Par
AFP
Publié le
20 nov. 2013
Temps de lecture
2 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Karl Lagerfeld à Sciences Po:"Je n'ai pas croisé Coco Chanel... Elle m'aurait détesté"

Par
AFP
Publié le
20 nov. 2013

PARIS, 19 nov 2013 (AFP) - L'école, Chanel, la mode aujourd'hui, le temps qui passe: le couturier Karl Lagerfeld s'est livré pendant deux heures mardi à Paris dans une masterclass qui a réuni des centaines d'étudiants de Sciences Po.

Karl Lagerfeld. Photo AFP.


"Je n'ai pas fait d'études. Je n'ai pas eu le temps", commence le couturier devant les étudiants de la prestigieuse école. A 16 ans, il a quitté sa famille en Allemagne pour se lancer dans la mode à Paris. "L'école, c'est bien, mais ça ne suffit pas".

Tour à tour drôle, piquant, toujours fin, Karl Lagerfeld, derrière ses lunettes noires et devant son verre de soda, a captivé son public.

"Je milite pour la journée de 48 heures", a-t-il lâché, avec son fameux débit, comme s'il était sans cesse pressé.

Le couturier travaille pour trois marques. "Un truc stimule un autre. Chanel, c'est ma version française, Fendi, ma version italienne, Lagerfeld, la version de moi-même".

"Je n'ai pas croisé Coco Chanel. Il ne valait mieux pas, elle m'aurait détesté". Le couturier arrivé chez Chanel en 1982 raconte que la maison était "devenue poussiéreuse". Il a choisi "le réveil brutal". "Il faut respecter les choses, mais si vous voulez survivre, il ne faut pas rester là-dedans", a-t-il conseillé aux étudiants âgés d'une vingtaine d'années.

Il raconte avoir "poussé", "exagéré" beaucoup de codes Chanel. "Dans les collections, de 1954 aux années 60, il n'y avait pas de camélias", affirme-t-il.

"Certains disent que l'élégance est morte. C'est faux. Elle a changé de visage", juge le couturier. "C'est à nous de nous adapter aux évolutions du temps et non l'inverse", dit Karl Lagerfeld, qui serait né en 1935, à en croire une récente interview. Sa musique du moment? Lorde, une ado de 16 ans qui fait un tabac.

"Ce qui compte, c'est aujourd'hui". "Je ne vais jamais aux Puces, le côté inventaire après décès, c'est déprimant", dit-il.

Il se réjouit qu'"à notre époque, on n'ait pas besoin d'une fortune pour être bien habillé". "Le luxe est obligé de faire des efforts sur-humains à cause de ça".

Le couturier estime que Chanel doit pouvoir "renouveler sa boutique tous les deux mois pour créer une nouvelle excitation". "On ne peut pas se contenter de choses qui pendouillent depuis 6 mois", dit-il.

Sa plus grande réussite? "C'est pour demain. Je pense qu'on peut toujours faire mieux".

Karl Lagerfeld lit les journaux tous les matins avant de commencer à dessiner des modèles; il lit aussi "vingt livres à la fois", en Français, en Anglais ou en Allemand. Son "seul regret"? Ne pas jouer du piano.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Tags :
Luxe
Divers
People