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L'Oréal et Adecco réfutent toute discrimination à l'embauche

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19 mai 2006

PARIS, 19 mai 2006 (AFP) - Le groupe l'Oréal et la société de travail temporaire Adecco ont contesté vendredi avoir commis ou fait commettre la moindre discrimination à l'embauche, au lendemain d'un procès devant la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris.


"Fructis oil repair" des laboratoires Garnier

Des peines d'amende de principe ont été requises jeudi soir contre Adecco, son ancienne filiale Districom, les laboratoires Garnier, filiale de l'Oréal, et trois cadres de ces sociétés, accusés d'avoir pratiqué des discriminations lors d'embauches d'animatrices pour des opérations promotionnelles de produits capillaires de la gamme Fructis, en 2000.

Partie civile dans le dossier, l'association SOS Racisme a appuyé sa plainte sur des témoignages d'anciens employés de Districom, principalement d'une ancienne chargée du recrutement pour l'opération Fructis, Christine Cassan. Ce témoin a fait état de consignes du client exigeant des animatrices françaises ou blanches.

Pour cette employée, licenciée pour faute grave par Districom, "la consigne BBR signifiait +pas d'étranger+".

Refusant de se plier à ces consignes, elle s'était vu répliquer par sa supérieure hiérarchique: "Y en a marre de Christine et de ses Arabes". "On m'a dit que Garnier était un gros client et qu'on ne pouvait pas aller contre ce qu'il voulait", a expliqué Mme Cassan.

Elle a cité le cas d'une animatrice, employée dans le passé par Districom mais refusée pour l'opération Fructis, à qui la directrice adjointe de Districom aurait dit: "Je ne peux pas te prendre parce que tu es black et qu'on n'en veut pas".

"C'est faux", s'est écriée la directrice adjointe de Districom, Thérèse Coulange, qui fait partie des trois prévenus.

Auteur du fax où figurait la mention "BBR", Mme Coulange a assumé. "C'est une initiative personnelle" qui signifiait que les personnes recrutées devaient "s'exprimer correctement" en français. Elle s'est défendue de tout racisme : "C'est quelque chose d'impensable, de monstrueux".

"Ce procès, ces accusations nous attristent et nous indignent", a affirmé la vice-présidente de l'Oréal en charge de la communication, Béatrice Dautresme, lors d'une conférence de presse vendredi après-midi au siège du groupe, à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine).

"Les faits sont totalement contraires à mon éthique personnelle et à celle du groupe", a ajouté Laurent Dubois, directeur général de Garnier France, poursuivi dans le dossier.

Pour l'avocat du groupe, Me Jean Veil, "la poursuite heurte le bon sens. L'Oréal et Garnier sont attachés à la diversité et s'adressent à toutes les communautés".


Une agence Adecco à Paris, en janvier 2003 - Photo : François Guillot/AFP

De son côté, le groupe Adecco a assuré dans un communiqué "qu'aucun fait de discrimination ne (pouvait) lui être reproché" et affirmé "son engagement et celui de l'ensemble de ses salariés dans la lutte contre les discriminations".

Au cours de l'audience de jeudi, une ancienne directrice de Districom avait assumé la responsabilité d'un document interne qui demandait de recruter des animatrices "BBR" (bleu, blanc, rouge). La prévenue a réfuté toute discrimination raciale et assuré que la mention "BBR" signifiait "sachant s'exprimer correctement en français".

Une autre ancienne salarié de Districom a en revanche expliqué que "la consigne BBR signifiait +pas d'étranger+".

Le jugement sera rendu le 1er juin à 13H30.

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