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18 avr. 2016
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Kingpins : l’écoresponsabilité sur toutes les lèvres

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18 avr. 2016

Depuis deux ans, le salon Kingpins Amsterdam dédié au denim glisse régulièrement des mots d’ordre écoresponsables pour la filière. A l’occasion de l’édition de printemps qui s’est conclue le 14 avril, les organisateurs ont proposé un séminaire axé sur la gestion des déchets et la diminution des process polluants.  

Un ton que l’on a retrouvé lors de la présentation du projet Roadmap to rational denim, mais aussi à l’occasion du débat tendances de WGSN, au cours duquel les intervenants responsables de marque ou industries ont mis le doigt sur l’importance de réfléchir à l’approche environnementale dès la conception des produits et le choix des matières.

La conférence tendances avec WGSN a abordé les questions d'écoresponsabilité lors de la conception du produit - Fashionmag


Dans l’enceinte circulaire de la Westergasfabriek, les industriels présentaient leurs collections et innovations pour l’automne-hiver 2017-18. Certains, comme la société Absolute Denim basée en Thaïlande, soulignaient au passage leurs investissements dans le traitement de l’eau. Et une grande majorité des marques présentait leurs collections écoresponsables. « Nous avons lancé notre offre Khadi Denim, qui fait référence à un procédé textile indien historique, avec des finitions et tissage à la main, explique Vertika Verma, responsable du design. Nous travaillons aussi avec du chanvre, du Tencel et du lin comme alternative au coton. Et les quantités augmentent avec l’attente des marques qui est de plus en plus forte. »

Teintures ou finitions sans eau, les approches économes en eau interpellent - Fashionmag


Un intérêt des marques confirmé chez Tavex. « C’est une demande à la hausse. Quasiment toutes les marques sont intéressées par ce type de produits, remarque David Bardin, directeur des ventes et du marketing. Mais elles s’interrogent sur la manière de le présenter à leurs clients ». Ainsi pour l’heure, les collections écoresponsables représentent rarement plus de 10 % de l’offre.

Car le denim a une part schizophrène. En parallèle d’une poussée de produits vintage 100 % coton et de toiles écoresponsables, la demande pour des produits extensibles, intégrant élasthanne et polyester, s’affirme encore cette année. « Le stretch reste très important, confirme David Bardin. Et nous voyons un intérêt très fort pour le triblend qui donne une meilleure tenue de la toile sur le long terme ». De fait, la majorité de l’offre qui se trouvera en rayon des magasins fin 2017 comportera ces matières issues de l’industrie pétrolière.

Sur le salon Kingpins, les marques viennent trouver avant tout des toiles "stretch". - Fashionmag


Certains estiment le recyclage de plastique pour créer des fils de polyester comme un acte fort et écoresponsable. D’autres, qui admettent l’intérêt de ces procédés, n’intègrent dans leur approche que l’utilisation de matières biodégradables (ce qui n’est pas à court terme le cas des dérivés du pétrole). Ils soulignent notamment que les matières mélangées sont, elles, compliquées à recycler.

S’ils s’accordent sur la nécessité de développer une filière écoresponsable, les acteurs de la filière denim doivent donc s’entendre sur une définition de ce terme. Un élément clé. Car, pour de véritables avancées, comme le soulignent plusieurs acteurs du secteur, il faudra emporter l’adhésion des consommateurs grâce à un discours clair. Seuls ceux-ci permettront une véritable évolution du marché.

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