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L'avenir du textile n'est pas si noir, à condition de miser sur la recherche

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30 mars 2007


Photo : AFP
PARIS, 30 mars 2007 (AFP) - Aubade, Well et cette semaine Arena : le textile français, lourdement touché par les délocalisations, devrait continuer à perdre des emplois mais les professionnels estiment que l'avenir n'est pas si noir, à condition de miser massivement sur la créativité et l'innovation.

"C'est un autre textile qui est en train d'apparaître. La mutation est radicale mais on sent bien pour la première fois qu'on n'est plus sur la même pente", explique Thierry Noblot, délégué général de l'Union des industries textiles (UIT, patronat).

Le secteur, qui a vu une division de ses effectifs par deux et la disparition de 30 % des entreprises sur la dernière décennie, a subi en janvier 2005 la fin des quotas européens qui a entraîné l'explosion des importations chinoises.

Les délocalisations en Chine ou en Europe de l'Est se multiplient, avec comme dernier exemple Arena, qui a fermé jeudi les portes de son usine de maillots de bain de Libourne (Gironde).

Et les effectifs devraient continuer à diminuer. "D'ici quatre à cinq ans, l'ensemble du secteur textile/habillement/cuir devrait avoir achevé sa mue structurelle. Les effectifs se stabiliseraient alors à un plancher de 150 000 personnes (contre environ 180 000 actuellement) avant qu'il redevienne modérément créateur net d'emplois", surtout qualifiés, estime un rapport, remis récemment aux ministères de l'Emploi et de l'Industrie.

Mais la sortie de crise commence à s'amorcer. En 2006, le chiffre d'affaires de la branche a progressé de 1 % à 14,5 milliards d'euros, malgré une baisse de 6 % de la production et de 7 % des effectifs, grâce une spécialisation dans les produits à haute valeur ajoutée, comme les textiles techniques, qui ont représenté 25 % des revenus, contre 22 % en 2000.

Tissus pour l'automobile ou l'aéronautique, filtres pour la chimie, fibres qui s'adaptent à la chaleur : sur ces marchés de niche des textiles techniques, les entreprises françaises occupent le deuxième rang en Europe, derrière l'Allemagne et emploient environ 20 000 salariés.

Deux pôles de compétitivité qui leur sont consacrés, Techtera en Rhône-Alpes et Up-tex en Nord/Pas-de-Calais, ont été labellisés par le gouvernement en 2005.

"Il faut qu'on mise sur la recherche et l'innovation pour créer de nouveaux matériaux, qu'on soit créatif et extrêmement réactif dans la mode(...) et qu'on ait une technologie de pointe dans le tissage", résume M. Noblot.

Certes, reconnaît-il, "cela fait 30 ans qu'on perd des emplois mais l'industrie textile française est encore la deuxième en Europe, ex-aequo avec l'Allemagne, derrière l'Italie et la sixième exportatrice mondiale".

Les exportations ont d'ailleurs progressé de 2 % en 2006 mais à moindre rythme que les importations (+ 3 %).

"Les chocs subis par le textile sont d'une extrême violence. Tout un pan de cette industrie a disparu avec sa litanie trop longue de fermetures d'usines et de salariés licenciés. Mais elle ne se résume pas à ces difficultés, des entreprises ont réussi à s'adapter brillamment", estime le rapport remis aux ministères.

L'avenir n'est pas rose pour autant. "On ne se fait aucune illusion. Ce qui est arrivé sur les textiles basiques de la part des pays low cost arrivera inévitablement sur les produits techniques. A nous d'être suffisamment pointus en recherche pour garder une longueur d'avance", souligne M. Noblot.

L'UIT demande, en outre, une prolongation d'un an des quelques quotas existant encore sur les produits chinois, qui arrivent à expiration fin 2007.

Par MATHIEU GORSE

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