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L'once d'or pourrait battre ses records en 2009

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AFP
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15 janv. 2009

L'once d'or pourrait établir un nouveau record historique au premier semestre 2009, poussée par une possible ruée des investisseurs vers cette valeur-refuge, sur fond de largesses budgétaires américaines, a estimé jeudi 15 janvier le cabinet spécialisé GFMS.



Le cabinet londonien a déjà constaté au cours des derniers mois une "montée en flèche de la demande d'or, essentiellement en Europe et en Amérique du Nord de la part de certains investisseurs", mais ce phénomène "a été masqué par des liquidations massives de fonds d'investissements qui cherchaient à couvrir des pertes (sur d'autres marchés) ou à répondre à des appels de marge".

"Sans ces ventes opérées par les fonds, nous serions déjà facilement remontés au dessus des 1 000 dollars l'once, et dès que la situation se calmera, je suis sûr qu'une forte envolée (de l'or) se produira", a ainsi estimé Philip Klapwijk, le directeur général de GFMS.

Le record historique de l'or remonte au printemps dernier : l'or s'était envolé en mars à 1 032 dollars l'once, dopé notamment par l'envolée des prix du pétrole et la dégringolade du dollar.

"La principale motivation derrière la progression attendue des investissements (en or) est l'aversion au risque et le désir de conserver sa fortune", explique GFMS.

L'or pourrait ainsi "profiter des craintes entourant la solidité des autres actifs financiers, qu'il s'agisse d'argent liquide, quand les banques font faillite, d'actions, quand on entre dans une récession probablement profonde, ou d'obligations, quand l'inflation menace". Ce dernier risque serait très élevé, estime le cabinet, en raison des mesures fiscales et monétaires prises par les gouvernements pour juguler la crise financière.

"Nous avons vu les Etats-Unis et d'autres gouvernements prendre des mesures monétaires et fiscales très extraordinaires, et tout ceci a le potentiel, à terme, de provoquer une inflation importante, et peut-être persistante", a ainsi souligné M. Klapwijk. Cette appréciation va à rebours des craintes actuelles, qui portent davantage sur la déflation que sur l'inflation.

"On ne peut pas non plus ignorer la possibilité d'un affaiblissement, voire d'un fiasco pour le dollar, sachant que la solvabilité des États-Unis est mise en cause", a ajouté M.Klapwijk.

Le cours de l'or s'apprécie généralement en sens inverse de la valeur du billet vert face aux autres devises.

Revenant sur l'année écoulée, le cabinet GFMS estime que les transactions des investisseurs financiers ont été le principal facteur influençant les prix en 2008. Au premier trimestre, l'envolée des prix à plus de 1.000 dollars a été dictée par une "tempête parfaite", combinant "faiblesse du dollar, flambée du pétrole et instabilité financière, à la fois réelle et crainte, après la faillite de la banque Bear Stearns".

"L'affaissement des prix (...) jusqu'à 700 dollars environ au dernier trimestre 2008, a aussi été attribué principalement aux investisseurs", ajoute le rapport.

"Dernier chapitre de l'histoire des prix (en 2008), on a vu émerger une vague importante d'achats physiques vers la fin de l'année, suffisamment importante pour que les investisseurs passent de vendeurs nets à acheteurs nets entre le troisième et le quatrième trimestre, faisant le lit de futures hausses de prix", ajoute le cabinet.

La demande des joailliers a quant à elle décliné de 11 % en 2008, tombant à son niveau le plus bas depuis 1989, en raison des "prix élevés" de l'or et du ralentissement économique mondial.

La production minière a été inférieure de 88 tonnes en 2008 à celle de l'année précédente, enregistrant une troisième année consécutive de déclin.

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