadine. Réseaux d’influences, mot de passe et connexions… c’est le snobisme version années 2000. Aujourd’hui, plus question de faire les choses comme tout le monde : la saveur réside plus que jamais dans le rare, l’inédit, le secret. Nightclubbing ? oui, mais seulement entouré des privilégiés dont les empruntes digitales auront été reconnues par un scanner à l’entrée. Vacances ? Oui, mais dans le palace unique d’une île déserte, à peine connu de quelques initiés. Entre cercles façon aristocrates, clubs de réflexion et l’hédoniste club des « croqueurs de chocolat », les éminences grises, nouveaux dandys et autres élus se réunissent entre membres d’une fratrie de l’exclusif. En termes de consommation, cela se traduit par des séries limitées, des éditions spéciales pour happy few, des listes d’attente. En termes de couleurs, c’est une gamme auréolée de mystère où se mêlent les tons sombres et profonds de la plus pure discrétion mais aussi des blancs légèrement colorés, l’orange renard d’un cuir bourgeois et une touche d’acidulé qui rend le tout assez intrigant. Les progrès de la haute-technologie, et sa démocratisation, abolissent les frontières et favorisent les échanges. En 2007, nous serons par exemple 1,3 milliard d’internautes, avec une fréquentation en hausse de 150% entre 2002 et 2007 pour l’Amérique latine, l’Asie Pacifique et l’Europe de l’Est. Envie de s’évader et d’évoluer comme en apesanteur, dans un environnement lumineux, aux tons apaisants. Mauves, violets et bleus sourds, verts ronds, pâles translucides, la gamme est tout en onctuosité accompagnée par un design rond et flou. C’est le virtuel à travers la douceur d’un rêve éveillé. Le camaïeu de bleus cosmiques – dur, nuit, grisé – ancre le thème dans un hiver de nuits étoilées mélangés à des nacrés et des irisés pour un rendu glacier et métallisé. Tokyo s’éveille : le phénomène n’est pas nouveau mais il se confirme, et il prend même de l’ampleur. Depuis que la bulle spéculative a éclaté, l’entreprise et le travail ne constituent plus les valeurs uniques ; les tokyoïtes voyagent, observent, testent et choisissent: ils font preuve d’un appétit et d’une curiosité immodérés pour le nouveau et l’original. Le décor est celui d’une nuit tokyoïte, brûlante et moite. C’est l’univers obscur et voluptueux des films de Wong Kar Waï. Les enseignes lumineuses clignotent dans les ruelles étroites et sombres, où il règne un parfum épicé de sensualité. Résultat : une gamme appétissante et contrastée, où se mêlent la douceur de la vanille, l’aprêté du cumin et le sucré de la cannelle. Les roses et orangés – Amberglow, Wild Rose, Barbery – répondent aux charnels coloris lingerie – Sea Mist et Tender Peach – les verts et bleus francs – Jupiter, Bluebird – réveillent les sombres : le tout forme une palette torride et métissée. www.space-maker.com contact : [email protected] Propos recueillis par Anne-Sophie Dutat

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